Sidhoum acquitté

JUSTICE

Sidhoum acquitté

Le Quotidien d’Oran, 18 octobre 2003

C’est par des applaudissements et des youyous que les parents et amis de Salah-Eddine Sidhoum ont accueilli, jeudi dernier, le verdict de son acquittement par le tribunal criminel près la cour d’Alger.

Le procès, qui s’est tenu en présence d’observateurs et de représentants d’ONG de défense des droits humains, a duré de 9h30 du matin à 14 heures. Le verdict prononcé par le tribunal criminel a eu lieu quatre heures après le réquisitoire du parquet général et les plaidoiries du collectif des avocats de la défense.

Dans le réquisitoire, le procureur a, lors d’une brève intervention, requis sept années de prison ferme. Il a justifié sa demande sur la base des accusations contenues dans l’arrêt de renvoi. Dans ce dernier, Salah-Eddine Sidhoum est accusé d’appartenir à l’organisation terroriste le Fida, spécialisée dans l’assassinat des intellectuels. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont revendiqué purement et simplement l’acquittement du docteur Salah-Eddine Sidhoum. Notamment en insistant sur le «vice de forme» dans la qualification, selon eux, des chefs d’inculpation, et surtout la mention «etc» qui est étrangère au droit. S’appuyant sur ce dossier et les PV de la police judiciaire, les avocats se sont attelés à défendre la thèse selon laquelle «le dossier Sidhoum est totalement vide». Et que cette affaire «est montée de toutes pièces» en raison de l’engagement militant du chirurgien en faveur des droits de l’Homme».

Après le verdict, les avocats se sont accordés pour dire que l’issue heureuse de ce procès équivaut à un acte positif, «comme une justice rendue en faveur de celui qui a toujours porté l’Algérie dans son coeur et qui a toujours plaidé pour la défense et la promotion des droits de l’Homme dans notre pays».

Pour rappel, il s’agit du second procès pour Salah-Eddine Sidhoum. En 1997, il avait été condamné à 20 ans de prison par contumace. Un mandat d’arrêt avait été lancé contre lui. La révision de son procès n’a eu lieu qu’une fois qu’il s’est livré à la justice. C’était le 29 septembre dernier.

La décision de traduire le prévenu devant la justice a été annoncée dans un communiqué rendu public mercredi dernier par le parquet d’Alger, en indiquant que M. Sidhoum sera jugé ce jeudi pour «appartenance à un groupe terroriste et apologie d’actes terroristes». Certains de ses avocats ont affirmé cependant que ce jugement n’a eu lieu qu’après la grève de la faim entamée après son incarcération à la prison de Serkadji. Le docteur Sidhoum se trouvait, selon ses proches, dans un état de santé critique.

M. Abdelkader