Sit-in des réfugiés congolais à Mahelma

Menacés d’expulsion

Sit-in des réfugiés congolais à Mahelma

Par : Nabila Afroun, Liberté, 22 novembre 2007

Un toit sur leur tête et une solution durable. Telles sont les revendications des réfugiés congolais de Mahelma, qui ont tenu, hier, un sit-in devant leur demeure. Tout a commencé avec la visite des représentants du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui leur ont annoncé qu’ils devaient quitter leur maison à la fin du bail de location (dans 24 jours), car ce dernier ne sera pas renouvelé. “Comment osent-ils nous mettre dehors en plein hiver ? Où allons-nous vivre ? Pourquoi le HCR ne veut-il plus financer notre location ? Ils n’ont pas le droit de nous faire sortir durant l’année scolaire ! Que vont devenir nos enfants ?” s’écrie Cynthia. À rappeler que les réfugiés congolais vivaient dans une carcasse délabrée à Dély-Ibrahim ; après étude de leur dossier, le HCR a convenu de leur octroyer une aide pour financer leur bail de location. “Nous sommes des réfugiés, c’est au HCR de résoudre nos problèmes de camp, quitte à nous trouver une autre terre d’exil pour mieux vivre puisque le gouvernement algérien ne reconnaît pas notre statut”, s’indigne Toma. On apprend également que les contestataires menacent de tenir un sit-in devant le siège du HCR, si rien n’est fait. “On ne peut pas trouver un logement en 24 jours et comment allons-nous le financer puisque nous n’avons même pas une carte de séjour ni un permis de travail ?” fait remarquer Assimbo. Contacté par téléphone, Olivier Beer, administrateur principal chargé de la sécurité du HCR, nous a dit : “Tout est clair, le HCR a accordé une aide financière destinée pour la location durant six mois, maintenant nous n’avons plus de budget pour financer cette aide et le bail arrive à sa fin. Signalons que ce sont les réfugiés qui ont signé le contrat de location.” Il explique, par ailleurs, que le gouvernement algérien, bien qu’il soit signataire des conventions, refuse de reconnaître les réfugiés et leur octroyer le droit d’asile, par conséquence, le HCR leur a octroyé le statut de réfugié sous son mandat. “Le HCR ne peut pas octroyer des aides matérielles, notamment financière aux réfugiés ou demandeurs d’asile, nous n’avons pas le budget pour leur assurer des locations indéterminées d’autant plus qu’il y a plus de 300 réfugiés rien qu’à Alger. Par ailleurs, nous pouvons étudier leur cas social au cas par cas et aider les plus défavorisés. Cette aide n’est pas matérielle, mais je pencherai vers la création de microcrédits. Concernant les logement et les camps, cela dépend du gouvernement algérien”, précise-t-il. Il ajoute, également, que le travail du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés consiste à défendre les droits des demandeurs d’asile et dialoguer avec le gouvernement algérien pour les reconnaître et leur fournir des carte de séjour.

Nabila Afroun