Les expulsions d’Algériens en toile de fond
Les expulsions d’Algériens en toile de fond
Sarkozy en octobre à Alger
par Aït-Chaâlal Mouloud , Le Jeune Indépendant, 2 septembre 2003
Le ministre français de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, a annoncé hier qu’il effectuera une visite en Algérie les 5 et 6 octobre prochain dans le cadre d’une tournée – qui le conduira également au Sénégal et en Chine – consacrée à la lutte contre l’immigration clandestine.
Cette visite décidée lors du dernier Conseil des ministres, consacré à l’Algérie, qui s’est tenu le 16 juillet à l’Elysée, sera le second déplacement du numéro deux du gouvernement français en l’espace de quatre mois.Le 22 mai, au lendemain du séisme meurtrier qui a frappé la région de Boumerdès, Nicolas Sarkozy avait effectué une visite de travail de quelques heures à Alger.
Sarkozy viendra à Alger pour soulever la question de l’asile territorial et examiner les procédures de rapatriement des personnes faisant l’objet de mesures d’expulsion du territoire français.Le ministre a affirmé qu’il entendait «poursuivre [son] effort en direction des pays sources [de l’immigration] les plus importants, comme les pays du Maghreb ou la Chine».
C’est dans le même cadre que M.Sarkozy se rendra également «en octobre au Sénégal, [pays] avec lequel la coopération en matière d’éloignement des immigrants en situation irrégulière est exemplaire, car fondée sur le principe de la réciprocité», a-t-il ajouté.
Il n’a toutefois pas précisé la date de son déplacement à Pékin. «La lutte contre l’immigration irrégulière passe par une action concertée avec les pays sources», a estimé M.Sarkozy. Selon certaines indiscrétions, le ministre français espère obtenir des responsables algériens davantage de coopération en matière de lutte contre l’immigration clandestine.
Les récentes lois sur l’immigration, votées en France sont considérées comme contraignantes tant elles suppriment, désormais, l’asile, territorial et font de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) le guichet unique de traitement des demandes d’asile, à compter du 1er janvier 2004.
Un grand nombre de demandes d’asile territorial proviennent ces dernières années de ressortissants algériens qui ont notamment profité des assouplissements des mesures d’attribution de visas depuis 2000.L’examen d’une demande d’asile dure deux ans au minimum et permet, grâce à un récépissé de dépôt de dossier, au demandeur de résider en France sans être inquiété.
Quelque 4 000 demandes seraient en souffrance dans les bureaux de l’Ofpra. Paris veut pouvoir expulser plus facilement les Algériens en situation irrégulière, avec l’aide des autorités algériennes, mais l’Algérie a été toujours critique à l’égard de la politique d’immigration des gouvernements successifs français depuis le début des années 1990 dénonçant les procédés humiliants et sélectifs de l’Administration française à l’égard des ressortissants algériens.