Le Quotidien d’Oran: Salah Eddine Sidhoum entame une grève de la faim à Serkadji
CONDAMNE PAR CONTUMACE A 20 ANS DE PRISON EN 1997
Salah Eddine Sidhoum entame une grève de la faim à Serkadji
Le Quotidien d’Oran, 1 octobre 2003
Le Docteur Salah Eddine Sid-houm est incarcéré depuis lundi dernier à la prison de Serkadji. Condamné en 1997 par contumace à 20 ans de prison, ce militant des droits de l’homme est revenu le même jour en Algérie pour faire opposition au jugement, indique «le comité de soutien au Dr Salah Eddine Sidhoum» dans un communiqué transmis à notre rédaction. «Le Dr Sidhoum avait, en raison de ses dénonciations des graves violations des droits de l’homme depuis 1992, fait l’objet en 1994 d’une campagne de calomnie, d’une tentative d’assassinat par les escadrons de la mort et en 1997 d’une condamnation à 20 ans de prison par contumace», explique le comité de soutien.
Selon la même source, le Dr Sidhoum qui a été auditionné par le procureur et placé en détention à la prison de Serkadji a aussitôt entamé une grève de la faim pour «revendiquer ses droits» tels que la garantie d’un procès équitable et public, droit aux livres et journaux, la radio, le parloir… Une action, ajoute le comité de soutien, qui a «valu au détenu d’être placé dans un cachot situé au sous-sol de la prison, dans une cellule exiguë, humide, froide, éclairée artificiellement 24h sur 24h. La direction lui a enlevé ses effets vestimentaires et son eau minérale». Pour protester contre ces sanctions, le Dr Sidhoum a «entamé une grève de la faim totale», souligne le même communiqué dans lequel le comité de soutien au militant des droits de l’homme incarcéré exige que «ces mesures disciplinaires soient immédiatement levées». Le comité de soutien au Dr Sidhoum revendique la liberté provisoire au détenu qui a purgé sa contumace. «En droit algérien interne, il n’existe aucune autre possibilité de purge de la contumace que l’arrestation ou le fait de se constituer prisonnier», explique le communiqué.
En plus de la levée des sanctions disciplinaires prises par la direction de la prison de Serkadji et la liberté provisoire, le comité de soutien présente ou «rappelle» six revendications auprès du gouvernement algérien pour garantir au Dr Sidhoum un procès équitable. Les soutiens de ce militant des droits de l’homme demandent «d’assurer la sécurité du détenu et de sa famille; de lui garantir un procès équitable par une juridiction indépendante; de respecter sa dignité, son droit de défendre ses opinion et ses croyances; de faire respecter le principe de présomption d’innocence, de droit à la défense et de discussion contradictoire des charges, des preuves et des témoignages; de faciliter l’obtention de visas aux observateurs étrangers pour qu’ils puissent se rendre en Algérie sans difficultés et dans des délais raisonnables; d’éviter qu’il soit confronté à de nouvelles machinations dont le but et de le condamner à de lourdes peines et de le marginaliser».
Hamid Guemache