Le cas Sidhoum en voie de résolution ?

LE JUGEMENT REVISE JEUDI

Le cas Sidhoum en voie de résolution ?

Le Quotidien d’Oran, 12 octobre 2003

Le jugement prononcé en 1997 à l’encontre du Dr Sidhoum, et au cours duquel ce dernier a été condamné à 20 ans de prison par contumace, sera révisé jeudi prochain. C’est ce qu’a annoncé hier le comité de soutien au Dr Sidhoum qui ajoute qu’une première audience aura lieu après-demain mardi pour décider de sa mise en liberté provisoire. Les prises de position sur le cas de Salah-Eddine Sidhoum, en grève de la faim depuis le 30 septembre à Serkadji où il est incarcéré depuis son retour, s’étaient multipliées en Algérie et à l’étranger dans les milieux des droits de l’homme. M. Abdelhamid Mehri vient de le faire à son tour en demandant au président de la République d’user de ses prérogatives pour que le chirurgien orthopédiste puisse se présenter en toute confiance devant la justice de son pays.

Chose apparemment déjà exaucée. Mais la lettre de Mehri est intéressante dans la mesure où elle va au-delà du cas de Sidhoum pour évoquer celui de toute une génération emportée par les tumultes de la crise. Dans une lettre ouverte au président de la République dont le «contenu intéresse aussi d’autres responsables dans les appareils de l’Etat», Abdelhamid Mehri évoque le cas du Dr Salah-Eddine Sidhoum qu’il considère plus qu’un cas personnel mais d’une situation emblématique de « toute une génération de nos enfants ». Rappelant que le Dr Sidhoum a choisi volontairement de rentrer pour faire face à une condamnation par contumace pour ses activités dans le domaine des droits de l’homme et « peut-être pour ses idées », Abdelhamid Mehri s’inquiète de son état de santé et de la manière dont il est traité en prison où il mène une grève de la faim. Outre un témoignage personnel sur le docteur Sidhoum qui était un de ses élèves au lycée Amara Rachid durant les premières années de l’indépendance, l’ancien secrétaire général du FLN met en perspective ce cas avec celui de toute une génération qui s’est investie dans les affaires publiques en prenant des trajectoires différentes voire opposées. De Salah-Eddine Sidhoum, Mehri se souvient parfaitement de «ce visage innocent et sérieux, de son aplomb ».

Il était, écrit-il, comme ses condisciples du lycée « fier de l’indépendance de l’Algérie et de la génération qui a arraché l’indépendance ». Il faisait partie de cette « génération qui se préparait à prendre le flambeau comme nous leur demandions ».

Salah-Eddine Sidhoum, explique M. Abdelhamid Mehri, aurait pu choisir une voie aisée et prétendre à un statut social prospère et reconnu. Mais, « il fait partie de ces nombreux enfants de sa génération qui ont choisi de s’engager pour la chose publique en empruntant des voies diverses, parfois opposées ». Des hommes d’une génération qui sont les « victimes de cette crise tumultueuse que nous, leurs pères, n’avons su ni éviter, ni lui trouver une solution viable ».

K. Selim