La LADDH dénonce un harcèlement contre son président
La LADDH dénonce un harcèlement contre son président
Mandat d’arrêt contre Me Dabouz
Liberté, 18 juin 2016
L’avocat et président du bureau national de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme est dans le collimateur de la justice. Un mandat d’arrêt est émis contre lui.
Dans un communiqué rendu public, hier, par le bureau de la Ligue et signé par son vice-président, Kaddou Chouicha, il est affirmé “le harcèlement des autorités politiques contre la Ladh et ses militants se poursuit à travers de fausses accusations, des poursuites, des arrestations et parfois même par le recours à la torture, comme cela est arrivé, dans les locaux de la police, au militant Mansri Ahmed, président du bureau de Tiaret de la Ligue”. Le communiqué de la Ligue souligne que “les services du tribunal de Ghardaïa ont émis un mandat d’arrêt, en catimini, contre l’avocat et le président de la Ligue” dont l’objectif “est de l’arrêter par effet de surprise”. La Ligue ajoute que cet agissement “est inacceptable” dans la mesure où “Me Dabouz n’a pas été convoqué de façon légale”, précisant que “la convocation ne précise pas l’objet”. Pour la Ladh “cela traduit une volonté claire de vengeance et de porter préjudice à Me Dabouz sans aucun égard à la loi, ni à la dignité humaine, ni à l’honneur et à l’immunité d’un avocat et président de la LADDH”. Contacté par Liberté, l’avocat a estimé que “la cabale” dont il est la cible vise “à l’écarter du dossier des détenus de Ghardaïa”.
Plus explicite, Me Dabouz a ajouté : “Depuis ma dénonciation des conditions inhumaines des détenus et des agressions sexuelles sur eux, je suis dans le collimateur de la justice.” Me Dabouz est aussi convaincu que depuis qu’il a présenté “une pièce dans le dossier des détenus, (des séquences vidéos)”, les autorités “tentent de m’intimider et de m’écarter”. Ces pièces qu’il a versées dans le dossier sont-elles compromettantes pour une quelconque partie dans le conflit ? L’avocat est convaincu que ces pièces “gênent beaucoup”.
Après avoir relaté les différentes étapes “de la cabale” contre l’avocat Dabouz, la Ligue “dénonce l’abus des autorités dans l’instrumentalisation des services de sécurité et de la justice, portant ainsi atteinte aux droits des personnes, sans le moindre égard pour la responsabilité de l’avocat, du citoyen et du président de la Ladh”.
Mohamed Mouloudj
le tribunal de Ghardaïa lance Un mandat d’arrêt contre lui
La LADDH dénonce le harcèlement judiciaire contre Salah Dabouz
El Watan, 19 juin 2016
Ya-t-il une volonté de museler toutes les voix discordantes en Algérie ? Visiblement, c’est le cas.
En plus de l’élaboration d’arsenaux juridiques réprimant la liberté d’expression, les tenants du pouvoir recourent aussi au harcèlement judiciaire. L’avocat et président d’une aile de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Salah Dabouz, vient d’en faire les frais. En effet, ce qui était une campagne médiatique nauséabonde à son encontre prend désormais l’allure d’une cabale judiciaire. «J’ai reçu, le 6 juin, une convocation de la police d’Alger pour être entendu par la police judiciaire de Ghardaïa.
Comme je ne pouvais pas faire le déplacement pour des raisons de santé, j’ai écrit au procureur près le tribunal de Ghardaïa pour l’informer et lui suggérer que je sois entendu par la police judiciaire d’Alger, conformément aux dispositions de l’article 99 du code de procédure pénale», nous explique Me Dabouz. Mais avant-hier, l’avocat a été surpris d’apprendre que le juge d’instruction a émis un mandat d’arrêt à son encontre. «Le mandat d’arrêt aurait été émis le 15 juin», déclare-t-il, en se disant étonné par cette décision. Selon lui, cela relève du «harcèlement judiciaire». «J’ai commencé à subir des pressions depuis que j’ai dénoncé des agressions sexuelles dans la prison de Ghardaïa», dénonce-t-il. Salah Dabouz serait poursuivi en justice par la direction de la prison de Ghardaïa qui l’accuse d’avoir «introduit un ordinateur équipé d’une caméra dans la prison de Ghardaïa».
«L’attitude des services du tribunal de Ghardaïa qui ont émis un mandat d’arrêt, en catimini, contre l’avocat et président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme dans l’objectif de l’arrêter par effet de surprise est inacceptable dans la mesure où Me Dabouz n’a pas été convoqué de façon légale, la convocation ne précisant pas l’objet», explique la LADDH dans un communiqué rendu public vendredi. Pour la LADDH, cela «traduit une volonté claire de vengeance et de porter préjudice à Me Dabouz sans aucun égard pour la loi, ni la dignité humaine ni l’honneur et l’immunité d’un avocat et président de la LADDH».
Madjid Makedhi