Berlin plaide pour des procédures de renvoi rapides

Migrants du Maghreb

Berlin plaide pour des procédures de renvoi rapides

El Watan, 28 février 2016

Le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a plaidé, hier dans un entretien à l’AFP, pour que les expulsions d’Algériens, Marocains et Tunisiens soient «plus efficientes et plus rapides», à la veille d’une tournée dans ces trois pays.

«Nous devons parvenir à ce que la procédure soit plus efficiente et plus rapide», a estimé le conservateur dans cette interview réalisée par écrit. Thomas de Maizière doit entamer aujourd’hui une tournée qui le mènera d’abord à Rabat, puis Alger et enfin Tunis, alors que l’Allemagne veut placer ces trois pays du Maghreb sur la liste des «pays sûrs», ce qui limitera drastiquement les possibilités d’obtenir l’asile pour leurs ressortissants. Le projet de loi, dénoncé par des associations de défense des droits de l’homme, est actuellement en débat au Parlement. Le ministre allemand a affirmé que l’Allemagne «pouvait envisager d’apporter son aide» à ces trois pays pour identifier leurs ressortissants expulsés d’Allemagne.

En annonçant leur intention de légiférer sur la question, les autorités allemandes avaient en effet souligné que lorsque les demandeurs d’asile du Maroc, d’Algérie ou de Tunisie sont déboutés de leurs demandes et doivent être expulsés, leur pays refuse de les reprendre s’ils n’ont pas leurs papiers d’identité nationale, bloquant dès lors la procédure malgré des accords de réadmission. M. de Maizière a évoqué la possibilité d’ «avoir recours aux technologies modernes, comme l’utilisation de données biométriques pour l’identification» de ces ressortissants.

«L’objectif de ce voyage est d’améliorer la coopération pour la reconduite des ressortissants des pays du Maghreb qui doivent quitter l’Allemagne», a-t-il fait valoir. Mais des ONG ont dénoncé le projet de Berlin, mettant en avant les limitations à la liberté d’opinion dans certains de ces pays ou la situation délicate des homosexuels. Mais M. de Maizière a assuré qu’un pays pouvait être classé comme sûr quand «il n’y a ni persécution, ni condamnation ou traitement inhumain (…). Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie remplissent ces conditions», selon lui.