Un durcissement des barrages pour tester la sécurité
Les points de contrôle multipliés dans l’Algérois
Un durcissement des barrages pour tester la sécurité
Par : Azzeddine Bensouiah, Liberté, 24 juillet 2011
À quelques jours du Ramadhan, le dispositif sécuritaire est à nouveau renforcé pour éviter les mauvaises surprises.
Les Algérois auront sans doute constaté, ces dernières 48 heures, un renforcement du dispositif de sécurité. Selon des sources sécuritaires, il s’agirait d’un exercice grandeur nature pour tester la vigilance des forces de sécurité et l’efficacité des barrages. Selon nos informations, le dispositif comprenait même des véhicules tests transportant du kif et des armes qui ont été utilisées dans le cadre de cet exercice afin de constater la réactivité des éléments de la police et de la gendarmerie. Il faut dire que cet exercice a également servi à faire un bilan de la fluidité de la circulation automobile dans le Grand-Alger après les nombreuses plaintes des automobilistes face aux embouteillages induits par les points de contrôle. Cela permettra sans doute aux experts d’évaluer l’impact des barrages de sécurité dans le cadre de la gestion du trafic routier dans l’Algérois.
La capitale est donc sous haute surveillance. Les barrages routiers filtrent les véhicules entrant, et tout indique que le niveau d’alerte est au plus haut. à quelques jours du début du Ramadhan, les forces de sécurité ont pris les devants, sachant que les groupes terroristes redoublent d’activisme durant ce mois sacré.
Ce relèvement du degré de vigilance intervient également quelques jours après l’attentat kamikaze, le premier du genre, depuis fort longtemps, perpétré le 17 juillet dernier à Bordj Menaïel.
Le retour au mode des attentats kamikaze fait craindre le pire, sachant que les groupes terroristes ont, de tout temps, privilégié de cibler la capitale, beaucoup plus médiatisée que les autres villes. Si donc, un kamikaze se fait exploser quelque part, c’est que d’autres seraient prêts à commettre des attentats retentissants dans la capitale. C’est le but recherché depuis toujours par la nébuleuse terroriste. L’attentat de Bordj Menaïel, pour rappel, avait fait deux morts, dont un policier. Il avait pris pour cible le commissariat central de la ville.
Cet attentat a été revendiqué par la branche maghrébine d’Al-Qaïda (Aqmi). Le mode opératoire choisi pour l’attentat de Bordj Menaïel diffère des précédents, dans la mesure où le groupe terroriste a eu recours à une nouvelle technique consistant à placer une seconde bombe prête à exploser au moment de l’arrivée des policiers et des secours, pour faire le maximum de dégâts.
Selon des témoins oculaires, l’attentat de Bordj Menaïel a été commis par deux kamikazes, le premier avait foncé avec un camion bourré d’explosifs sur le commissariat, et le second,
à moto, attendait l’attroupement des policiers et des secouristes pour actionner sa charge explosive.
Les forces de sécurité ont acquis une certaine expérience en matière de lutte antiterroriste, leur permettant de s’adapter aux nouveaux modes opératoires des groupes terroristes et d’y faire face.
D’ailleurs, en plus du forcing exercé sur les fiefs des groupes armés, une plus grande collaboration est constatée entre différents acteurs de la lutte antiterroriste, notamment dans les régions qui abritent toujours des groupes armés, en vue de coordonner les efforts et de gêner au maximum ces groupes, tout en poursuivant le harcèlement de ces groupes dans leurs fiefs. Alger, même débarrassée des groupes armés, reste toutefois la cible numéro un des groupes armés qui profiteront du moindre relâchement de la vigilance pour s’y introduire ou y envoyer des kamikazes. C’est pourquoi, le renforcement des mesures de sécurité, à la veille du Ramadhan constitue une mesure dissuasive et préventive.