Les milices dans la nouvelle guerre d’Algérie – Partie I

Les milices dans la nouvelle guerre d’Algérie

Salah-Eddine Sidhoum et Algeria-Watch, décembre 2003

« Nous, Pacha et Divan de l’Invisible Milice d’Alger »

Préambule des actes officiels des janissaires.

IIIIIIIVAnnexe 1Annexe 2 Quelques dépassements de milices (CSSI)

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Première Partie

Introduction

A travers l’Histoire, nous avons remarqué que les régimes illégitimes faisaient souvent appel à des milices pour terroriser les populations ou tenter d’impliquer par la force une partie de la société contre une autre partie.

Le gouvernement de Vichy de la France sous occupation nazie a créé en 1943 sous la houlette de Pierre Laval, ses milices pour lutter contre la Résistance française à l’occupation.

Dans les années 60 et 70, en Asie et en Amérique Latine où des mouvements de guérilla contestaient par les armes le pouvoir en place, mais aussi en Afrique (Congo Brazzaville, Somalie, Sierra Leone..), les régimes ont eu recours aux milices. C’est le cas de la Birmanie où en 1993, la junte militaire a mis en place une milice, dite du « peuple », de 35 000 hommes pour réprimer toute contestation populaire.

Haïti, avec les tristement célèbres « tontons macoutes » de la famille Duvalier, le Guatemala des années 60 où le pouvoir militaire encouragea l’extrême-droite à constituer sa milice (La Main Blanche) pour combattre la guérilla rurale pro-révolutionnaire et le Salvador des années 70 avec les milices de l’extrême-droite (Arena) sont à titre d’exemples, quelques pays où ces formations paramilitaires défrayèrent la chronique durant de longues années.

L’Histoire de l’Algérie nous enseigne que durant l’occupation turque, les janissaires s’étaient dotés d’une milice appelée l’Odjaq.

Durant la guerre de libération nationale, la France coloniale mit également en place en Algérie, des comités d’autodéfense pour pousser une partie de la population à prendre les armes contre le FLN et l’ALN.

La nouvelle guerre d’Algérie, au lendemain du coup d’Etat du 11 janvier 1992, connaît encore une fois ses comités d’autodéfense comme au temps de la colonisation. Cette milice levée théoriquement pour défendre les villages, douars et mechtas isolés sortira rapidement de ses limites initialement imparties, à l’instigation de certains tyranneaux et autres seigneurs de la guerre pour dériver vers des pratiques criminelles et maffieuses.

Un journaliste algérien exilé qui assistait à un séminaire international des correspondants en mission de paix des nations unies à Buenos aires, écrivait :

« Si pour les journalistes occidentaux mon intervention a eu un effet certain, en ce sens qu´elle ne faisait, somme toute, qu´étayer la thèse naguère développée par Habib Souaidia dans son ouvrage La sale guerre, par contre leurs confrères latino-Américains et en l´occurrence Colombiens, Chiliens et Argentins, m´ont affiché une mine désabusée en m´affirmant que le contraire les aurait étonnés tant ils connaissaient le scénario pour l´avoir déjà éprouvé sur le terrain sous les dictatures de Pinochet, Videla et autres tiraillons de même espèce. Cependant tous, ont été unanimes à faire le parallèle en établissant une analogie des faits entre les massacres des villages Andins au Pérou imputés par la suite à une nébuleuse de groupes armés marxistes avec ceux qui secouent l´Algérie depuis voilà dix ans déjà, où le pouvoir s´entête à ne considérer que des groupes armés comme le G.S.P.C. et les G.I.A. et ce, pour ne pas reconnaître l´existence d´une guérilla d´essence populaire. Tous ont reconnu l´analogie entre les schémas quant aux situations respectives, qu´il s´agisse de la Colombie, du Guatemala, du Mexique aux Chiapas et de l´Algérie, à savoir: une armée régulière complètement dépassée sur le terrain par une guérilla relativement bien ancrée au sein de la population civile, bien appuyée par cette dernière dans laquelle elle se meut comme un poisson dans l´eau d´une part, et les expéditions punitives de représailles sanglantes contre ces mêmes populations civiles par des milices armées par le pouvoir conjuguées avec celles des escadrons de la mort armés par les services spéciaux dépendant directement des états majors centraux des armées. [1]  »

Cette étude non exhaustive des milices de la nouvelle guerre d’Algérie permettra de lever un tant soit peu le voile sur les véritables motifs de la création de ces milices, leurs pratiques et leurs dérives, mais aussi sur leur devenir dans une Algérie martyrisée.


Genèse des milices

C’est sous le gouvernement de Rédha Malek (août 1993-avril 1994), l’intellectuel organique de l’éradication que l’idée de création des milices armées sera lancée publiquement et officiellement par le ministre de l’Intérieur, le colonel Selim Saadi lors d’un discours tenu à Blida le 23 mars 1994, évoquant la mise en place d’une « défense civile ». Mais c’est le général Mohamed Touati qui déjà en mars 1993 avait suggéré dans la revue de l’Armée El Djeich, « d’impliquer la société civile dans la lutte anti-terroriste » en créant des « milices d’autodéfense encadrées par des anciens moudjahidin ou des ex-militaires ». Des boutefeux de la minorité éradicatrice lui emboîteront le pas. Ils appelleront, à travers des médias français à la « résistance armée». Mais avant et parallèlement au recrutement des miliciens il fallait désarmer les paysans disposant traditionnellement de fusils de chasse à un coup. Un habitant de Bentalha, relate :

« Comme dans nos quartiers vivent beaucoup de villageois, il est normal qu’ils aient des fusils de chasse. Dès 1993, les autorités décident de désarmer les civils. Elles craignent que ces derniers se retournent contre l’État ou ne remettent leurs armes aux groupes. Certains habitants ont déposé leur fusil à la gendarmerie, d’autres non. [2]  »

Puis, lorsque les groupes armés menacent de plus en plus les habitants de ces quartiers,

« De plus en plus de villageois veulent récupérer les fusils qu’ils ont remis aux autorités en 1994, mais la gendarmerie refuse de les leur rendre. » [3]

Deux types de formations furent créées comme forces d’appoint : les gardes communales qui ont eu dès le départ une existence officielle, sont placées sous l’autorité des maires, reçoivent une formation accélérée de deux mois dans la gendarmerie, portent l’uniforme et sont rémunérés. Les secondes sont des milices appelées groupes « d’autodéfense », ou « patriotes » puis plus tard « groupes de légitime défense » Elles sont regroupées par village ou famille et armées précairement. Progressivement pourtant certaines d’entre elles vont se développer pour devenir de véritables petites armées.

Donc, l’armement de civils avait commencé discrètement dès octobre 1993, plus particulièrement en Kabylie, qui était paradoxalement la zone la moins touchée par la violence politique à l’époque. Les « services » commençaient à mobiliser d’anciens moudjahidine de la guerre de libération qui s’étaient recyclés au lendemain de l’indépendance dans moult réseaux commerciaux douteux et d’anciens opposants retournés lors de leur séjour en prison pour constituer les premiers noyaux d’autodéfense. Assez rapidement une force supplétive de 80 000 hommes, dépendant des secteurs opérationnels de chaque wilaya fut mise en place.

La revue Nord-Sud Export note à juste titre à propos des initiateurs et promoteurs des milices :

« Les partis politiques les plus proches du régime, comme le « Rassemblement pour la Culture et la Démocratie » (RCD) de Saïd Sadi, particulièrement hostile aux islamistes, prennent dès 1993 l’initiative d’organiser les habitants, notamment en Kabylie, en milices d’autodéfense. Le pouvoir saute sur l’occasion pour fournir armes et argent, alors qu’il refuse obstinément, des années durant, de fournir des moyens de défense aux habitants des zones réputées pour avoir voté en faveur du FIS lors du premier tour des législatives, même lorsque ceux-ci deviennent, en 1996, 1997 et 1998, les premiers menacés par des massacres aveugles et particulièrement sanglants (cf. Raïs, Bentalha et bien d’autres). [4]  »

La constitution des milices par le pouvoir en place constituera un tournant dans la tragédie algérienne. La distribution d’armes à une certaine catégorie de civils et donc la privatisation de la guerre avait pour but, non pas seulement de soulager l’armée mais surtout de transformer un conflit entre un régime honni et une partie de la population en une véritable guerre civile entre algériens. Les stratèges de l’éradication voulaient impérativement sortir de cette confrontation bipolaire, en divisant la population pour faire basculer des pans entiers de son côté.

L’historien Benjamin Stora note que :

« Depuis 96, la violence a changé de nature. Ce changement est directement lié à la levée en masse des milices paysannes, dans un système d’autodéfense, contre les maquis islamistes. On a alors assisté à la privatisation de la guerre. Depuis, le conflit a pris la tournure d’une terrible ronde barbare contre les villageois, qu’ils soient miliciens ou pro-islamistes. Il est frappant en particulier de voir le nombre des assaillants qui sont parfois plus de 100 pour un village. Des familles entières sont exterminées dans une vendetta terrifiante. [5]  »

Le pouvoir trouvera au sein de la minorité éradicatrice, de solides alliés qui véhiculeront, inconscients de leur geste irréfléchi, l’idée de « résistance armée ».

Il se trouva en France également de fervents adeptes de ces milices au sein de l’establishment et de sa frange intellectuelle qui soutenait la politique éradicatrice d’Alger. N’est-ce pas Claude Cheysson, ministre socialiste des relations extérieures de Mitterrand qui déclarait : « On n’arrivera à agir contre ces violences dans le bled, en dehors des grandes villes, que grâce aux milices. ». [6]

De nombreux meetings seront organisés à Paris pour soutenir l’action des « Patriotes » et appeler à leur multiplication pour éradiquer les islamistes. [7]

Ces milices seront mises en place plus particulièrement dans les zones rurales, isolées et pratiquement abandonnées par l’Etat. Elles permettaient aussi et ainsi à l’armée et aux différents corps de sécurité à se consacrer plus efficacement à l’Algérie « utile », laissant, villages, douars et mechtas, soit l’Algérie « inutile » aux mains de ces bandes armées. Par cette décision grave et irresponsable, la haute hiérarchie militaire opérait, dans l’Algérie rurale un véritable transfert de pouvoir de l’Etat à ces supplétifs sans contrôle.

Il est clair que beaucoup de ces citoyens des villages isolés étaient sincères en prenant les armes pour s’organiser en groupes d’autodéfense. Devant l’impossibilité de l’Etat d’assurer leur sécurité et afin de défendre leur vie, leur honneur et leurs maigres biens, ils n’avaient pas d’autres choix que de s’autodéfendre. Ailleurs, il s’agissait souvent de survivants de massacres des sinistres GIA qui avaient perdus parents et enfants. Ceux-là, animés d’une haine féroce et une fois armés, procédèrent régulièrement à de véritables vendettas. A nos yeux, ces deux catégories constitueront les milices du second collège. Elles seront constituées de modestes villageois en guenilles, armés de fusils sommaires, de chasse généralement, avec un rationnement strict des munitions. Cet armement primaire était sensé les protéger des groupes armés. Mais en réalité, elles étaient pratiquement abandonnées à elles-mêmes, à la merci des groupes armés et à leur instinct de vengeance. Cette situation ainsi nouvellement créée raviva, comme au temps de la guerre de libération nationale, de vieilles rivalités tribales.

A côté de ces comités d’autodéfense primaire, se mettait en place une milice du 1er collège. Il s’agissait dans ce cas de potentats locaux, connus dans la région pour les trafics en tous genres. Ils étaient souvent sélectionnés par les « services » parmi d’anciens maquisards de la guerre de libération, soit de la 25e heure soit parmi les recyclés par la corruption des premières années de l’indépendance ou de tyranneaux proches de certains partis politiques sans assise populaire. Eux-mêmes s’entoureront d’hommes sans foi ni loi, parmi les désouvrés de la localité, voire des délinquants, leur obéissant à l’oil et au doigt. Le chômage endémique et la misère faciliteront grandement le recrutement. Cette catégorie de milices, qu’il s’agisse des milices partisanes (Kabylie, Mitidja, Relizane) ou des potentats, était caractérisée par la qualité de l’habillement de ses hommes (tenues militaires de combat), l’armement de guerre (MAT 49, fusils à pompe et kalachnikovs) et matériel de transmission. C’est cette catégorie qui sera présentée généralement aux médias internationaux, dans le cadre de la campagne de propagande.

Souvent ces chefs de milices du 1er collège étaient également désignés comme délégués de l’exécutif communal (DEC) en remplacement des maires élus révoqués au lendemain du coup d’Etat de janvier 1992. Ils profitèrent de l’état de guerre, de la déliquescence de ce qu’on appelle pudiquement l’Etat et du double pouvoir (administratif et paramilitaire) qui leur était conféré pour se transformer en véritables seigneurs (et « saigneurs ») de la guerre. Tous ces facteurs aboutiront aux dérives sanglantes et maffieuses de la part de ces bandes armées par le régime, comme nous le verrons plus loin.

Une journaliste observera que :

« La naissance des « patriotes », ces milices de civils organisées et armées par les autorités à partir de 1994, va redonner des Kalachnikov et des troupes à ceux qui tiennent déjà la vie locale. L’ère de seigneurs de la guerre vient de sonner ». [8]

A partir de 1995, les rangs de ces milices furent renforcés par des « repentis » douteux qui avaient bénéficié de l’ordonnance de la « Rahma » promulguée le 25 février 1995. Ces derniers après avoir volé et tué au nom d’une certaine idée de l’Islam, le feront cette fois-ci au nom de la loi, assurés une fois encore de l’impunité ! Le « ministre » de la justice de l’époque, Adami, déclarait lui-même dans une interview à un quotidien gouvernemental :

« L’application de la loi de la rahma a permis à de nombreux repentis de se racheter vis-à-vis de leur peuple, car beaucoup d’entre eux ont pris les armes et combattu leurs anciens camarades.. [9] « 


Une population prise en otage

Dans son livre Qui a tué à Bentalha, un ex-milicien malgré lui, Nesroulah Yous, explique merveilleusement bien, la stratégie programmée de la terreur qui s’installe de manière graduelle dans les villages, poussant les citoyens, pris en otages dans une guerre qui ne voulait pas dire son nom, à s’armer devant la démission criarde de l’Etat. [10]

Au début, la majeure partie des groupes armés nés au lendemain du coup d’Etat, étaient constituée de véritables militants islamistes, révoltés par la confiscation de leur victoire électorale et fuyant la violente campagne de répression (arrestations massives, déportations dans les camps du sud et tortures).

Dans une seconde étape à partir de 1993, ces groupes furent « pris en main » par des repris de justice et autres délinquants notoirement connus dans ces villages, tout en étant progressivement contrôlés par les agents du DRS ou des islamistes retournés. C’est la phase que nous considérons comme étant celle de l’infiltration massive et de la gangrène des groupes armés. De nombreux citoyens furent intrigués par cette reconversion tardive de ces proxénètes et voyous à « l’islamisme », d’autant plus qu’ils imposèrent à la population des règles de plus en plus strictes sans rapport avec les préceptes religieux. Au même moment, le sigle GIA fut étrangement mis en exergue et martelé par les organes de propagande du régime et ses relais de la presse éradicatrice, supplantant tous les autres groupes. Dirigés par ces nouveaux « émirs », ils verseront dans un mélange de pseudo-résistance au pouvoir, d’actes de terrorisme arbitraires et d’actions de banditisme et de racket envers une population totalement désorientée. C’est à partir de ce moment que celle-ci interloquée, commençait à prendre ses distances de ces groupes armés plus que suspects.

La troisième étape (fin 94 à la mi-95) était celle de la manipulation de ces groupes « parfaitement » encadrés par ces « émirs » apparents. Du racket et de l’imposition de certaines règles « morales » (par des proxénètes et repris de justice !?), on passera à l’assassinat, au viol et aux massacres. Les services de sécurité resteront de longs mois impassibles devant les souffrances des populations à la merci de ces groupes, s’enfermant dans leurs bunkers dès la tombée de la nuit.

Puis viendra la quatrième et ultime étape qui selon les régions différa dans le temps (entre 95 et 98). Les populations meurtries, touchées dans leur honneur et exsangues étaient invitées à prendre les armes et à s’organiser en milices pour aller chasser du ..hallouf (sanglier), poussant ainsi des populations entières à s’entretuer.

Ces différentes étapes de ce plan diabolique étaient sensées faire « réfléchir » les populations et les amener ainsi indubitablement à prendre les armes pour se venger et se massacrer.

Nesroulah Yous, pris dans cet engrenage, raconte comment, suite aux nombreuses exactions des groupes armés, il avait tenté avec d’autres voisins de Bentalha d’organiser une milice d’autodéfense, en réclamant aux militaires de Baraki des armes. Et ces armes ne leur seront octroyées qu’au lendemain de l’effroyable massacre de son quartier qui avait fait plus de 400 morts. Il comprendra le stratagème lorsque les militaires lui remettront une arme au lendemain de la tuerie :

« Maintenant que je suis complètement cassé, malade, meurtri, j’ai cette arme entre les mains. Je suis devenu fou, mais on me remet une arme qui peut me servir à assouvir un désir de vengeance et liquider qui je veux, comme bon me semble. La scène des enfants terrorisés et abandonnés dans la rue après le massacre intensifie ma rage de tuer. C’est précisément à ce moment-là que les militaires me donnent une arme et me disent : « Va maintenant, va chasser le hallouf, le sanglier. Va où tes pieds te porteront et venge-toi ! » [11]  »

Il est important de signaler que malgré cette stratégie graduelle de terreur planifiée pour pousser les citoyens des villages et douars à réagir et à s’armer, de nombreuses régions refusèrent au début de s’organiser en comités d’autodéfense. Elles subirent de terribles représailles. Cela pouvait aller d’un véritable embargo (alimentaire, coupures de l’électricité et de l’eau durant plusieurs semaines) contre le village à de véritables actions punitives. De nombreux récits recueillis auprès de villageois témoignent de ces faits :

En mai 1996, des citoyens des wilayas de Chlef et de Aïn Defla témoignèrent à des avocats, militants des droits de l’homme, avoir été soumis à un véritable embargo alimentaire avec privation d’eau et d’électricité pour avoir refusé de s’enrôler dans les milices d’autodéfense.

Les habitants du village de Tala Mahdi, dans la commune de Ammal (Boumerdès) refusèrent de se constituer en milices d’autodéfense en août 1997. Leurs habitations seront saccagées et brûlées par des militaires, selon les témoignages des citoyens qui se sont confiés aux organisations des droits de l’homme après avoir fui cette région, suites aux menaces de mort.

Les villages de Hadj Lounis, Ouled Baïtiche, Bouhidel, Ouled Amar et Touzaline, situés dans la wilaya de Boumerdès furent privés d’électricité durant vingt jours en février 1997 pour avoir refusé de se constituer en milices. Après le rétablissement du courant électrique, les routes furent coupées pour punir les habitants, les obligeant à emprunter les pistes de la montagne et faire ainsi de longs détours pour rejoindre leur travail et leurs écoles.

Même récit à l’est du pays, à Jijel, fief de ‘AIS. James, pseudonyme d’un homme qui témoigna des pressions que vécut la population explique au journaliste de The Observer:

« Les généraux appliquèrent leur propre version d’une opération que les britanniques désignaient en Malaisie et les Américains au Vietnam de ‘programme des villages stratégiques’. Il dit : « Mon oncle habitait dans la région de Jijel, une région très boisée qui protégeait déjà par le passé les terroristes. L’armée sous le commandement du général Boughaba vint dans son village et somma les villageois de prendre les armes pour se défendre eux-mêmes contre les terroristes. Le problème était qu’en acceptant, ils prenaient partie pour le régime, ce qu’ils ne voulaient pas, et devenaient une cible pour les terroristes. 

Mon oncle dit qu’il réfléchirait mais finalement il refusa cette proposition. Pendant deux semaines le village fut isolé par l’armée. Aucun approvisionnement, aucun véhicule ne fut autorisé à entrer et les papiers d’identité des villageois furent saisis. La pression monta encore d’un cran. L’armée exigea des gens de se décider. Mon oncle et d’autres tentèrent de résister à cette pression.

Puis, une nuit, 14 personnes furent massacrées. Le lendemain, chacun se décida. L’un prit les armes, l’autre fuit vers la ville. ‘Qui tua alors les 14 personnes ?’ L’armée. Ils le firent pour terroriser les gens et les tirer de leur côté. Maintenant le général Boughaba a été muté à Alger, pour réaliser le même travail. [12]  »

Ces exemples sont en réalité de l’ordre du multiple.

Par ailleurs, certains villages refusant de prendre les armes furent la cible des « GIA ». De nombreux observateurs s’interrogèrent sur cette « logique » des groupes armés qui s’attaquaient à des villages qui avaient auparavant refusé de prendre les armes contre eux. De nombreux survivants relateront ces faits aux militants des droits de l’homme.

Ce témoignage d’un jeune homme, appelé Miloud, qui a fui vers l’Allemagne lorsqu’en 1995 on ne lui laissa que le choix de rejoindre soit les groupes armés, soit de s’enrôler dans une milice, montre bien la pression exercée sur une population qui ne voulait pas s’impliquer dans la guerre:

« Je viens d’une banlieue d’Alger, réputée pour être une « zone très chaude » dont j’éviterai de révéler le nom. (.) On nous a laissé entendre qu’il fallait créer une milice à l’instar des autres communes voisines qui s’y étaient soumises sous la pression de la gendarmerie. Il était toutefois surprenant de constater que là, où une milice s’était crée, le GIA disparaissait. Les autres communes nous ont acculés de constituer une telle garde. On nous a même fermé la mosquée. Nous avons résisté et refusé de former une milice. Notre quartier est composé d’environ 250 personnes. Nous avions décidé de nous tenir à l’écart, de ne coopérer ni avec les uns, ni avec les autres. Le fait de ne pas vouloir former de milice nous a valu d’être suspectés par les forces de sécurité.

Peu à peu, la tension montait dans notre région. Je vais donner quelques exemples illustrant ce fait: Une nuit, un camion s’est arrêté dans notre quartier. Il transportait des membres de la garde républicaine qui ont fait irruption de manière très brutale avant d’arrêter quelques uns d’entre nous. Peu après une personne qui entretenait des relations avec le GIA est apparue chez nous. La milice du quartier voisin en a pris connaissance et a averti la gendarmerie. Dès lors, nous étions taxés de terroristes. Pire que cela devait encore suivre: personne de l’extérieur n’était autorisé à prendre contact avec nous puis nous avons été encerclés et il nous était interdit de quitter notre quartier. Ainsi nous étions coupés du monde. (.)

Mais l’affaire ne s’est pourtant pas arrêtée là. Dix mois après ma fuite, des amis à moi ont été exécutés par des éléments du GIA qui s’étaient introduits dans un quartier situé au sud du notre. Jusque là, personne n’avait été assassinée dans ce quartier et donc il n’y avait pas de milice. Ma famille refusait toujours de s’impliquer dans cette guerre mais d’une manière ou d’une autre chacun est concerné.

Quelque temps plus tard, un massacre a été commis à environ 800m au sud de notre quartier: 17 morts. Des survivants ont essayé d’alerter la gendarmerie par les haut-parleurs de la mosquée mais personne, en cette nuit, n’a répondu à leur appel. Les forces de l’ordre venues le lendemain, ont laissé entendre aux rescapés que les auteurs du massacre étaient à identifier parmi leurs propres enfants et qu’ils feraient mieux de s’armer à leur tour. Ma famille, comme beaucoup d’autres, a décidé de fuir vers les bidonvilles situés plus au nord en direction d’Alger. [13]  »

Les habitants du village de Benachour (Blida) prirent une autre décision. Situé à quelques centaines de mètres d’un campement militaire la bourgade fut attaquée le 4 janvier 1997 par des individus armés et cagoulés qui opérèrent un véritable massacre contre la population, laissant derrière eux seize victimes dont des femmes et des enfants. Les survivants seront contraints de s’organiser en comité d’autodéfense après l’avoir refusé précédemment.

C’est aussi le cas du quartier Ktiten de Médéa qui vivait paisiblement jusqu’au 31 janvier 1997 lorsqu’il fut attaqué durant la nuit par plusieurs individus armés et cagoulés qui tuèrent trente cinq personnes dont des femmes et des enfants. Les habitants qui n’avaient pas été importunés par les différents groupes armés d’opposition auparavant, avaient refusé de prendre les armes, avant ce massacre.

Le douar Zmala, situé dans la commune d’Aïn Soltane, dans la wilaya d’Aïn Defla est une localité isolée et très pauvre où survivaient quelques familles de paysans. Ces dernières, paisibles avaient refusé de s’armer. Le 27 décembre 1998, en plein mois sacré du Ramadhan et au moment précis de la rupture du jeûne, une bande armée fit irruption dans les misérables chaumières et procéda au massacre de dix neuf citoyens dont une dizaine d’enfants.

En 2002 encore, des habitants de régions, pas si éloignées que cela, sont enrôlés dans des milices. Alors que les autorités ne cessent de répéter que le terrorisme est résiduel et « au moment où les mesures de sécurité ont été renforcées dans la commune », à Ouled Allal, village de près de 1000 habitants, situé dans la banlieue éloignée d’Alger, dans une région à forte concentration militaire, un groupe armé surgit et assassine cinq membres d’une famille de milicien. Sans que l’opinion soit informée sur les dessous de cette affaire, une « source locale qui a requis l’anonymat » indique : «Nous avons armé les habitants de la région qui ont été en outre sensibilisés». [14] Que signifient ces propos ?


Une confusion sciemment entretenue

Les autorités ne donneront jamais le nombre exact de miliciens. Mais les données de presse les situent entre 150 000 et 200 000 éléments, soit autant que l’effectif de l’armée nationale. Certains journaux donnent un chiffre nettement plus élevé : « Depuis 1994, plus de 500 000 citoyens ont été armés viennent s’ajouter auxquels plus de 80 000 gardes communaux. » En octobre 2001, à l’ère de la « fausse » concorde civile, les autorités continuaient à armer des civils dans les régions de Chlef, Batna et Aïn Defla. [15]

De nombreuses personnalités et organisations non gouvernementales nationales et internationales des droits de l’Homme avaient à plusieurs reprises attiré l’attention du pouvoir algérien sur les dangers que représentait la création de ces milices et sur les risques de dérives et donc d’aggravation de la guerre. Mais des propos comme ceux du général Touati ou Salim Saâdi montrent bien que la création de ces formations était un choix stratégique du régime pour entraîner irrémédiablement la population dans cet engrenage de violence et de contre-violence.

Déjà en 1995, Abdelhamid Mehri, secrétaire général du FLN rappelait le devoir de l’Etat dans la protection des populations et s’inquiétait du dérapage de la politique de « privatisation » de la guerre :

« Nous avons toujours dit que le devoir de l’Etat est de protéger les citoyens et les biens publics. Nous n’avons jamais admis que l’Etat se décharge de son rôle sur une catégorie de citoyens. Nous considérons que c’est là une dérive très dangereuse qui peut aggraver encore plus le phénomène de la violence et qui peut avoir des répercussions encore plus graves et incontrôlables. Nous avons, par ailleurs beaucoup de doutes que le fait d’armer une partie de la population soit une bonne solution ». [16]  »

La FIDH s’inquiétait légitimement de la création des Groupes de légitime défense qui bien que régis par un décret n’en échappe pas moins au contrôle des pouvoirs publics.

« Par ailleurs, ont aussi été créés dans les villages, de façon spontanée ou provoquée, des groupes d’autodéfense. Les autorités ont décidé de les légaliser en faisant adopter, le 4 janvier 1997 par le Conseil national transitoire (CNT), une loi relative aux GLD (groupes de légitime défense). L’objectif déclaré de ce texte est notamment de mieux encadrer les membres de ces groupes, qui sont des « bénévoles », pour les placer sous le contrôle des professionnels de la sécurité. [17]

Mais, d’une part, alors que les autorités algériennes reconnaissent elles-mêmes avoir des problèmes pour former les policiers de carrière, il semble singulièrement dangereux d’institutionnaliser ainsi des groupements de légitime défense dont les membres, s’ils ne sont pas rémunérés officiellement, n’hésitent d’ailleurs pas à se payer sur la population.

Dans son rapport annuel de novembre 1997, Amnesty International tirait la sonnette d’alarme, à la lumière des témoignages qu’elle avait reçus d’Algérie et des enquêtes qu’elle avait menées :

« (.) Les autorités ont commencé dans le même temps à distribuer des armes à la population civile et à encourager la formation de milices chargées de protéger leurs communautés contre les attaques des groupes armés d’opposition. Ces milices, qui agissent en dehors de tout cadre légal et qui ne sont dans la plupart des cas soumises à aucun contrôle, sont autorisées à accomplir des tâches de maintien de l’ordre et à mener des opérations « anti-terroristes ». Dans un rapport publié en novembre 1996, Amnesty International avait exprimé sa crainte qu’en permettant la constitution de milices et en encourageant la population civile à prendre les armes, les autorités n’entraînent celle-ci encore plus avant dans le conflit. L’évolution de la situation au cours de l’année écoulée démontre que ces inquiétudes étaient justifiées. »

Cette précipitation dans la création des milices, leur généralisation et l’absence de contrôle ont inéluctablement entraîné des dérives tant redoutées par les observateurs et les ONG.

Si théoriquement, ces formations paramilitaires étaient mises en place dans le strict cadre de l’autodéfense de populations isolées, beaucoup d’observateurs remarquèrent dès le début, leur dangereux glissement de l’action défensive à l’action offensive. Ces milices sans contrôle, s’autorisaient d’assurer des opérations de « maintien de l’ordre », procédant à des barrages de contrôle d’identité sur les routes, à l’arrestation de citoyens et à la participation à des opérations de ratissages, parfois en collaboration avec les services de sécurité et l’armée, le plus souvent seuls pour ce qui est des milices de potentats locaux.

Un milicien d’Igoudjal (Tizi-Ouzou) affirmera :

« J’ai moi-même participé à des opérations de ratissage loin du village. Nous avions abattu des terroristes et à chaque fois la gendarmerie nationale venait le lendemain récupérer les cadavres et mettre sans doute la neutralisation des islamistes armés à son actif . [18]  »

Ailleurs, ils procédèrent à des arrestations de citoyens et à leur séquestration.

Telle cette mère qui raconte l’enlèvement et la séquestration de ses deux enfants par la milice, avant leur disparition à tout jamais :

« Des miliciens et des gendarmes sont venus à notre domicile à Hadjout Hamès près de Sidi Ghilès (Tipaza). C’était en fin d’après-midi, à l’heure de la prière du Maghreb. Ils m’avaient dit qu’ils venaient prendre mes enfants pour quelques heures pour un simple interrogatoire et qu’ils allaient les libérer peu de temps après.

Dès qu’ils sont sortis, je les ai suivis et je les ai vus rentrer dans le local de la milice. A mon arrivée, les miliciens et les gendarmes me dirent que mes enfants n’étaient pas ici alors que je venais de les voir rentrer. Ma fille s’emporta en leur disant : « Je ne bougerais pas d’ici tant que je n’aurais pas vu mes frères qui sont chez vous ».

Devant cette insistance, ils me firent entrer alors au local de la milice et j’ai pu alors voir mes enfants. Mon fils Brahim me rassura en me disant qu’il s’agissait d’un simple interrogatoire et qu’il allait incessamment rentrer avec son frère Aïssa à la maison. Rassurée de voir et d’entendre mes enfants, je repris le chemin de notre domicile avec ma fille.

J’ai passé une nuit mouvementée, rongée par le doute.

Le lendemain je me suis alors rendue à nouveau chez la milice. Un milicien de faction devant la porte me dit alors que mes enfants ont été pris à minuit par la sécurité militaire. [19]  »

La presse éradicatrice qui glorifie toujours ces milices doit tout de même reconnaître par moment que leur rôle n’est pas toujours celui de l’autodéfense.

Le journal Le Matin publie tout un dossier sur les milices le 8 août 2002 pour en faire l’éloge, faisant d’elles une « véritable force incontournable dans ‘la gestion de la donne islamo-terroriste’ ». Faisant fi des crimes qu’ont commis ces hommes, deux des plus connus chefs de milices sont érigés en héros de la Liberté :

Pourtant cette même presse peut très bien rendre compte avec réalisme du danger que représentent ces mêmes miliciens tant fêtés. Citant le cas de la bande de Zidane El Mekhfi de Zbarbar (Bouira), le quotidien El Watan écrit :

« Le fait nouveau dans l’initiative de Hadj El Mekhfi, le commandant en chef de ces milices, c’est la forme d’organisation de ce qu’il faut bien appeler une armée.

Les troupes de Hadj Mekhfi ne se résignent pas seulement à faire de l’autodéfense autrement dit de la défense passive mais engagent également leurs éléments dans des combats sur le terrain contre les groupes terroristes qu’ils s’en vont traquer jusque dans leur refuge. L’importance de l’effectif de l’armée de Hadj El Mekhfi donne à penser qu’il ne s’agit pas d’une lubie d’un ancien maquisard nostalgique d’un temps ancien (.). [20]  »

La confusion dans laquelle se sont créées et sont organisées les miliciens est entretenue par les autorités politiques et militaires. Les hordes d’hommes armés formées soit en véritables petites armées locales sous le commandement de potentats soit en petits groupes de villageois sous le direction de responsables militaires sont en fait livrés à la merci de leurs supérieurs qui les rémunèrent comme bon leur semble et les utilisent à leur guise dans des opérations offensives. Non seulement ces miliciens leur sont totalement livrés puisque la survie de leurs familles en dépend mais vu leur statut précaire, ils peuvent à tout moment être poursuivis pour leurs dépassements par ceux-là même qui les engagent. Lorsque des voix sur le plan international s’élevèrent pour condamner le manque de rigueur de l’Etat dans la poursuite des « abus » et « dépassements » des forces de l’ordre engagés dans la lutte contre le terrorisme, ce dernier s’empressa d’établir des listes servant à prouver que les autorités ne laissent pas impunis les crimes. Or la majorité des cas répertoriés sont des miliciens ou des gardes communaux. A titre d’exemple, lors du procès qu’il intenta au sous-lieutenant Habib Souaïdia pour diffamation en juillet 2002 à Paris, la défense du général Khaled Nezzar remis un mémoire au procureur de la République comportant en annexe une liste « des procédures judiciaires engagées contre les auteurs de dépassements » qui comporte 91 cas dont 34 cas de miliciens, soit plus du tiers. [21]

Les responsables militaires qui ne parviennent pas à enrayer la violence n’hésitent pas à imputer toute responsabilité de cet échec aux milices et.. à la population ! A titre d’exemple, voici les propos de Fodhil Chérif, général-major chef de la 1re Région militaire :

« Dans le quartier [de Khraïscia], le pâté de maisons où a été commis l’attentat résident 18 éléments des Groupes de légitime défense (GLD). Ils sont tous armés naturellement mais seul l’un d’entre eux a tiré des coups de feu. Les autres devaient dormir. Les gens dorment sur leurs lauriers. Tout ceci pour vous dire que ce laxisme, cette absence de vigilance est mise à profit par les criminels. Plus grave encore. Le groupe de terroristes qui a commis le massacre à Khraïscia a été intercepté par un groupe de Patriotes à environ deux kilomètres du lieu où ils se trouvaient. Les Patriotes ont tiré des coups de feu, mais la population n’a pas réagi car un mariage se déroulait non loin de là. Tout le monde pensait qu’il s’agissait de coups de feu tirés durant la fête. Un phénomène qui nous cause beaucoup de dégâts, car les citoyens peuvent très bien festoyer sans tirer. Je vous relate ces faits car il est nécessaire d’attirer l’attention sur les dangers qui peuvent découler de ce comportement. [22]  »



[1] Iskander Debbache. Séminaire international des correspondants de guerre en mission de paix des nations unies. CAECOPAZ -Campo mayo- Buenos aires Argentine. (07 mai 2001). Algeria-Watch < http://www.algeria-watch.org/farticle/colloque/debbache.htm >

[2] Nesroulah Yous. Qui a tué à Bentalha ? Algérie : Chronique d’un massacre annoncé, avec la collaboration de Salima Mellah ,. Editions La Découverte, Paris 2000, p. 68.

[3] Nesroulah Yous, op.cit., p. 132.

[4] Revue Nord-Sud Export, 03 décembre 1999 : Algérie : Perspectives générales.

[5] L’Express, 22 août 1997.

[6] Interview accordée par Claude Cheysson au quotidien France-Soir reprise intégralement par le quotidien El Watan, 27 décembre 1997.

[7] Notamment le meeting de la Mutualité de Paris du 20 janvier 1998.

[8] Retour en Kabylie après le meurtre d’un jeune manifestant. Florence Aubenas, Libération, 8 Décembre 1998.

[9] Déclaration faite à l’APS et rapportée par le quotidien gouvernemental El Moudjahid, 28 avril 1997.

[10] Nesroulah Yous, op.cit. p. 129 sq.

[11] Nesroulah Yous, op. cit., p. 218.

[12] John Sweeney, « We know how to deal with the bully of Baghdad (just follow Clinton). It’s Algeria that will really test Cook’s ethical policy’, The Observer, 18 janvier 1998.

[13] Témoignage recueilli par Algeria-Watch, 1997, Un quartier sombre dans la terreur, < http://www.algeria-watch.org/farticle/aw/awtermiloud.htm >

[14] Le Quotidien d’Oran, 17 juillet 2002.

[15] Aït-Chaâlal Mouloud, Les gardes communaux et les GLD cibles privilégiées, Le Jeune Indépendant, 11 octobre 2001.

[16] Abdelhamid Mehri. Mettre fin à la dérive sanglante. Entretien accordé à l’hebdomadaire El Haq n° 120 du 22 au 28 août 1995.

[17] Fédération Internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), Rapport alternatif de la FIDH au deuxième rapport périodique de l’Algérie au Comité des Droits de l’Homme de l’ONU, en juillet 1998, http://www.fidh.org/rapports/r263.htm.

[18] Yahia Harkat, Igoudjal : la résistance trahie, Le Matin, 31 juillet 2003.

[19] Témoignage de Mme M.M. de Hadjout Hamès au sujet de l’enlèvement de ses deux enfants Aïssa et Brahim en 1995, recueilli en septembre 1999.

[20] Défense populaire/ Les initiatives se multiplient, El Watan, 17-18 février 1995.

[21] Le Mémoire et les annexes ont été publiés sous le titre Algérie : Arrêt du processus électoral, enjeux et démocratie, par Ali Haroun et autres, Publisud, 2002, p. 309-312.

[22] Le Matin, 15 juin 2002.