Il n’y a pas eu de grève de la faim à El-Harrach
Le directeur général de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion des détenus au JI :
Il n’y a pas eu de grève de la faim à El-Harrach
par Abderrahmane Timizar, Le Jeune Indépendant, 13 mars 2007
Mokhtar Felioune a bien voulu répondre à nos questions après l’alerte rendue publique en début de semaine par l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et qui a fait état d’une grève de la faim de 93 détenus à la prison d’El-Harrach.
Le Jeune Indépendant : nous n’avons pas enregistré de réaction du ministère sur ce que l’OMCT a rapporté, à savoir le déclenchement d’une grève de la faim à la prison d’El-Harrach ? M. Felioune : il n’y a jamais eu de grève de la faim d’une centaine de détenus à la prison d’El-Harrach et je démens catégoriquement l’information rapportée par l’OMCT.
Ensuite, je tiens à exprimer notre disponibilité à autoriser tous ceux qui souhaiteraient visiter nos établissements pénitentiaires pour s’enquérir des conditions de détention des détenus dans n’importe quelle prison. Je tiens également à préciser qu’il est inconcevable de parler d’une mauvaise prise en charge des détenus, pendant que l’Algérie engage un programme ambitieux dans le cadre du développement des centres pénitentiaires et de l’amélioration des conditions de détention.
Ce programme vise plusieurs objectifs : l’éducation des détenus, la prise en charge pour leur réinsertion, la formation à certains métiers, la formation à distance, la prise en charge médicale et les activités sportives et éducatives.
Cela reste un programme… Je vous signale que ce programme a été entamé depuis 3 ans et commence déjà à donner beaucoup de résultats. En outre, tous les projets lancés dans le cadre de l’amélioration de nos établissements pénitentiaires sont salués par la communauté internationale.
Aujourd’hui, nous comptons plusieurs organisations internationales, notamment européennes, qui effectuent des visites régulières dans les prisons algériennes. Je peux même vous dire qu’à l’heure actuelle nous avons une délégation britannique en Algérie.
Elle s’est rendue bien entendu à la prison d’El-Harrach. Mais l’OMCT dénonce aussi bien la grève que les conditions de détention… Pour moi, c’est juste un tract, car dans un communiqué, il est apposé un caché officiel de l’organisation, une signature et le nom du responsable et du signataire.
Alors que dans ce tract dont j’ai pris connaissance, il n’y a rien de tout cela. Je rappelle à toutes fins utiles que cette grève n’existe pas, encore moins les mauvaises conditions de traitement ou de détention. Je précise aussi que les prisons algériennes évoluent de façon appréciable et que l’Algérie et les familles algériennes doivent en être fières.
Qu’en est-il des exactions attribuées au directeur de l’établissement ? Ce sont des mensonges. La démocratie dont jouissent aujourd’hui les détenus ne permettra à aucun responsable d’injurier des détenus. Le code pénitencier (article 64) donne d’ailleurs une entière liberté aux détenus pour réagir.
Je reviens à la question en précisant que les détenus ont toujours réagi quant il s’agit de mauvaises conditions de détention. Certains détenus formulent même des doléances qui sont aussitôt prises en considération. D’autres réagissent également quand leurs doléances n’aboutissent pas.
C’est vous dire en finalité que nos services sont à l’écoute permanente des préoccupations des détenus et de leurs familles. A. T.