880 détenues dans les geôles algériennes

IL GRACIE DES PRISONNIÈRES À L’OCCASION DU 8 MARS

Le cadeau de Bouteflika

L’Expression, 09 Mars 2008

Les portes des prisons s’ouvrent pour les femmes détenues

Un décret portant mesure de grâce en faveur de cette catégorie de femmes a été promulgué vendredi soir.

Belle surprise pour les femmes détenues. Une remise de peine totale de 18 mois sera accordée à celles qui sont définitivement condamnées. C’est la décision du président de la République à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Un décret portant mesure de grâce en faveur de cette catégorie de femmes a été promulgué vendredi soir.
«A l’occasion de la Journée internationale de la femme, célébrée le 8 Mars, et conformément aux dispositions de l’article 77 (alinéas 6 et 7) et l’article 156 de la Constitution, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika a promulgué un décret portant mesure de grâce en faveur des femmes détenues condamnées définitivement, prévoyant une remise de peine totale de 18 mois ainsi que des remises de peine partielles», précise un communiqué de la Présidence de la République.
Cette décision sera d’un grand soulagement pour les femmes détenues. Celles-ci attendaient, certainement, avec impatience ce rendez-vous. Effectivement, le chef de l’Etat n’a pas dérogé à la règle cette année pour démontrer l’intérêt qu’il porte à la gent féminine. «Ces mesures de grâce, ajoute le communiqué, témoignent de l’attention accordée par Son Excellence à la femme algérienne qu’il considère comme la gardienne des valeurs humaines et des idéaux suprêmes à travers les générations et la source de la vie et de sa pérennité». Le chef de l’Etat ne se contente pas de discours, il passe aux actes. C’est pourquoi il réserve chaque 8 Mars une surprise aux femmes qui sont derrière les barreaux. Ce geste est loin d’être un simple événement.
Il traduit un message fort et clair, celui de libérer la femme de toutes les astreintes. Sur une population carcérale estimée à 55.000 individus, les femmes sont minoritaires. Elles sont actuellement au nombre de 876 incarcérées au niveau national, selon les dernières statistiques communiquées par le directeur général de l’administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune. La plupart d’entre elles sont âgées entre 18 et 30 ans.
Même si ce chiffre est insignifiant par rapport à l’effectif de la population carcérale, il n’en demeure pas moins que ce phénomène prend de l’ampleur.
Nul n’ignore que les femmes sont de plus en plus impliquées dans des affaires de vol, d’agression et même dans les attentats terroristes.
Par ailleurs, le président de la République n’a pas manqué cet événement pour programmer sa sortie médiatique. Une conférence- déjeuner a été organisée hier à l’hôtel El Aurassi en l’honneur des femmes. Le président ne rate jamais son rendez-vous annuel pour exprimer ses voeux à la femme algérienne.
Pour lui, c’est l’occasion ou jamais de s’adresser particulièrement à la femme pour l’encourager à aller de l’avant. D’ailleurs, l’année dernière, il avait invité la femme à une réflexion en profondeur sur les mutations qui ont affecté le statut et le rôle de la femme dans notre pays depuis l’Indépendance.

Nadia BENAKLI


POPULATION CARCÉRALE FÉMININE

880 détenues dans les geôles algériennes

09 Mars 2008

Le taux de la population carcérale féminine est pratiquement insignifiant.

La population carcérale féminine est estimée à 880 détenues. Ce chiffre relativement faible a été annoncé par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz.
«Ces prisonnières ouvrent de droit à des formations ou à suivre leur scolarisation», a déclaré le ministre dans une allocution prononcée hier, lors d’une cérémonie organisée au sein du ministère de la Justice.
A propos des causes de leur détention, le ministre a précisé que les causes ne sont pas graves. «Leurs infractions n’étaient pas vraiment graves», a-t-il ajouté. C’est l’une des rares fois où le nombre des femmes détenues a été rendu public. Il va sans dire que l’emprisonnement des femmes est un grand tabou en Algérie comme dans les pays arabes.
Aussi, le nombre de 880 femmes détenues est loin de refléter la réalité sociale. Il renseigne aussi quelque peu sur la rectitude de la femme algérienne et son respect de la loi.
Car dans une population estimée à 33 millions d’habitants et dont la majorité est constituée de femmes, le taux de la population carcérale féminine est pratiquement insignifiant.
Cette cérémonie a été organisée à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme. C’est cette occasion qu’a choisie le chef de l’Etat pour annoncer une grâce à l’endroit des femmes qui ont été jugées.
Au sujet des prisonniers de Guantanamo, le ministre a affirmé que «la loi est au-dessus de tous». Une déclaration pour le moins surprenante. Le dossier des prisonniers de Guantanamo traîne depuis maintenant trois ans et rien ne se profile à l’horizon.
Le ministre n’a pas soufflé mot sur les résultats de la commission des 17 hauts responsables algériens qui se sont déplacés à Guantanamo.
Pourtant, dans sa déclaration datée le 2 mars, le ministre a affirmé que «l’Algérie est prête à rapatrier 17 de ses ressortissants détenus sur la base américaine de Guantanamo et accusés de terrorisme après les attentats de New York du 11 septembre 2001».
Il a précisé que l’identité algérienne de ces détenus avait été confirmée par une délégation algérienne de «haut niveau» qui s’était déplacée à Guantanamo, à une date qu’il n’a pas indiquée.
«Il s’agit bien d’Algériens, au nombre de 17, s’exprimant dans un parler algérien», a-t-il assuré.
M.Belaïz a indiqué que parmi les 17 détenus, ceux qui tombent sous le coup de poursuites judiciaires seront jugés par les tribunaux algériens et que «ceux qui ne sont pas passibles de poursuites par la justice algérienne, retourneront auprès de leurs familles».
Le ministre algérien a éludé une question sur le souhait des Etats-Unis de «conclure un accord avec l’Algérie» permettant le retour de ces détenus.
Il l’a qualifiée de «simple demande» américaine qui n’aurait pas été acceptée pour l’instant par Alger.

Abbas AÏT HAMLAT