Deux présumés terroristes algériens extradés du Yémen vers l’inconnu

ILS PURGEAIENT UNE PEINE DANS LA PRISON DE SANAA

Deux présumés terroristes algériens extradés du Yémen vers l’inconnu

Le Quotidien d’Oran, 19 mai 2005

Deux Algériens en détention au Yémen ont été transférés vers un lieu inconnu. C’est ce que révèle le journal londonien Sharq El-Aousat dans son édition d’hier. Ces deux Algériens ont été arrêtés dans l’affaire de «l’armée d’Aden» qui a fait exploser une bombe dans la ville qui porte le même nom en 1988, et dans laquelle est impliqué l’Egyptien Abou Hamza.

L’information a été répandue par les milieux islamistes algériens dans la capitale londonienne. Les deux personnes purgeaient leur peine car jugés impliqués dans cet attentat, dans «la prison de l’émigration et des passeports» dans la ville de Sanaa.

Il est précisé que les deux détenus ont été déplacés du siège de la «sécurité politique» vers l’aéroport de Sanaa pour ensuite être embarqués dans un avion spécial qui s’est évaporé dans la nature. Les deux jeunes répondant au nom de Abderrahmane El-Djazaïri (34 ans) et Kamel Ali Berkane alias le Chaoui âgé de 28 ans, ont été aussi jugés coupables d’avoir participé à un enlèvement et à l’assassinat d’étrangers en 1999. Ils sont également soupçonnés d’être en intelligence avec l’organisation El-Qaïda.

Ils seraient membres d’une cellule d’activistes partis d’Angleterre vers le Yémen en 1999, en compagnie de 8 Britanniques. Arrêtés le 23 décembre de cette année 99, ils ont été jugés puis condamnés à 5 années de prison ferme. Selon la version propagée par les fondamentalistes à Londres, dont s’est fait l’écho la publication arabe, si les autorités yéménites n’ont pas hésité à extrader le reste du groupe incriminé, dont Abou Hamza et des membres de sa famille, vers l’Angleterre car détenant des passeports de Grande-Bretagne, dans le cas des deux Algériens, la destination est inconnue. Un seul signal est communiqué: ils ont été embarqués dans un avion spécial. La rumeur qui les donnait partant pour l’Algérie s’est avérée fausse après les démarches effectuées par les parents des ex-détenus. Les autorités policières algériennes auraient répondu à ces familles qui les sollicitaient au sujet du sort de leurs enfants que l’Algérie n’a pas été la destination de l’avion spécial. Les milieux islamistes à Londres entendent saisir les organisations des droits de l’homme pour amener les autorités yéménites à dévoiler le secret, d’autant que les prévenus ont fini de purger leur peine depuis 2003. La dangerosité supposée des deux personnes a dicté de prolonger leur séjour en prison et, après coup, leur extradition discrète vers un endroit gardé secret.