Madrid extradera deux présumés terroristes vers Alger
Le Quotidien d’Oran, 6 novembre 2005
Le gouvernement espagnol du socialiste José Luis Rodriguez Zapaterro a annoncé vendredi son intention d’extrader vers Alger, deux présumés terroristes algériens: A.H. et M.B. Ils sont tous deux soupçonnés d’appartenance à organisation terroriste et condamnés par la justice algérienne. Il aura fallu près de deux ans pour que les autorités espagnoles prennent une décision relative au sort de A.H. et M.B. Arrêtés en 2002 et 2003, ils ont fait l’objet d’une condamnation par la justice algérienne.
A.H, plus connu sous le nom de Aldelnassa est considéré comme un membre présumé du GIA. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international délivré par la justice algérienne pour meurtre. Il avait été arrêté, le 26 décembre 2002, par la police espagnole dans la région de La Rioja de Tuleddilla. Il est présent en Europe depuis le milieu des années 1990. Lors de son arrestation, le ministère espagnol de l’Intérieur avait indiqué que A.H. recrutait et entraînait pour le «djihad» islamique, d’autant qu’il est fortement soupçonné d’avoir séjourné dans des camps d’entraînement d’Al-Qaida. Les Espagnols l’accusent de faire partie du réseau logistique des GIA en Europe. Le ministère espagnol avait précisé également que «le détenu est un individu très dangereux qui a été entraîné dans un camp contrôlé par Oussama Ben Laden où il s’est spécialisé dans le maniement des explosifs». Pour les Espagnols, A.H. a pris part, en plus de son activité terroriste en Algérie, «au djihad en Afghanistan, en Bosnie et au Kosovo». M.B. a été pour sa part interpellé le 31 octobre 2003, à Banyoles, en Catalogne. Il est condamné et recherché par la justice algérienne pour meurtre, création d’organisation terroriste et vol. Il est considéré comme un membre présumé du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Il avait été arrêté une première fois mais relâché faute de preuves par la police espagnole, lors de l’opération «LAC». Il avait utilisé, selon les médias espagnols, un faux nom lors de cette première arrestation, celui de Badreddine Ferdi «Zakarias». Il faisait partie d’un groupe de seize personnes soupçonnées d’appartenir au GSPC affilié à Al-Qaida. Après les attentats du 11 septembre 2001, l’Espagne avait intensifié sa lutte contre le terrorisme islamiste. Nombre de cellules de soutien ou dormantes du GSPC avaient été démantelées au cours des deux années qui ont suivi. En parallèle, le gouvernement espagnol a, pour sa part, donné un coup d’accélérateur à la coopération juridique et à l’entraide judiciaire entre Alger et Madrid.
Samar Smati