26 Algériens arrêtés à Melilla pour être expulsés

EN GREVE DE LA FAIM DEPUIS LE 5 MAI

26 Algériens arrêtés à Melilla pour être expulsés

Le Quotidien d’Oran, 14 mai 2005

Vingt-six immigrants algériens, en grève de la faim à Melilla (enclave espagnole au nord du Maroc) pour réclamer la régularisation de leur situation, ont été interpellés en vue d’être expulsés d’Espagne, a appris vendredi l’AFP auprès du centre d’accueil où ils se trouvaient.

Les ressortissants algériens ont été interpellés, jeudi, par des agents de la police nationale, a précisé une source du Centre d’accueil temporaire pour immigrants de Melilla (CETI). La préfecture de cette enclave a refusé de confirmer ou de démentir cette information. Une centaine d’immigrants algériens avaient entamé une grève de la faim, le 5 mai dernier, dans ce centre d’accueil, exigeant leur transfert vers la péninsule ibérique en vue de la régularisation de leur situation en Espagne et protester contre ce qu’ils estiment être un traitement discriminatoire par rapport à des immigrants originaires d’autres pays. Quelque 700.000 demandes de régularisation ont été présentées dans le cadre d’un processus exceptionnel de régularisation de travailleurs étrangers sans papiers qui a duré trois mois et s’est conclu samedi 7 mai en Espagne. Pour rappel, les grévistes de la faim avaient réclamé des laissez-passer pour pouvoir sortir de Melilla. Les représentants du gouvernement espagnol à Melilla avaient tenté de convaincre les immigrants algériens de renoncer à la grève, puisque, ont-ils précisé, «bien qu’il puisse être parfaitement compris qu’ils cherchent une vie meilleure en dehors de la situation personnelle qu’ils vivent dans leur pays d’origine, ils doivent se conformer aux normes et règles qui existent». José Fernandez Chacon, le responsable local à Melilla, a précisé, par ailleurs, que «l’exécutif agit dans le cadre de la loi et ne pourront régulariser leur situation que ceux qui remplissent les conditions exigées». Il avait, auparavant, signalé que le processus d’expulsion était accéléré, «avec l’idée que les personnes qui sont dans le centre sont dans de bonnes conditions et bien occupées, parce que c’est sa mission fondamentale».

Le même responsable avait déclaré que la politique de transfert ou d’expulsions développée avec les immigrants est la même que celle qui était faite lors des périodes précédentes. «Cette politique, selon le même responsable, est menée à bien afin qu’il n’y ait pas d’excès de personnes dans le CETI et pour que celles qui s’y trouvent soient bien prises en charge».

Cependant, hormis le sort réservé aux 26 ressortissants algériens qui seront vraisemblablement expulsés, on ignore celui du reste des grévistes. Aucune indication n’a été donné si ces derniers poursuivaient leur grève de la faim ou non. 1,7 million d’étrangers vivent actuellement en Espagne en situation irrégulière. Le gouvernement avait estimé, lors du lancement de l’opération de régularisation que près de 800.000 personnes pouvaient prétendre bénéficier de cette procédure exceptionnelle. En tête des demandes de régularisation, figurent les Equatoriens, avec près d’un quart du total, suivis des Roumains (16,59%), des Marocains (11,56%) et des Colombiens (9,67%).

Pour le secrétaire d’Etat à l’Immigration, Consuelo Rumi, dans un entretien paru dans le journal madrilène ABC, les immigrants qui ne pourront pas être régularisés devront quitter le territoire espagnol, par un moyen ou un autre. «Il existe des aides pour le retour dans leurs pays, des micro-crédits octroyés par des établissements financiers pour qu’ils puissent monter un négoce dans leurs pays d’origine. En dernier lieu, ils seront expulsés», a-t-il précisé.

M. Mazari