Neuf harraga portés disparus au large d’Oran

PARTIS DE LA PLAGE DES CORALES

Neuf harraga portés disparus au large d’Oran

Le Quotidien d’Oran, 30 janvier 2006

Neuf candidats à l’émigration clandestine sont portés disparus, depuis avant-hier, au large de la plage des Coralès, sur la corniche oranaise. Ces neuf personnes n’ont toujours pas été identifiées et l’embarcation qui les transportait n’avait, jusqu’à hier, pas été retrouvée.

Neuf autres candidats à l’émigration clandestine, à bord d’une autre embarcation, un Zodiac, ont eu plus de chance que les premiers, puisqu’ils ont été secourus, après que leur embarcation soit tombée en panne. En effet, samedi vers 19 heures, alors que la mer était démontée, l’équipage d’un navire de marchandises libanais, ayant repéré une embarcation en difficulté et à bord de laquelle se trouvaient les neuf jeunes, est intervenu pour leur porter secours, apprend-on du centre régional des opérations de surveillance et de sauvetage.

Alertés par l’équipage du bateau libanais, les gardes-côtes se sont aussitôt rendus sur les lieux et, en collaboration avec les services de la protection civile, ont «récupéré» les 9 personnes, tous des Oranais de sexe masculin, âgés entre 20 et 30 ans.

Les jeunes en question, dont l’état de santé n’a pas nécessité leur transfert vers l’hôpital, ont été remis aux services de la police des frontières. Ces candidats à l’émigration clandestine seront présentés devant le parquet. Concernant les disparus, les recherches continuent pour essayer de les retrouver.

Rejoindre la côte européenne par voie maritime, et le plus souvent dans des embarcations et un matériel de navigation de fortune, de nombreux jeunes sans aucune connaissance de la mer tentent l’aventure. Un véritable phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur au vu des multiples sauvetages, pour les plus chanceux, et les cas de disparitions signalés. Des vols d’embarcation de tous types ont été relevés en plusieurs endroits de la corniche, ainsi qu’au niveau de plusieurs localités côtières de l’ouest du pays. Cette énième tentative d’émigration clandestine intervient quelques jours seulement après celle avortée par les services de la gendarmerie nationale d’Aïn Turck, lundi dernier. Exploitant des informations faisant état de la présence d’un groupe de candidats à l’émigration aux alentours de la plage des «Dunes», les services de la gendarmerie nationale ont arrêté 8 jeunes âgés entres 23 et 25 ans.

Ces derniers ont été interpellés au moment où ils s’apprêtaient à embarquer à bord d’un Zodiac. Une semaine auparavant et au niveau de Bomo-plage, les services de la sécurité ont saisi un Zodiac et arrêté son propriétaire. Selon l’enquête, des jeunes venus de différents horizons avaient versé une somme variant entre 10 et 15 millions chacun pour être transportés vers l’Espagne à bord de cette embarcation.

Durant la nuit du 9 au 10 janvier à la plage Nedjma, les éléments de la gendarmerie nationale d’Aïn Turck ont intercepté un Zodiac dépourvu d’inscription et appartenant à un jeune âgé de 29 ans qui s’apprêtait, en compagnie d’une quinzaine d’individus, à prendre la mer pour rejoindre la côte espagnole. Ces derniers ont réussi à prendre la fuite.

Selon les statistiques des services du centre régional des opérations de surveillance et de sauvetage, 46 étrangers et 38 Algériens ont été assistés en plein mer durant l’année 2005. Les mêmes services indiquent que le phénomène de l’émigration clandestine a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années.

187 immigrants clandestins qui voulaient gagner l’Espagne à bord de plusieurs bateaux ont été interpellés, hier, au large des côtes de l’Andalousie et des Canaries, ont annoncé les services des urgences maritimes espagnols. L’un d’entre eux présentait des signes d’hypothermie à son arrivée à Almeria, dans le sud de l’Espagne, et deux autres, interceptés près de Tenerife dans l’archipel des Canaries, ont été conduits dans un hôpital en raison de leur mauvais état de santé. Sur les 187 immigrants, 132 étaient d’origine maghrébine et ont été interpellés dans le détroit de Gibraltar à bord de trois embarcations qui avaient fait la traversée malgré le mauvais temps. Les 55 autres étaient d’origine subsaharienne et ont été interpellés près des côtes des îles de Tenerife et de Gran Canaria à bord de deux petites embarcations.

J.Boukraâ