La détention préventive en baisse
REFORME PENITENTIAIRE
La détention préventive en baisse
Le Quotidien d’Oran, 10 décembre 2005
Le nombre de personnes incarcérées sous le régime de la détention préventive est en baisse, selon Mokhtar Felioune, directeur général de l’administration pénitentiaire (DGAP).
Le recours à la mise sous mandat de dépôt des prévenus représente, aujourd’hui, près de 11% du nombre global des incarcérations. «La situation en la matière s’est améliorée car ce chiffre a été jusqu’à récemment de l’ordre de 13%», a souligné le DGAP, cité par l’APS. Le président de la République, premier magistrat du pays, avait à plusieurs reprises souligné la nécessité de faire du recours à la détention préventive une exception à la règle et non une généralité. Abdelaziz Bouteflika n’avait fait dans ce cadre que rappeler les dispositions de la loi algérienne en la matière. La population carcérale s’élève, actuellement, à quelque 42.000 personnes détenues dans les 127 centres pénitentiaires existants. La lutte contre le surpeuplement des prisons et l’instauration de conditions de détention modernes et performantes constituent les enjeux majeurs de la réforme pénitentiaire telle que définie par la loi portant organisation pénitentiaire adoptée au mois de février dernier par le parlement. Elle prévoit la construction de 51 nouvelles prisons d’une capacité totale de 36.000 places selon les normes et standards internationaux en matière de sécurité, de prise en charge sanitaire et médicale mais également en matière d’éducation, de divertissement et d’espace de visites. Ces nouvelles constructions conduiront, d’ici à 2009, à une surface de détention moyenne de l’ordre de 9 m², certes en dessous des normes internationales qui avoisinent les 12 m². Elle demeure néanmoins plus vivable que la moyenne de 1,68 m² actuellement en vigueur dans les prisons algériennes. De plus, les nouvelles dispositions du code pénal prévoient l’introduction de nouveaux types de peines et particulièrement les travaux d’intérêt général, ce qui permettra également de diminuer le surpeuplement des prisons.
«Graduellement, par la formation continue de notre personnel, l’amélioration de la gestion et des conditions matérielles et sécuritaires de détention, les prisons algériennes seront élevées aux normes mondiales. D’ici trois ans, la situation sera devenue très satisfaisante», a estimé Mokhtar Felioune. Il s’agit pour le ministère de la Justice de réaliser l’objectif premier des centres de détention. Celui de l’application des peines en respectant les droits de l’homme ainsi qu’en luttant contre la récidive.
Samar Smati