Une interview non publiée de Mohammed Samraoui
2 novembre 2007
1- Comment s’est a passé votre arrestation à Malaga?
Le lundi 22 octobre vers 11h alors que je présidais la séance du congrès de l´ICCF (Fédération Internationale des Echecs par Correspondance) qui se déroulait à Benalmadena, deux policiers en civil accompagné du directeur de l´hôtel ont demandé à me voir. J´avais vite compris qu´il s´agissait d´une cabale montée par les services algériens. Le policier qui parlait francais m´a demandé de récupérer mes affaires et de les suivre au commissariat. J´avais juste pris le soin de demander au délégué allemand d´informer le consulat au cas où je ne réapparais pas. Les policiers ont été très corrects et m´ont traité avec beaucoup de respect.
2- Les services algériens étaient-ils au courant de votre séjour à Malaga?
C´est sûr et certain.
3- Racontez-nous votre garde à vue
Finalement ma garde à vue a été de très courte durée, puisqu´au commissariat de Torremolinos, aucun policier n´a été en mesure de m´indiquer s´il y avait un dossier à mon encontre, ils m´ont seulement dit que l´Algérie a lancé contre moi un mandat d´extradition et que je devais être transféré à Madrid la nuit même. Je n´avais fait aucune déposition à la police, puis vers 17h quelqu´un est venu (certainement quelqu´un des services espagnols) me demander si je voulais contacter quelqu´un par son intermédiaire, n´ayant pas de numéro en tête, la police m´a autorisé à utiliser mon laptop et je leur ai communiqué les numéros du capitaine Haroun à Londres et de Maitre Patrick Baudoin à Paris, d´ailleurs c´étaient les seuls numéros que j´ai retrouvés avec celui de mon domicile en Allemagne. Il avait fait semblant de les appeler, mais je savais que son objectif était de connaître les numéros de mes amis. Une demi heure plus tard, il est revenu en me disant que c´était fait, ce qui s´était avéré faux, puisque ni Haroun ni Baudoin n´ont été contactés ce jour et qu´ils n´ont appris la nouvelle que le jeudi soir lorsque ma famille avait donné l´alerte.
4- Quel est exactement le contenu du mandat d’arrêt et quand a-t-il été délivré par Alger?
Ce n´est qu´au tribunal de Madrid que j´ai pris officiellement connaissance des chefs d´inculpation, et qui sont : désertion, atteinte au moral de l´armée et activité terroriste ; ce qui est ridicule puisque je peux aisemment et preuves à l´appui réfuter ces allégations mensongères.
5- Le 23 octobre vous êtes transféré à Madrid. Comment s’est passé votre détention ?
Avant de quitter le commissariat de Torremolinos, j´ai demandé aux policiers qui m´accompagnaient de faire un tour par l´hôtel de Benalmadena pour régler la note d´hôtel, je ne voulais pas que plus tard » on » trouve un nouveau prétexte pour m´incriminer. Lorsqu´on a fréquenté ces milieux, il est normal que l´on devienne méfiant, car je sais qu´ils sont capables de tout. Le trajet en voiture civile (plus une autre qui servait d´ escorte) s´est passé sans problème, les policiers m´ont même offert le petit déjeuner au bord de la route et nous sommes arrivés au tribunal de Madrid vers 8h 40 du matin. Vers 11h et sans avoir au préalable vu mon avocat qui me fut désigné d´office, le procureur avait fait la lecture des chefs d´inculpation et mon avocat s´est contenté de demander sans conviction la liberté provisoire. J´ai alors voulu réagir et expliquer que la police espagnole a commis un acte illégal puisque je dispose du statut de réfugié politique depuis 1996, que je suis résident permanent en Allemagne et que cette demande d´extradition émise par l´Algérie n´intervient qu´après la parution de mon livre » chronique des années de sang » publié aux éditions Denoel en septembre 2003, mais le juge a refusé de m´écouter et m´a placé en détention provisoire au centre de Soto Del Real en attendant le dossier qu´Alger devait lui faire parvenir.
6- Est-il vrai que le ministre espagnol de l’Intérieur avait ordonné qu’on vous transférer vers le quartier VIP de la prison?
effectivement je fus transféré au quartier VIP après trois jours, là j´ai pu contacter ma famille et le service consulaire de l´ambassade d´Allemagne à Madrid. Je dois également dire que l´avocat désigné d´office ne pas jamais contacté, nous avons seulement eu un entretien de 3 à 5minutes au tribunal de Madrid pendant lesquels il m´a remis sa carte de visite. Depuis, plus rien.
7- Avez-vous été interrogé par le juge d’instruction Ismael Brun?
Non, ni les policiers, ni le juge d´instruction ne m´ont interrogé à ce jour. Curieux non !
8- Aviez-vous peur que l’on vous extrade en Algérie?
Non je n´ai pas peur de l´extradition, j´ai peur de l´injustice. Vous savez tous que la justice n´est pas indépendante en Algérie et que les magistrats obéissent aux injonctions venues » d´en haut « . Je n´ai donc aucune garantie pour me défendre. De plus, compte tenu de l´état d´urgence toujours en vigueur et de mon passé d´ex officier de l´ANP, le tribunal civil va se déclarer incompétent et mon affaire transférée au tribunal militaire, et là je n´échapperai pas aux représailles.
9- Vous êtes détenteur du statut de réfugié politique en Allemagne. En principe vous êtres donc protégé par des conventions européennes et donc inextradable. Les Algériens l’ignorent-ils ou ont-ils agi sciemment ? Avez vous une explication à cela?
L´extradition n´est même pas envisageable, ce qui signifie que celui qui a lancé ce mandat a une totale méconnaissance des lois en vigueur. Il s´agit sûrement d´un officier zélé du DRS ou de la DGSN qui a profité de la tenue de la réunion d´Interpol à Alger, précisément le 22 octobre 2007 pour activer cette procédure.
10- Votre arrestation tombe au moment ou les relations entre l’Algérie et l’Espagne sont très tendues, pensez-vous que l’on veuille se servir de vous comme une carte politique, une sorte de monnaie d’échange ?
Je n´écarte pas cette possibilité même si je n´y crois pas trop, je pense plutôt à l´œuvre d´un officier zélé, qui avait pris le soin de s´assurer que j´étais bien présent en Espagne, car il est utile de rappeler que je n´ai pas été arrêté à l´aéroport de Malaga lorsque je suis arrivé, mais bien 5 jours après.
11- Vous êtes libre depuis mercredi 31 octobre. Comment vivez-vous cette nouvelle situation ? Vous êtes mis sous contrôle judiciaire ?
Je suis en liberté provisoire et mon avocat a introduit aujourd´hui (02.11.2007) un recours pour que mon passeport me soit restitué et que je puisse retourner en Allemagne. Je serai fixé lundi inchallah, de toute manière la durée légale n´est que de 40 jours, au cas bien sûr où l´Algérie ne fournit aucune preuve de ma supposée » activité terroriste « .
12- Selon ce qui est ressorti dans la presse, on vous le gouvernement algérien vous accuse de désertion, de diffamation envers l’armée et de terrorisme : vous jugez ces accusations de ridicules ?
Elles sont à la fois ridicules et grotesques. Elles nous renseignent sur le degré de médiocrité des responsables du DRS, qui ne font preuve d´aucun discernement. J´assume pleinement mon acte de désertion, puisqu´en 1996 j´avais à choisir entre devenir le complice des criminels ou déserter, et j´ai obéi à ma conscience en faisant le bon choix. D´ailleurs si c´était à refaire je referai exactement la même chose, quitte à se faire traiter de traître comme n´hésitent pas à le faire certains. Il faut avoir une sacrée dose de courage pour prendre la décision que j´ai prise, mais je le répète, je ne regrette rien. Pour ce qui est de l´atteinte au moral de l´armée, là encore je voudrais être précis : je n´ai jamais incriminé l´Armée en tant qu´institution, mais bien des officiers et des unités bien précises. Pourquoi tant d´amalgame ? Pourquoi toute attaque contre les généraux Lamari, Toufik, Tartag ou Djebbar est assimilée comme une attaque contre l´ANP ? La réponse est toute simple : ils ont confisqué l´armée et l´utilisent comme un instrument pour parvenir à leur dessein, qui est d´écraser le peuple, et le dépouiller de tous ses droits. Quant à » l´activité terroriste « , j´attends avec impatience et curiosité les preuves d´Alger. De tout facon étant en 2003 sous protection policière en Allemagne, je me demande comment je pouvais m´adonner à une activité terroriste. C´est clair qu´il s´agit d´une opération d´intimidation pour museler les opposants et les contraindre à se taire. Ils oublient que par leur acte mesquin, ils viennent de renforcer ma foi à lutter contre la tyrannie.
13- Dans les articles de presse, il est dit de vous que vous étiez numéro deux du DRS entre mars 1990 et juillet 1992. Quelles étaient réellement vos fonctions au sein du DRS ?
Entre mars 1990 et août 1992, j´étais effectivement sous directeur du contre-espionnage à la DCE, puis chef su Service de Recherche, qui était avec le CPO (Centre Principal Opérationnel), la plus importante structure de la DCE. J´ai eu aussi à représenter le DRS en tant que membre de l´administration de l´état de siège en 1991, puis de l´état d´urgence en 1992.
14- Dans votre livre » Chroniques des années de sang « , vos développiez la thèse suivante : les groupes islamistes ont été instrumentalisés par les services secrets algériens bien avant et longtemps après l’interruption du processus électoral de janvier 1992 de manière à terroriser le peuple et présenter l’armée comme le seul recours pour sauver le pays. Comment ont-ils été instrumentalisés ?
D´abord mettons les choses au point. Je n´ai à aucun moment dit que les islamistes n´ont rien commis et que j´imputais toutes leurs actions aux services de sécurité. Une fois que la nuance est comprise, il est très facile de démontrer que les généraux ont instrumentalisé les groupes islamistes. D´abord je vous renvoie aux mémoires du général Khaled Nezzar qui relate dans les détails le plan concu pour barrer la route au FIS bien avant l´interruption du processus électoral. Ensuite j´ai été témoin de la résurrection du MIA et de la création de groupuscules entièrement à la solde du DRS. Enfin en janvier 1992, au lieu d´arrêter le millier de » terroristes » fiché comme étant dangereux (ils étaient près de 1300), les chefs militaires ont raflé près de 40.000 personnes, la plupart sans jugement pour les placer dans les camps de rétention au Sahara, et en faire une université du terrorisme. Je pourrais rajouter des dizaines d´exemples ; rien qu´aujourd´hui il suffit de voir ce qui se passe avec les Hassan Hattab, Abderazak El para,… pour s´apercevoir que la stratégie de la tension et du statu quo est maintenue à bon escient pour que certains généraux se présentent comme » l´ultime rempart de la Démocratie et de l´Etat républicain « .
15- Soutenez-vous la thèse que les GIA sont la création de généraux ? Si c’est le cas comment ?
Ce que je soutiens et si vous lisez mon ouvrage avec attention, c´est qu´il y a trois GIAs et qu´il ne faut pas faire d´amalgame. Il y a un GIA constitué de terroristes, de désoeuvrés, de délinquants, peut être de » convaincus de la cause » qui sèment la peur, commettent des rackets, des viols,…qui est pourchassé sans pitié par les forces de sécurité, puis il y a un autre GIA , composé pratiquement des mêmes individus, mais que le DRS a réussi à infiltrer (en leur désignant des cibles, en se chargeant de l´approvisionnent en armes et munitions,..) qui eux sont éliminés au gré des circonstances, enfin il y a le GIA totalement acquis à la solde du DRS, il s´agit de groupuscules crées par les différents centres du DRS, et qui appliquent ses directives. Lá encore les exemples sont nombreux. Et c´est surtout cette catégorie de GIA, que l´on appelle les » escadrons de la mort « , l´OJAL ,… que je dénonce, car ce GIA a conduit en toute impunité aux dérives que tout le monde connaît.
16- En 1992, vous quittez Alger pour un poste d’attaché militaire en Allemagne. Quelles sont les raisons de ce départ ?
J´ai déjà eu à expliquer les raisons, d´une part parce que ma conception de la lutte contre le terrorisme différait de celle de celle du général Smain Lamari. Lui combat le terrorisme avec les moyens des terroristes et sans s´attaquer à la source. Dans ces conditions on a beau éliminer 100, ils en reviendra toujours 100 nouveaux. En 1992 je lui ai dit que dans 15 ans nous serons toujours au même point. Les évènements m´ont hélas donné raison. J´ai même fini par donner ma démission en juillet 1992 à la suite de l´assassinat du président Boudiaf et des doutes qui entourent son exécution.
17- En quoi consistait votre travail en Allemagne ? Vous aviez infiltré les islamistes algériens qui y ont trouvé refuge ?
Oui en gros c´était cela, à la différence près, que je n´avais accès mes efforts que sur la neutralisation des filières d´acheminement d´armes, sur les réseaux de soutien au terrorisme et de leurs sources de financement. Les politiques du FIS je les ai combattu avec les moyens politiques, jamais avec la violence ou la manipulation.
18- Venons-en à la fameuse requête en 1995 du général Lamari qui consisterait à liquider Rabah Kébir et Abdelkader Sahraoui. Racontez-nous cette rencontre.
J´ai déjà eu l´occasion de relater les circonstances de cet épisode, j´ai même tourné un documentaire sur cette affaire il y a quatre ans. Pour les détails, je vous invite à lire mon livre » chronique des années de sang » ; c´est pratiquement à cette période que ma rupture avec le DRS a été consommée.
19- En février 1996, vous revenez en Algérie. Dans votre livre, vous disiez que le patron du DRS Toufik vous a proposé une deal. En quoi consistait ce deal ?
Il m´a tout simplement proposé un poste dans son staff, au ministère de la défense nationale.
20- Quelles étaient les circonstance de votre désertion ?
J´ai expliqué tout cela en détail à maintes reprises. Il me semble que vous n´avez pas lu mon livre. Si tel est le cas, il est disponible en langue arabe sur le site du MAOL – www.anp.org –
21- Vous occupiez de hautes responsables dans l’armée jusqu’à 1996, pourquoi aviez vous attendu cette date pour la quitter pour ensuite dénoncer les méthodes de lutte anti-terroriste ?
En réalité je me suis fixé une obligation de réserve de 10 ans pour ne pas réveiller les blessures et ne pas porter atteinte à une structure à laquelle j´avais appartenu depuis près d´un quart de siècle, mais à partir du moment où le sous lieutenant Habib Souaidia, le capitaine Aboud Hichem et le général Khaled Nezzar ont publié des livres où chacun donné une version tronquée ou des contre vérités , je ne me considérais plus tenu par cette obligation, d´autant qu´en juin 2001, les évènement de Kabylie ont réveillé en moi le souvenir de la lutte contre les » islamistes « , je m´étais dit, hier c´était les islamistes, aujourd´hui c´est les kabyles, après ce sera les touaregs,… ces généraux sont dangereux pour l´Algérie, ils ont besoin de créer des tensions pour pouvoir se maintenir au pouvoir, et j´ai par conséquent pris mes responsabilités.
22- Vous aviez écrit : j’ai décidé de dénoncer dans ce livre les véritables auteurs du drame vécu par mon pays. Une sale guerre conduite par des généraux incompétents et assoiffés de pouvoir, qui fuient le devant de la scène pour masquer leur médiocrité et mieux ériger leur pouvoir sur les cadavres de leurs compatriotes ». Vous occupiez de hautes responsables dans l’armée jusqu’à 1996, pourquoi aviez vous attendu cette date pour la quitter pour ensuite dénoncer les généraux ?
Je viens involontairement de répondre à votre question plus haut.
23- En Allemagne, comme attaché militaire, vous aviez une belle maison, un bon salaire et une voiture. Certains vous accusent de cracher dans la soupe, d’être ingrat…
Je n´ai jamais nié cela, j´avais certes une résidence, un bon salaire, une voiture avec chauffeur et je ne payais pas mes factures de téléphone, tous ces privilèges n´ont eu aucune influence sur ma décision. L´argent et le pouvoir ne sont pas éternels, j´ai choisi d´avoir la conscience tranquille et ne pas faillir au serment fait à nos martyrs. Je ne suis pas entré dans l´armée pour faire souffrir des algériens. J´ai rejoint l´ANP pour édifier l´Algérie sur les bases de la justice, de l´égalité, de la liberté et sur la base de nos valeurs. Ce n´est pas parce que je combats l´intégrisme que je dois renoncer à mon attachement à ma religion. Voilà un peu la différence avec ceux qui me traitent d´ingrat aujourd´hui.
24- En vous en prenant aux généraux, n’avez pas conscience de dédouaner les terroristes islamistes des assassinats et des massacres qu’ils ont d’ailleurs revendiqués ?
C´est justement ce que cherchent les généraux pour me décrédibiliser, alors que j´ai toujours dénoncé et condamné les crimes commis par les islamistes. Ma réponse a été depuis 1992 non à la torture, à la manipulation et à l´élimination sélective des » gêneurs « , l´alternative était d´offrir du travail, d´améliorer les conditions sociales, de revoir la qualité de l´enseignement, d´ouvrir un dialogue franc avec toutes les forces politiques, de lutter efficacement contre la corruption, de répartir équitablement les revenus de la rente, de cesser le mépris et l´injustice contre les » plus faibles « . Je vais peut être vous surprendre, en 1989, j´étais contre l´agrément accordé au FIS, car je le considérais comme étant un parti inconstitutionnel, mais à partir du moment où ce parti a été reconnu, en tant que légaliste je me dois de le respecter et de respecter le choix populaire s´il accède au pouvoir. C´est ca la démocratie, et si le FIS faillit c´est au peuple de le destituer par la voie des urnes, pas par une poignet de généraux dictateurs et despotes.
25- En publiant un livre sur la » Sale guerre « , n’aviez pas aussi l’impression de succomber à la mode qui consiste à mettre le terrorisme sur le compte des généraux et des colonels?
Non pas du tout, je viens de le dire, le livre de Habib Souaidia est incomplet et ne relate qu´une partie de la sale guerre, celui de Hichem Aboud, quoi que bien écrit n´apporte pas suffisamment de lumière sur le rôle des uns et des autres, et cerise sur le gâteau celui de Khaled Nezzar est bourré de contre vérités, cherchant visiblement à falsifier l´histoire et ne donner que la version des imposteurs. Mon livre n´apporte qu´une pierre à cet édifice. Il ne s´agit nullement d´une vérité absolue, mais d´un témoignage sur mon vécu de cette période. C´est une autre version qui tente de restituer des faits dans leur contexte sans aucun parti pris.
26- Qu’avez-vous à répondre à ceux qui disent que vous êtes un traître, un déserteur et un félon ?
Je leur dis, pour reprendre un titre d´un livre de Maître Jacques Verges : Mon Dieu pardonnez leur… ; moi je n´obéis qu´à ma conscience, ce que disent les autres m´importe peu, et s´ils se complaisent dans la médiocrité, la censure et la servilité, c´est leur affaire.
27- De quoi avez-vous peur si on devait un jour vous extrader en Algérie ?
La peur est un sentiment humain, cependant je n´ai peur que d´Allah, pas des humains. Je viens de le dire, ce qui m´empêche de rentrer en ce moment c´est l´injustice qui règne en Algérie, mais je précise bien que tous les magistrats ne sont pas pourris, ceci est aussi valable pour les militaires ou les journalistes. Le jour où je verrai un changement notable dans le pays, je rentrerai de mon plein chef, malheureusement tant que le général Toufik et ses sbires et ses larbins sont aux commandes, il est hors de question de faire des projets de retour.
D´ailleurs je suis prêt à être jugé publiquement, je leur propose même de retransmettre en direct à télévision le procès. Si cette garantie m´est offerte et si mes droits sont respectés, alors je donne ma parole de retourner immédiatement en Algérie en cas de jugement défavorable. Vous voyez ce n´est pas la justice qui me fait peur, c´est surtout l´injustice imposée par les criminels que je redoute le plus.