Slovaquie: remise en liberté d’un Algérien soupçonné de terrorisme

Slovaquie: remise en liberté d’un Algérien soupçonné de terrorisme

Par AFP le 07/08/2008 à 20:07

La Cour suprême de la Slovaquie a remis jeudi à Bratislava en liberté le ressortissant algérien Mustapha Labsi, incarcéré depuis mai 2007 et soupçonné de liens avec des réseaux terroristes islamiques, rapportent les média slovaques. En juin, la Cour constitutionnelle slovaque avait déjà décidé de suspendre, au nom du respect des droits de l’Homme, l’extradition de Mustapha Labsi vers l’Algérie, où il avait été condamné en 2005, par contumace, à la perpétuité. Amnesty International avait à l’époque appelé à stopper son extradition vers l’Algérie, en soulignant que rien ne garantissait qu’il ne soit pas torturé ni condamné à mort dans son pays natal.

Peu après sa remise en liberté, l’homme de 38 ans a été de nouveau arrêté par la police des étrangers. Selon une porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mustapha Labsi a été informé à cette occasion de la « possibilité de demander l’asile politique ou un séjour toléré » en Slovaquie. «Il s’agit d’un procédé habituel, après la remise en liberté d’un ressortissant étranger», a expliqué la porte-parole, Vladimira Hrebenakova.

La décision de la Cour suprême s’est aussitôt heurtée à une attitude négative du ministre slovaque de la Justice, Stefan Harabin. « Je n’ai jamais commenté les décisions de la justice, mais dans ce cas-là, j’ai l’impression que des terroristes qui tuent les civils bénéficient de davantage de droits de l’Homme que leurs victimes innocentes. Grâce à plusieurs personnes, la Slovaquie est devenue un paradis pour terroristes », a affirmé M. Harabin, dans un communiqué.

Mustapha Labsi a été condamné également en France et en Grande Bretagne pour ses liens avec des réseaux terroristes islamiques. En France, il a été condamné pour son implication dans la préparation d’une tentative d’attentat contre un sommet du G7 en 1996. En Grande-Bretagne, il a été condamné pour avoir fourni de faux documents au réseau d’Ahmed Ressam, un membre d’Al-Qaida reconnu coupable aux Etats-Unis d’avoir préparé un attentat à la bombe à l’aéroport de Los Angeles fin 1999.