Les gardes communaux lancent un ultimatum

Tout en menaçant de marcher vers El Mouradia

Les gardes communaux lancent un ultimatum

El Watan, 9 mars 2011

Les gardes communaux ne décolèrent pas. Ils donnent un ultimatum de quinze jours aux pouvoirs publics pour la prise en charge de leur plateforme de revendications forte de ses sept points.

En cas de réponse défavorable, une autre démonstration de force sera entreprise dans la capitale le 25 mars. Faut-il rappeler qu’avant-hier, ils étaient des milliers à avoir marché à Alger avant de se rassembler devant le siège de l’APN pour réclamer, entre autres, les indemnités de service, une hausse des salaires avec effet rétroactif, un statut particulier et une prime de cinq millions de dinars. «Si avant le 25 mars, le premier magistrat du pays n’annonce pas des mesures concrètes en notre faveur, nous allons programmer une marche, mais cette fois-ci, nous n’irons pas vers le siège de l’Assemblée, mais vers El Mouradia», a révélé un garde communal.

Celui-ci a tenu à démentir les informations colportées par certaines personnes ayant trait à une réunion avec le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. «Nous n’avons pas rencontré M. Ould Kablia. Une délégation de huit personnes s’est entretenue avec le président de l’APN, M. Ziari. Celui-ci nous a rassurés qu’il a transmis nos préoccupations au président de la République. Mais concrètement, il ne nous a donné aucun écrit. Ce ne sont que des promesses», estime M. Dif qui précise que les services du ministère de l’Intérieur les ont approchés pour leur demander de quitter les lieux, car le premier responsable du ministère s’est engagé à satisfaire certaines de leurs revendications. «Nous exigeons l’annulation de la décision prise par Ouyahia portant sur le redéploiement de notre corps.

Ce n’est pas Ould Kablia qui va contredire le chef de l’Exécutif. C’est donc pour cette raison que nous nous adressons directement au chef de l’Etat», fait remarquer M. Dif. Lundi dernier, les contestataires devaient passer la nuit devant le siège de l’APN, mais les députés les ont dissuadés en leur confirmant le règlement de leur problème par le président de la République. Les manifestants ont décidé alors de se disperser et de repartir dans leurs wilayas respectives. «Nous n’avons signé aucun accord avec les pouvoirs publics. Ces derniers jouent la carte de la manipulation et veulent juste apaiser notre colère via des promesses. Nous avons été lâchés par l’Etat, alors que nous étions à l’avant-garde de la lutte antiterroriste», a déclaré M. Dif. Les gardes communaux se disent mobilisés autour d’un seul objectif et sont déterminés à aller jusqu’au bout.

Ils promettent en tout cas de revenir encore plus nombreux le 25 mars au cas où les autorités ne répondraient pas favorablement à leurs revendications. Ils sont
94 000 gardes communaux à l’échelle nationale. Ils réclament une augmentation salariale, une réduction du nombre d’heures travaillées et des indemnités de service à l’instar de tous les autres corps de sécurité. Ils exigent que cette hausse soit rétroactive à janvier 2008. Ils s’opposent également à l’incorporation des deux tiers (60 000 hommes environ) de leurs effectifs dans les rangs de l’armée en cas de dissolution de ce corps envisagée dans un projet de redéploiement de la garde communale et revendiquent une retraite anticipée et un reliquat de 540 millions de centimes pour chaque agent pour services rendus durant les années de terreur.

Nabila Amir