Message du CNLS aux participants de la 93ème conférence internationale du travail

Message du CNLS

aux participants de la 93ème conférence internationale du travail

6 juin 2005

Le comité national des libertés syndicales (CNLS-Algérie) salue les délégués participant à la 93ème Conférence internationale du travail et tient à cette occasion d’exprimer sa solidarité avec tous les syndicalistes qui luttent pour améliorer les conditions des travailleurs dans le monde.

Dans notre pays, le syndicalisme autonomes depuis une décennie, mène une résistance permanente contre les effets d’une libéralisation sauvage qui a entraîné une insécurité sociale, la multiplication des emplois précaires qui masquent un chômage massif des jeunes, la baisse du pouvoir d’achats des salariés à cause des augmentations successives des prix de l’eau, du gaz et de l’électricité et des prix de produits à large consommation, des licenciements collectifs à la suite de privatisation et une remise en cause progressive d’acquis sociaux dans la santé, l’éducation et les services publics.

Les syndicats autonomes qui aujourd’hui, en Algérie, sont au cœur de la contestation sociale sont attaqués, poursuivis en justice, réprimés et non reconnus en tant qu’interlocuteur malgré leur représentativité sur le terrain. Ce qui est recherché aujourd’hui par le gouvernement de notre pays est la remise en cause des libertés liberté syndicales reconnues par notre constitution. (Article 56 et 57). Cette reconnaissance formelle est conforme aux traités internationaux que l’Algérie a ratifié comme la convention N°98 de l’OIT faisant obligation du respect par les gouvernements de respecter la liberté syndicales Dans la réalité, le gouvernement refuse d’une par, l’exercice du droit de grève en le déclarant illégal et d’autre part on transforme une simple formalité d’enregistrement de constitution d’un syndicat en agrément. Le CLA et le Cnapest sont une illustration des entraves à la liberté syndicale.

Les syndicats autonomes qui sont particulièrement visés sont ceux qui, ces deux dernières années ont mené une résistance dans l’éducation contre la dévalorisation de leur statut social et de leur métier, l’administration, la santé, la marine marchande, le transport etc…

Il indéniable que l’enjeu de cette hostilité à l’encontre des syndicats autonomes, est que l’Etat refuse toute autonomie aux syndicats, agents d’expression de la demande sociale et acteurs de mobilisation des salariés pour s’assurer « une paix sociale » non négociée.

L’existence dans notre pays à la fois d’un pluralisme de façade et d’un syndicat appareil officiel, en étroite dépendance de l’Etat crée une situation de fait de monopole syndical : (monopole dans la gestion des œuvres sociales, des mutuelles, des caisses de retraites, de la représentativité dans les bipartites et les tripartite et dans la ratification des conventions ).
– Conscients que la liberté syndicales ne peut se développer dans un climat d’hostilité, de répression, de menaces ;
– Conscients que la liberté syndicale ne peut s’exercer en dehors de l’Etat de droit,
– Conscients que seuls des syndicats indépendants de l’Etat peuvent être des espaces de régulation des conflits sociaux ,
nous appelons les participants des assises internationale du travail à rappeler au gouvernement algérien l’impérieuse nécessité de cesser l’harcèlement judiciaire contre les représentants des syndicats autonomes, leur reconnaissance légale, leur habilitation juridique à être des acteurs à part entière dans les négociation, le droit de réunion , d’organiser leurs congrès, le droit à la manifestation et le droit de grève sans entraves.

Au moment où notre cri collectif est étouffé, nous appelons les délégués de la conférence international du travail d’être à nos côtés pour faire triompher le droit à la liberté syndicale en Algérie.

C.N.L.S.