Dr Sidhoum: Un militant des droits de l’Homme en péril
Dr Sidhoum:
Un militant des droits de l’Homme en péril
Soleiman Adel Guémar,14 octobre 2003
(Dos au mur/je regarde défiler/ma vie et mes yeux sont/des trous noirs par
ou/ disparait la lumière.
Monte cette puanteur inhumaine/qui contamine mes tortionnaires/et le monde
entier/à chaque fois que je tombe/tête la première/du haut de l’échelle
métallique/mes rales se taisent.
Mon corps inerte /se souvient encore du parfum des fleurs/et des aubes
voluptueuses (…)
-Interrogatoire- (Algérie Littérature/Action -Mars-Avril 2002-)
Un juge algérien aura à « décider » ce jeudi 16 octobre 2003 de l’innocence
ou, comble d’injustice et de dictature, de la culpabilité, grossièrement
préfabriquée, du militant des droits de l’homme qu’est le Dr Salah-Eddine
Sidhoum.
Humaniste et fervent démocrate qui, en son âme et conscience, a pendant plus
d’une décennie dénoncé haut et fort la torture pratiquée à grande échelle
par les sbires du régime militaire d’Alger, les disparitions forcées, les
exécutions extra-judiciaires, les massacres, les atteintes gravissimes aux
libertés fondamentales et autres ignominies.
Preuves à l’appui, Dr Sidhoum fournira à l’opinion nationale et
internationale ainsi qu’aux institutions mondiales compétentes une masse de
dossiers parfaitement documentés
(www.algeria-watch.de/fr/mrv/2002/aw_dossier_2002.htm) capables d’enclencher
la dynamique d’un tribunal pénal international à même de juger les
bourreaux du peuple algérien.
( » Ils croient que la pluie/emportera nos cadavers à la mer/vers des
tourbillons complices/et affacera les taches de sang noircies sur les
murs/de la vieille ville encerclée/de casernes/blanchies à la poudre d’os/
humains qui s’entassent/hors mémoire officielle. Ils croient que le
feu/allumé au coeur du vent/pour nous bruler/les épargnera. Ne baisse pas
les yeux/devant les usurpateurs/cachés derrière le drapeau/et la hiérarchie.
Le jour venu/les baïonnettes ne serviront/à rien »)
Une cabale de bas niveau sera montée contre le Dr Sidhoum, et la justice
algérienne aux ordres le condamnera par contumace à vingt ans de prison en
1997 pour. »appartenance à un groupe terroriste et apologie des actes
terroristes »!
Ayant vécu depuis en clandestinité, il décida dernièrement de casser le
cercle infernal. Il se constituera prisonnier et bravera ainsi les hyènes
dans leur tanière.
Belle leÇon de courage et de sacrifice donnée par un idéaliste hors du
commun qui devrait énergiquement interpeler tout un chacun jouissant d’un
minimum de conscience. Faire en sorte que le Dr Sidhoum soit libéré sans
condition aucune et sauvé des griffes de la bête immonde. Que le peuple
algérien soit débarrasé à jamais de cette tyranie qui ne cesse de le
meurtrir.
Il n’est pas à douter que les clans de ce régime odieux qui se battent
actuellement à couteau tires pour raison de pouvoir et afin de mettre
l’Algérie définitivement en coupe réglée vont tenter, chacun à sa manière,
d’instrumentaliser cette affaire.
Mais tant qu’il y aura des hommes et des femmes de la trempe du Dr
Salah-Eddine Sidhoum, tout n’est pas perdu. Tôt ou tard, l’Algérie renaitra
de ses cendres.