La haute-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme dénonce la nouvelle loi algérienne sur les associations

La haute-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme dénonce la nouvelle loi algérienne sur les associations

Le Soir d’Algérie, 24 septembre 2012

Lors de sa visite en Algérie, malgré les contraintes protocolaires et les limites qui lui ont été imposées, la haute-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme a pu dire son mot sur un certain nombre de sujets qui fâchent le gouvernement algérien, notamment sur la nouvelle loi scélérate de janvier 2012 sur les associations (un énorme recul par rapport à la loi de 1990).
Lors d’une conférence de presse tenue à Alger le 19 septembre, elle a déclaré : «Les droits à la liberté d’association et la liberté de réunion […] sont une source d’inquiétude», en citant «la répression apparente» exercée par les services de sécurité et la loi «très critiquée » sur les associations. Concernant ces dernières, elle a ajouté : «J’ai été très préoccupée en apprenant qu’elles sont confrontées à des contraintes juridiques et administratives en Algérie», et que les activistes sont «fréquemment harcelés, intimidés et arrêtés arbitrairement par les forces de sécurité et ne bénéficient pas d’une protection suffisante contre ces pratiques abusives par le cadre juridique en vigueur». Elle est allée jusqu’à suggérer au gouvernement algérien «de réviser les lois gérant les organisations de la société civile et d’instruire les forces de sécurité pour respecter les lois internationales qui garantissent les droits à la liberté d’association». Pour elle, cette situation «agit dans une certaines mesure comme un frein sur les efforts de réforme entrepris par le gouvernement ». Même si le pouvoir en Algérie restera sourd par rapport au constat fait par les Nations unies, les déclarations de la haute-commissaire aux droits de l’homme auront au moins eu le mérite de confirmer la justesse du combat des militants associatifs pour plus de libertés et de démocratie.
D. H.