Arrestation arbitraire d’un militant des droits de l’Homme en exil depuis plus de 20 ans
Collectif des familles de disparus, 10 janvier 2013
Le mercredi 10 janvier, à 10h20, Iskander Debbache, franco-algérien âgé de 58 ans, a été arrêté à l’aéroport d’Alger par la police des frontières. Possédant la double nationalité franco- algérienne, il était muni d’un passeport français en cours de validité. Iskander Debbache, ancien militaire, a fui l’Algérie en 1992 suite à des menaces qu’il avait reçues. Il s’est réfugié en Argentine puis s’est installé en France dans le début des années 2000. Après 20 ans d’exil, il souhaitait retourner dans son pays d’origine, revoir ses proches et rejoindre sa future épouse. Or, ayant à peine foulé le sol du territoire algérien, il se retrouve interpellé sans aucun motif légal par la police des frontières, interrogé puis livré aux services du renseignement et de la sécurité (DRS) d’après les dernières informations obtenues par son épouse.
Cette dernière a été autorisée à le voir durant quinze minutes pour s’enquérir de sa situation et de son état de santé. Il lui a déclaré ignorer les raisons de son arrestation et être très inquiet pour sa vie. Lorsque son épouse a demandé aux agents de la police des frontières, pourquoi ils le retenaient, ils ont refusé de lui répondre. Atteinte de maladie chronique, son épouse est très anxieuse quant à la suite des événements, et craint que son époux ne subisse des violences psychologiques et physiques de la part des agents du DRS. Le Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie (CFDA) est très préoccupé par cette arrestation et craint pour l’intégrité physique d’Iskander Debbache. En effet, l’expérience montre que toute intervention du DRS est synonyme d’interrogatoire musclé, de détention arbitraire pour une durée indéterminée, de mauvais traitements, voire de disparitions forcées. Le CFDA appelle donc les autorités algériennes à libérer immédiatement Iskander Debbache, à lui permettre de jouir pleinement de ses droits civils et politiques en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques signé par l’Algérie, et à garantir en toute circonstance son intégrité physique et psychologique.
Pour le Collectif,
Nassera Dutour, Porte parole,