L’examen de la demande d’extradition de Mourad Dhina renvoyé à juin

Il a été maintenu en détention

L’examen de la demande d’extradition de Mourad Dhina renvoyé à juin

Rafik Tadjer, TSA, 4 avril 2012

Mourad Dhina reste en prison en France. La Cour d’appel de Paris a renvoyé au 6 juin prochain l’examen de la demande d’extradition de l’opposant algérien. Elle a demandé au gouvernement algérien un complément d’information, notamment sur les faits reprochés à M. Dhina. Ce dernier va déposer une nouvelle demande de remise en liberté dans les prochains jours, a indiqué son avocat, Me Antoine Comte.

Pour l’avocat de M. Dhina, la décision de la Cour d’appel de renvoyer l’examen du dossier se justifie aussi par le contexte électoral en France. « Il y avait toute une série d’inconnues politiques en France qui ont fait que cette demande d’extradition, telle qu’elle est présentée aujourd’hui, devait d’abord être plus détaillée, ce qui laisse le temps au temps », a déclaré Me Comte aux journalistes à l’issue de l’audience.

En cas d’avis favorable de la Cour d’appel de Paris, il revient au chef du gouvernement de signer ou non un décret d’extradition. Or les relations franco-algériennes sont « très particulières », a-t-il souligné. « Je ne m’attendais pas à ce que dans une période pareille, on prenne une décision qui puisse aboutir entre les mains d’un Premier ministre qui est encore en fonction pendant un certain temps peut-être », a-t-il ajouté.

Mourad Dhina, ancien cadre de l’ex-FIS qu’il a rejoint après sa dissolution en 1992, a été arrêté le 16 janvier 2012 à l’aéroport de Paris-Orly alors qu’il s’apprêtait à prendre un avion pour Genève, où il réside. Depuis, il est détenu à la prison de la Santé à Paris. Son arrestation est intervenue suite à une demande d’extradition de la part des autorités algériennes, qui serait fondée sur des faits d’appartenance à un groupe terroriste armé qui aurait agi en Suisse dans les années quatre-vingt-dix. Plusieurs ONG, dont la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et Amnesty International, ont dénoncé son arrestation.