Migration clandestine, réseaux de passeurs et xénophobie
L’ALGERIE PLAIDE POUR UN TRAITEMENT GLOBAL
Migration clandestine, réseaux de passeurs et xénophobie
Le Quotidien d’Oran, 10 septembre 2005
La réunion annuelle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) s’est tenue, jeudi, à Rabat en présence des experts de 55 pays membres et de 11 pays partenaires.
Les travaux de cette réunion de deux jours, qui s’est déroulée à huis clos, ont porté sur la coopération entre les pays des deux rives de la Méditerranée en matière de politique d’intégration et de migration.
Le séminaire qui a été présidé par la Belgique, président du groupe de contact avec les pays partenaires méditerranéens, et la Slovénie qui assure la présidence actuelle de l’OSCE a été axé sur le thème du «rôle de l’OSCE et des partenaires méditerranéens pour la coopération dans le domaine des politiques de migration-intégration». Les experts présents ont longuement débattu sur les moyens matériels et humains à mettre en oeuvre dans la gestion des mouvements migratoires dans la Méditerranée et de l’examen de la politique européenne d’intégration des immigrants.
Les experts se sont également intéressés au rôle et à la contribution de l’OSCE dans la gestion des phénomènes migratoires et de la sécurité en Méditerranée; un thème déjà formulé dans le cadre du processus de Barcelone et des «5+5». L’Algérie, un des six pays partenaires méditerranéens, a été représentée à ce séminaire annuel par le chargé du dossier de l’immigration au ministère des Affaires étrangères, M. Oualid Chérif. Lors de son intervention, le représentant algérien a estimé que la migration «place l’élément humain au coeur du partenariat avec l’OSCE». «La problématique migratoire nécessite un traitement global embrassant aussi bien la circulation des personnes, la protection des droits des immigrants légalement établis, la lutte contre le racisme et la xénophobie», a affirmé M. Oualid Chérif.
Précisant que «les mesures restrictives et le verrouillage des frontières ont, non seulement freiné le développement des relations économiques et commerciales, mais ont également eu pour conséquence la montée du phénomène de la migration illégale». Pour l’Algérie, a encore relevé M. Oualid, «il est, dès lors, nécessaire et urgent que les pays du Nord soutiennent les pays du Sud à travers, entre autres, une forte implication dans l’effort de développement par des initiatives comme le co-développement ou l’allègement du fardeau de la dette». Réaffirmant que «l’Algérie n’a eu de cesse d’exprimer sa disponibilité à renforcer la coopération avec les pays européens en vue du démantèlement des réseaux de passeurs et la lutte contre le trafic d’êtres humains». Il a ajouté qu’«il nous paraît tout à fait souhaitable que les pays de destination s’investissent davantage dans une coopération plus concrète avec les pays de la rive sud de la Méditerranée».
Les pays de la rive sud de la Méditerranée, considérés comme des postes avancés pour l’Europe se sont transformés, ces dernières années, en une grande zone d’attente pour les candidats à l’immigration clandestine venus des pays sub-sahariens. Le verrouillage des frontières et les mesures restrictives prises par l’Europe pour le contrôle des flux migratoires ont contraint des milliers de ces candidats à l’immigration clandestine à s’installer dans les pays du Maghreb. Ces flux de clandestins coincés malgré eux sur la rive sud de la Méditerranée représentent un vrai casse-tête sur le plan sécuritaire pour leurs pays d’accueil. Nombre de ces clandestins, dépourvus de toutes sources financières, sont impliqués dans des affaires de fausses monnaies, d’escroquerie, de prostitution…
La reconduction de ces milliers de clandestins à leurs pays d’origine demande de mobiliser de grands moyens logistiques d’où la nécessité de renforcer la coopération entre l’Europe et les pays de la rive sud de la Méditerranée.
Synthèse: Sofiane M.