Une convention signée hier: Expertise européenne pour les prisons algériennes

Une convention signée hier: Expertise européenne pour les prisons algériennes

par B. Mokhtaria, Le Quotidien d’Oran, 18 juin 2008

Un programme d’appui à la réforme du secteur pénitentiaire sera réalisé en coopération entre l’Algérie et l’Union européenne. Une convention de financement de ce programme a été signée, hier, par le secrétaire général du ministère de la Justice, M. Messaoud Boufercha, et l’ambassadeur de la Commission européenne, M. Plasa Wolfgang. Ce projet de coopération d’une durée d’exécution de quatre années sera financé à hauteur de 17 millions d’euros par la commission européenne en plus d’un apport de 1,5 million d’euro, versé par le ministère de la Justice. Le directeur général de l’administration pénitentiaire, M. Mokhtar Felioun, cité par l’APS, a expliqué en marge de la cérémonie de signature que «la convention fait partie du programme d’appui au projet de la réforme du secteur de la justice dans son volet concernant la nouvelle politique pénitentiaire, résolument orientée vers la rééducation et la réinsertion sociale des détenus».

Le secrétaire général du ministère de la Justice, Messaoud Boufercha, a indiqué, pour sa part, qu’il est attendu de ce programme «une expertise de pointe afin de mettre en place une politique pénitentiaire moderne aux normes internationales». Le même responsable a également souligné que la convention en question «montre à quel point l’Algérie est attachée à l’ouverture sur le monde extérieur, aux contacts, à la communication et à la coopération internationale».

La prise en charge des détenus et leur réinsertion sociale, l’organisation institutionnelle et la formation du personnel ainsi que la sécurité générale et la modernisation des systèmes d’information, sont les principales actions soutenues dans ce programme dont le tiers du budget a été consacré à la formation.

L’ambassadeur de l’Union européenne à Alger, M. Plasa Wolfgang, a déclaré à propos de cette coopération que «des conditions doivent être mises en place pour propulser le développement économique, humain et social, notamment l’Etat de droit, le respect des droits de l’homme, la séparation des pouvoirs et la mise en place d’un système judiciaire indépendant et efficace». «Le projet signé, dira-t-il, est la preuve de l’engagement du gouvernement algérien à mettre en place ces conditions notamment dans le domaine judiciaire».

Le premier projet d’appui à la réforme de la justice d’un montant global de 17 millions d’euros, dont 15 millions financés par la Commission européenne, a été signé en octobre 2004 et en est à sa troisième année de mise en oeuvre. Ce projet soutient des actions s’inscrivant dans les différents axes de la réforme de la justice, dont la formation des magistrats, greffiers et auxiliaires de justice, les réformes institutionnelles et la modernisation de la justice.

Le programme engagé par l’Algérie depuis 1999 dans le cadre de la réforme de la justice comprend quatre axes, à savoir la révision de la législation, la valorisation des ressources humaines, la modernisation de l’appareil de la justice et la réforme du secteur pénitentiaire. La Commission européenne accompagne depuis 2004 la mise en oeuvre des trois premiers volets du programme à travers le projet d’appui à la réforme de la justice.

Le premier projet met l’accent sur le développement institutionnel, la réforme des organes judiciaires, la formation du personnel et la modernisation informatique afin de soutenir le programme dans son intégralité.

Pour le deuxième projet, signé hier, M. Wolfgang a précisé qu’il vise en particulier l’amélioration des conditions de détention et à favoriser la réinsertion des détenus dans la vie économique et sociale du pays.

Ce programme assure «une meilleure réinsertion sociale et économique des détenus par un soutien de la société civile, et l’amélioration des compétences du personnel pénitentiaire par l’intégration de bonnes pratiques et innovations expérimentées dans des contextes comparables».