Les familles des victimes de l’incendie de la prison de Serkadji demandent indemnisation

Les familles des victimes de l’incendie de la prison de Serkadji demandent indemnisation

El Khabar, 2 avril 2006

Les familles des 23 prisonniers ayant trouvé la mort lors d’un incendie, qui s’est déclenchée à la prison de Serkadji, à Alger, le 30 Avril 2002, ont demandé au président de la République de les inclure dans les textes de la réconciliation nationale afin de bénéficier des compensations y afférent. Elles ont parlé de « l’enterrement de l’enquête » qu’Ahmed Ouyahia, ministre de la Justice alors, avait ouvert pour déterminer les responsabilités dans l’incident qui a été le point de départ d’une série d’incendies et de mouvements de rébellion dans certains établissements pénitentiaires.
Le porte-parole des familles nous a indiqué, hier, que les concernés se sentent comme étant « le maillon oublié dans la réconciliation nationale. Pourtant nous faisons partie de la tragédie nationale sur laquelle le président Bouteflika a basé son projet de paix ».
Ces familles veulent, selon leur porte-parole Abderrahmane Makdoud, une compensation supplémentaire à celle qu’elle ont déjà reçue, à savoir 700 mille dinars.
« Ce que nous avons reçu n’est qu’une aide de l’Etat, nous réclamons une compensation morale et matérielle dans le cadre de la réconciliation nationale comme les autres catégories de la tragédie nationale », indique la même source.
Les familles des victimes de Serkadji cherchent à obtenir une somme allant de deux à trois millions de dinars, pour monter de petits projets leur permettant de gagner leur vie, en guise de compensation, étant donnée que les détenus tués dans cet incident étaient pour la plupart, selon Makdoud, les pourvoyeurs de leurs familles.
Par compensation morale, la même source explique qu’il s’agit « d’achever l’enquête pour déterminer les responsables de la mort de nos enfants ».
L’un des prisonniers de Serkadji avait été accusé d’avoir déclenché un incendie dans une cellule, et a été jugé par la Justice. Les familles des victimes et les avocats réclament que l’administration pénitentiaire reconnaisse sa responsabilité dans l’incident du fait qu’elle a « mis du temps pour secourir les prisonniers qui se trouvaient en danger ».

2006-04-02
Hamid Yes