Le FFS accable le Pouvoir
Libertés et droits de l’homme
Le FFS accable le Pouvoir
El Watan, 5 février 2005
Le FFS est frappé par la situation des libertés en Algérie. Dans une déclaration pondue à l’issue d’une réunion extraordinaire de son secrétariat national hier à Alger, le parti de Hocine Aït Ahmed a dénoncé ce qu’il a qualifié de « cabales judiciaires et de persécution policière » qui s’abattent sur ses militants, plus particulièrement à l’intérieur du pays, ainsi que sur l’ensemble de la société civile.
« Le pouvoir s’acharne à s’opposer à toute contestation pacifique et démocratique. » Pour l’exemple, il citera les dernières arrestations et les emprisonnements opérés contre universitaires, syndicalistes, élus locaux et militants des droits de l’homme. Pour lui, « l’état d’urgence maintenu illégalement » demeure « le prétexte » à même de légaliser ce genre de pratiques rétrogrades. « A Msila, Ghardaïa, Bordj Bou Arréridj, Alger, Bouira et Tlemcen, les militants, les élus et les animateurs du mouvement de dissidence nationale font état de violations graves et massives des droits de l’homme », est-il souligné dans la déclaration. Selon lui, six militants à Bordj Bou Arréridj sont convoqués par le tribunal « pour avoir mené la campagne du boycott contre la mascarade électorale du 8 avril 2004 ». Un autre élu du parti, plus exactement dans la commune de Aïn Hedjel, est poursuivi en justice, selon toujours les termes de la déclaration, « pour avoir soutenu la population dans ses revendications ». Le FFS rappellera au passage que « trois étudiants de l’université d’Alger sont incarcérés à la prison d’El Harrach et plus d’une vingtaine de citoyens, dont le secrétaire national chargé du mouvement associatif, le Dr Kamel Eddine Fekhar, croupissent depuis des mois à la prison de Ghardaïa ». De tels faits ne peuvent que démentir, aux yeux du plus vieux parti de l’opposition, « les discours démagogiques des officiels qui prétendent incarner la réconciliation nationale et qui se vantent d’avoir réalisé la stabilité ». « Mais de quelle stabilité parlent-ils ? », s’est-il encore demandé. Il est sans doute clair, pour ce parti, que les conditions sociales « intenables » dans lesquelles ont vécu les citoyens, la tempête de neige qui s’est abattue récemment sur plusieurs régions du pays ont démontré le « délabrement de l’Etat ». Devant une telle situation, le FFS met en garde les autorités contre la poursuite de la politique répressive contre les animateurs de la dissidence nationale et les militants des droits de l’homme, tout en alertant l’opinion nationale et internationale sur ces « multiples atteintes et violations systématiques des droits à l’expression et à l’organisation des citoyens ». Par ailleurs, le FFS a fait un rapport sur les derniers événements qui se sont produits à l’université intitulé La révolte estudiantine. Ce récapitulatif détaillé et précis de ce qui s’est réellement passé dans les enceintes de cette université sera transmis aux hautes autorités du pays, aux partis politiques, aux mouvement associatifs ainsi qu’aux organisations non gouvernementales (ONG internationales). Ce rapport démontre, en effet, l’innocence des étudiants jetés en prison, notamment Merzouk Hamitouche qui est en détention provisoire depuis décembre 2004.
Mokrane Ait Ouarabi