Une pétition signée par Aït Ahmed, Harbi et Ali Yahia

Contre l’ extradition de Dhina

Une pétition signée par Aït Ahmed, Harbi et Ali Yahia

El Watan, 6 février 2012

Une pétition contre l’extradition en Algérie de Mourad Dhina, membre fondateur du mouvement Rachad et un des cadres dirigeants de l’ex-FIS, a été lancée sur internet.

Cette pétition, qui sera présentée au Premier ministre français, François Fillon, «condamne fermement» la mise en détention de Dhina par la justice française. Les signataires de la pétition disent craindre qu’«elle n’obéisse à des considérations d’ordre politique. Une extradition du Dr Dhina vers l’Algérie constituerait une violation de la loi française et des conventions internationales qui interdisent strictement toute extradition d’opposants politiques vers des pays qui, comme l’Algérie, violent les droits de l’homme».

Ladite pétition a obtenu des signatures de nombreuses personnalités, notamment d’hommes politiques, de chercheurs et de défenseurs des droits de l’homme. Ainsi l’on peut citer Hocine Aït Ahmed, président du Front des forces socialistes, l’historien Mohamed Harbi, le défenseur des droits de l’homme Ali Yahia Abdennour, et l’historien français Gilbert Meynier. Autre signatures à mentionner, celles de l’universitaire Addi Lahoauri, du député d’Europe Ecologie, Noël Mamère, du politologue François Burgat, et du directeur de recherches au CNRS, Olivier Roy. L’ex-colonel de l’armée algérienne, Mohamed Samraoui, a lui aussi signé cette pétition aux côtés de Habib Souaidia, auteur du livre La Sale guerre.

De nombreux défenseurs des droits de l’homme du Yémen, de Syrie, du Maroc et de Tunisie figurent aussi sur la liste de signataires. Ces derniers affirment qu’ils resteront «mobilisés jusqu’à sa libération». Pour rappel, Mourad Dhina, qui vit en Suisse avec le statut de réfugié politique, a été arrêté le 16 janvier dernier à l’aéroport d’Orly. «La chambre d’instruction de la cour de Paris, statuant sur la demande d’arrestation provisoire formulée par les autorités algériennes, a, à l’issue de sa comparution, le 17 janvier 2012, ordonné son placement en détention. Ces dernières l’accusent d’avoir commis des actions terroristes à Zurich en Suisse durant les années 1997-1999», précise la pétition.
R. P.