Exécution sommaire de Mohamed Bouhali
Nom : Bouhali
Prénom : Mohamed
Date de naissance (ou âge) : 07/10/1969
Etat-civil : célibataire
Profession : mécanicien
Adresse : Chekfa- Jijel
Date de l’arrestation : 09/03/1994
Heure : 03H
Lieu de l’arrestation: domicile familial
Agents responsables de l’arrestation :
Éléments de la brigade de gendarmerie nationale de Chekfa accompagnés par des membres des GLD (groupes de légitime défense) dont Mouhoub Boudjema alias Boudjema Benramdane et Chenitit Mohamed.
Circonstances de l’exécution :
Mohamed a étéarrêté dans le cadre d’une rafle ayant visé une dizaine d’habitants de la commune de Chekfa dont Tayeb Lehileh et Boufennaya Ismail.
Les victimes ont été détenues au secret quatre jours au siège de la brigade de gendarmerie nationale de Chekfa. Le 13 Mars 1994 vers minuit, elles ont été transférées par la même brigade avec la participation des éléments de GLD à la commune de Sidi-Maarouf située à 50 Km au sud est de Chekfa ou elles ont été exécutées froidement par les gendarmes et les éléments des GLD au bord de la RN43 menant à Constantine.
Deux des victimes « miraculées » ont pu s’évader avant que l’exécution ait eu lieu. Il s’agit de Tayeb Lehileh, enseignant en économie à l’université de Constantine, et Ismail Boufennaya, ancien gendarme, encore en vie tous deux jusqu’à nos jours.
D’après les témoignages et au moment de l’exécution le milicien Mouhoub Boudjema alias Boudjema Benramdane qui était cagoulé s’est décagoulé en disant à Ismail « t’as vu ? il ne te tue que celui qui te connait ! » vu que les deux se connaissaient bien et qu’ils étaient même parents éloignés. C’est à cet instant là qu’Ismail l’a frappé et s’est évadé sous les tirs. Quand à Tayeb il semblerait que l’un des gendarmes l’a démenotté par empathie et l’a aidé à s’évader avant qu’ils arrivent à l’endroit prévu pour l’exécution.
Ismail a rejoint les rangs de l’AIS et a quitté le maquis en 1999 dans le cadre de la « concorde civile » et vit toujours à Chekfa, où habite également celui qui a failli être son assassin encore en vie lui aussi !
Tayeb a pu rapidement quitter le pays et rejoindre le Soudan où il a enseigné à l’université de Khartoum. Il est rentré au pays en 2007 dans le cadre de la charte pour la réconciliation nationale et est actuellement enseignant à l’université de Jijel.
Mohamed Bouhali fait malheureusement partie des victimes exécutées cette nuit du 13 au 14 mars 1994. Son corps avec ceux des autres ont été transportés au matin par les éléments de la protection civile à la morgue de l’hôpital de Elmilia (Jijel). Le corps de M. Bouhali a été récupéré par la famille avec grande difficulté après paiement de la somme de cent mille dinars (100000 DA) et signature d’un document attestant qu’il faisait partie d’un groupe terroriste !