La France a expulsé 3 400 Algériens en 2005

La France a expulsé 3 400 Algériens en 2005

par M.K., Le Jeune Indépendant, 14 janvier 2006

La France a expulsé 3 400 Algériens sur un total de 20 000 étrangers reconduits à la frontière en 2005. Les Algériens arrivent en seconde position des cas de reconduite exécutés derrière les Roumains, 3 800 cas. Les Marocains se classent à la troisième place avec 2 050 expulsés, suivis des Turcs, 1 900 cas, et des Bulgares, 800 cas.

Le nombre de reconduites à la frontière exécutées en 2005 représente le double par rapport à l’année 2002 et une progression de 27 % par rapport à 2004, selon un communiqué diffusé jeudi dernier par le ministère français de l’Intérieur.

En décembre 2005, le résultat est le plus élevé jamais enregistré, souligne le communiqué du ministère français qui fait état de 1 920 étrangers en situation irrégulière éloignés. Pour l’année en cours, le ministre français de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui affiche de plus en plus ses ambitions présidentielles pour 2007, a fixé aux préfets un objectif de 25 000 reconduites à la frontière à atteindre.

La hausse des reconduites à la frontière des Algériens est le fruit de l’amélioration de la situation sécuritaire en Algérie ainsi que d’une meilleure coordination des deux pays pour la gestion du délicat dossier de l’immigration clandestine et des faux demandeurs d’asiles.

En effet, pour l’écrasante majorité des reconduits de nationalité algérienne, le séjour irrégulier est le principal délit. Mais faute de pièces d’identité, les personnes interpellées se disant de nationalité algérienne étaient pratiquement «inexpulsables» pour la simple raison que les consulats algériens, au plus fort du terrorisme, ne pouvaient se permettre de délivrer des laissez-passer sans des enquêtes préalables approfondies.

Il est même arrivé, nous confie un officier de police, que des Tunisiens ou des Marocains se fassent passer pour des Algériens afin d’éviter l’expulsion de France. Peine perdue, puisque, après un court séjour en Algérie et après un examen de situation, ils sont renvoyés dans leurs pays d’origine non sans avoir au préalable transité par la France.

Pour ce qui est du chiffre des clandestins algériens vivant en France, il peut facilement atteindre dix fois le nombre des expulsés, soit plus de 34 000 concitoyens prêts à tout pour demeurer en France à la recherche d’une situation sociale.

Ce chiffre n’inclut pas les Algériens incarcérés dans les prisons françaises dont le nombre décroît d’année en année pour atteindre à la fin de 2005 moins de 3 000 personnes, essentiellement des sans-papiers ou des délinquants mineurs.

M. K.