FFS à propos de l’interdiction du séminaire «Pour la Vérité, la Paix et la conciliation»

FFS
Le Secrétariat national

Le 9 février 2007

DECLARATION

Les autorités administratives de l’Etat d’urgence ont mobilisé Renseignements Généraux, DRS et police BLEUE, pour empêcher avec brutalité la tenue d’un séminaire ayant pour thème, «Pour la Vérité, la Paix et la conciliation».

Ce séminaire préparé avec sérieux par ses initiateurs, le Collectif des familles de disparus en Algérie, SOS Disparus, Djazairouna, l’Association nationale des familles de disparus et Somoud, semblait avoir réuni toutes les conditions de sa tenue, voire de sa réussite.

Le thème qui n’évoque plus la justice semblait un signal de décrispation envers les autorités, lesquelles autorités avaient signé la veille à Paris la Convention internationale contre les disparitions forcées.

Les contacts avec les animateurs officiels et civils de la devanture démocratique de l’administration actuelle, ainsi que leur invitation, laissaient augurer une issue favorable, un possible débat, à tout le moins un échange de points de vue.

La violence avec laquelle a été gérée cette interdiction, sous les yeux du corps diplomatique et de quelques invités étrangers et nationaux, a surpris même ceux qui nourrissaient de grands espoirs sur la bonne foi du système et entretenaient avec lui une proximité assidue.

Force est de constater que le système n’a changé ni de nature ni de méthode. Il impose la paix sociale par la DOMINATION et l’AUTO AMNISTIE, à l’exclusion de tout débat, de toute négociation, de toute recherche de la vérité et de la justice. Il interdit aussi bien les recours internes qu’externes qui échappent à sa tutelle ou à son agenda.

La férocité avec laquelle ont été réprimés des mères de disparus et des défenseurs des droits de l’homme n’a d’égal que la dignité de ces associations connues et reconnues pour leur attachement à la légalité et à la voie pacifique.

Cet acharnement à empêcher ou détruire tout rassemblement sérieux ou tout contrat consensuel issus d’un débat large ou du recensement de tous les points de vues – y compris les siens -, montre la véritable image du pouvoir que même « les plus naïfs » ou « les mieux disposés » ne peuvent ignorer. L’image d’un régime maffieux, méprisant ses propres lois, fier de neutraliser toute opposition ou contestation pacifiques.

La complaisance de « partenaires » internationaux, qu’elle soit motivée par le chantage aux hydrocarbures ou par la quête de soutien en vue d’une certaine élection, lui permet de violer avec arrogance les engagements internationaux signés par l’Algérie. L’encre du dernier en date n’a pas encore séché que le régime a tenu à rappeler à tout le monde que « le boucher reste maître chez soi »

Ces dans ces moments d’aveuglement que les régimes omnipotents, se croyant invulnérables, sont les plus dangereux. Pour eux-mêmes, pour leurs alliés et pour leur société.

Ces dans ces moments et dans ce contexte que la société algérienne doit s’organiser en convoquant le Contrat de Novembre et l’esprit de la Soummam, en ne cédant aucun droit, à qui que ce soit, avec qui que ce soit, où que ce soit et sous aucun motif d’oubli ou de mystification.

LA DIGNITE EST UNE ET INDIVISIBLE. Chaque algérienne et chaque algérien, présent ou disparu, a le devoir de revendiquer et d’assumer le droit d’avoir des droits.

Le Premier secrétaire national

Ali LASKRI

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