Ahmed Zaoui continue de se battre pour sa réhabilitation
Depuis la Nouvelle-Zélande où il s’est réfugié il y a 4 ans
Ahmed Zaoui continue de se battre pour sa réhabilitation
par Mohamed Khellaf, Le Jeune Indépendant, 31 janvier 2007
L’un des anciens dirigeants du Front islamique du salut (FIS dissous), Ahmed Zaoui, s’est déclaré diposé à quitter volontairement la Nouvelle-Zélande à la condition que son nom soit retiré de la liste des personnes cataloguées comme menaçant la sécurité de ce pays où il est refugié depuis plus de quatre ans.
M.Zaoui ne quittera la Nouvelle-Zélande, pour aller où il veut y compris en Algérie, que lorsque son nom sera retiré de la liste des personnes considérées comme une menace pour la sécurité néo-zélandaise, a affirmé avant-hier à Auckland son avocate Me Deborah Manning, après que des dirigeants politiques de la droite eurent demandé son départ arguant qu’il ne risque plus rien en Algérie après l’adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale.
Il ne se sent pas rassuré d’aller ailleurs, même s’il ne risque aucun danger en Algérie, a indiqué Me Manning qui a précisé que cette éventualité ne peut être à présent envisagée par son client faute d’une levée de l’attestation de sécurité, document sur la base duquel l’ancien député de Médéa a été placé en détention et qui a servi à le considérer comme une menace pour la sécurité.
Ce certificat va le poursuivre partout dans le monde s’il n’est pas annulé par la justice, a ajouté Me Manning dans des déclarations à la télévision néo-zélandaise qui l’interrogeait sur des propos de députés du Front national appellant à son départ.
Me Manning a également fait savoir que la révision du certificat est prévue pour juin prochain, soulignant que d’ici là elle continuerait d’œuvrer au regroupement des membres de la famille de Zaoui actuellement refugiés au Vietnam depuis 2002.
Il est important de ramener sa famille à Aukland qui souffre de quatre ans de séparation, puisqu’il ne peut se déplacer pour aller lui rendre visite, a ajouté l’avocate. Des députés avaient saisi le gouvernement lui demandant d’expulser Zaoui en tenant compte de la nouvelle situation en Algérie.
Ahmed Zaoui, 46 ans, avait été autorisé, en juin 2005, six mois après sa libération, par la cour d’appel de Wellington, à demeurer en Nouvelle-Zélande. Il avait été auparavant emprisonné pendant deux ans (novembre 2002 – décembre 2004) au motif qu’il représentait une menace pour la sécurité intérieure du pays.
Après avoir obtenu le statut de réfugié en août 2004, il a été libéré sous caution et placé en résidence surveillée en décembre de la même année, avec toutefois la menace d’une expulsion au cas où les services de sécurité apporteraient la preuve matérielle que sa présence en Nouvelle-Zélande constituait une menace.
Le ministre de l’Immigration, Paul Swain, a indiqué qu’aucune décision ne sera prise à l’encontre de M. Zaoui avant que l’inspecteur général des renseignements et de la sécurité, Paul Neazor, n’aura achevé l’examen de l’attestation de sécurité.
L’examen est prévu en juin et devrait se prolonger jusqu’en août. Mais il existe un risque de report de l’examen du dossier, étant donné que le juge Neazor aura 74 ans en mars prochain, un âge le contraignant à prendre sa retraite officielle, ce qui obligera également le gouvernement à désigner un successeur.
M. K.