Belmouhoub interpelle Bouteflika
Ex-internés des camps de sûreté du Sud
Belmouhoub interpelle Bouteflika
El Watan, 13 novembre 2011
Le porte-parole du Comité de défense des ex-internés des camps de sûreté du Sud, Noureddine Belmouhoub, interpelle «vivement» le président Bouteflika pour mettre fin aux «injustices» que subissent les ex-internés.
Après avoir porté plainte à l’international, à travers l’association suisse Trial, contre l’ex-membre du Haut-Comité d’Etat (HCE), Khaled Nezzar, Belmouhoub lance ainsi un appel au chef de l’Etat pour venir en aide à ces victimes des camps d’internement du Sud. Loin d’être ébranlé par l’enlèvement dont il a été victime le 23 octobre dernier, Noureddine Belmouhoub dénonce de la manière la plus forte le traitement réservé à cette catégorie de personnes victimes de la «tragédie nationale» des années 1990. «Nous avons été arrêtés injustement, sans mandat, et internés sans jugement pendant des années dans des conditions épouvantables, inhumaines. Et aujourd’hui, nous sommes traités comme des terroristes. Nous ne pouvons pas nous taire devant cette situation», a-t-il dénoncé hier lors d’une rencontre au sein de notre rédaction.
«Ce n’est pas parce qu’on porte une barbe qu’on est des ennemis de la nation», a-t-il poursuivi, affirmant détenir 1300 dossiers d’ex-internés qui se trouvent dans une situation lamentable. «La majorité d’entre eux souffrent de divers traumatismes et de maladies chroniques, comme le diabète et l’hypertension, qui sont la conséquence directe de leur internement au sud du pays dans une zone connue pour avoir servi de plateforme aux essais nucléaires français de 1958 à 1967», a-t-il précisé. Il estime également «anormal» qu’on refuse à ces personnes le droit de détenir un passeport et «d’accomplir le pèlerinage». Le nombre d’ex-internés dans le Sud reste à définir. Comme certaines ONG locales, Belmouhoub avance le chiffre de
18 000 personnes. La plupart d’entre elles vivent un véritable drame social, sans travail ni couverture sociale.
Mokrane Ait Ouarabi