Des Algériens battus dans les prisons espagnoles
73 détenus soupçonnés de terrorisme et de soutien à al Qaîda
Des Algériens battus dans les prisons espagnoles
El Khabar, 23 novembre 2006
Le représentant de la Communauté algérienne en Espagne a protesté contre la violence dont sont victimes les détenus algériens accusés de terrorisme, en soulignant « la couverture médiatique exagérée » lorsque des Algériens sont appréhendés. Les dossiers de ces détenus ne comportent, cependant, aucune preuve confirmant leur inculpation, dit-il.
M. Noureddine Belmedah, président de la Fédération européenne des associations algériennes, et représentant des Algériens résidant en Espagne, a déclaré qu’un Algérien, appelé Salah Eddine Berkoul, emprisonné en Grenade, a été tabassé par des gardiens de prison, il y a deux jours. Cet incident est lié à son droit d’effectuer un appel téléphonique, ce qui est, pourtant, autorisée par la loi régissant les établissements pénitentiaires en Espagne. Contacté par téléphone, Belmedah a déclaré : « chaque prisonnier a le droit d’effectuer une communication téléphonique, de cinq minutes maximum, par jour, et M. Berkoul est, par ailleurs, connu pour son calme, selon les propres témoignages de sa femme, citoyenne espagnole. Celle-ci affirme que son mari a été frappé par les gardiens de prison, son seul tort était d’avoir revendiqué son droit à effectuer un appel téléphonique ». ,
M. Berkoul Noureddine est en prison depuis l’été dernier. Il s’est rendu aux services de sécurité de Grenade, en Juin 2006, immédiatement après son retour d’Oran (ouest d’Algérie) où il a passé son congé parmi les siens. Les autorités espagnoles ont lancé un mandat d’arrêt international à son encontre, pendant son séjour en Algérie.
La femme du prisonnier a révèle que la police avait procédé à une perquisition chez eux, laissant derrière de grands dégâts, rapporte notre interlocuteur. Selon les mêmes sources, la comparution de Salah Eddine Berkoul devant le juge d’instruction est prévue pour le 4 décembre prochain.
Le président de la communauté algérienne en Espagne accuse l’administration pénitentiaire espagnole de viser tout particulièrement les prisonniers algériens, qui sont souvent victime de la violence des gardiens de prisons espagnoles, comme ce fut le cas de Azzeddine Blid qui, battu par un gardien de prison à Madrid, a été transféré en urgence à la salle de réanimation, soufrant de blessures à la tête. Il restera un mois à l’hôpital. M. Blid a été accusé de participation à des préparations d’actes terroristes, et il est en prison, sans jugement, depuis deux ans et demi.
Le président de la communauté algérienne en Espagne affirme que les juges d’instruction espagnoles jettent, d’abord, les Algériens, et les Arabes en général, en prison et commencent à chercher des preuves contre eux, ensuite.
2006-11-23
Par Hamid Yes