Terrorisme : L’affaire de l’assassinat de 500 personnes reportée

Terrorisme : L’affaire de l’assassinat de 500 personnes reportée

par M. Aziza, Le Quotidien d’Oran, 2 avril 2013

Le tribunal criminel près de la cour d’Alger a reporté, hier, au 5 mai prochain, l’affaire des deux présumés terroristes impliqués directement dans l’assassinat de plus de 500 personnes, dans la période allant de 1996 à 2004. Le juge d’instruction du tribunal criminel s’est vu obliger de renvoyer cette affaire, après que les deux accusés, notamment A. Ali, aient refusés d’être jugés sans la désignation d’un avocat. Les deux présumés terroristes ont refusé la défense de l’avocat désigné d’office. Ils ont fait publiquement des reproches à l’avocat et à la juridiction en les accusant d’avoir falsifié le dossier. « Il y a des jugements émanant du tribunal de Chlef qui manquent, il faut les introduire dans notre dossier ». Et pour gagner plus de temps, l’un des accusés a demandé au juge de lui accorder un délai pour pouvoir désigner un avocat.

Dans l’impossibilité de procéder au jugement sans la défense, conformément à la législation, le juge d’instruction a reporté l’affaire, en accordant un mois pour les deux présumés terroristes. Mais, Il a mis en garde les deux mis en cause: « votre affaire sera jugée avec la défense ou sans la défense, le 5 mai prochain, vous avez un mois de plus pour désigner un avocat». Selon le juge, l’affaire a été reportée à quatre reprises durant cette année, ou à chaque fois les deux mis en cause trouvent des raisons pour demander un report.

«Nous avons, devant nous, un dossier complet, qui confirme l’implication des deux présumés terroristes, l’affaire doit être jugée cette année», a-t-il indiqué. L’avocat de la défense désigné d’office, Me Bahouli Ibrahim a précisé que « si les deux mis en cause refuseraient, encore une fois, ma défense, je vais me retirer». Le mise en cause, A.Ali a clamé son innocence devant le juge et la défense. «Je suis innocent, et je ne veux pas être jugé sans mon avocat qui sera désigné par moi-même». Il poursuit «j’étais condamné à mort et j’ai introduit un pourvoi en cassation, je veux être, aujourd’hui, défendu par mon propre avocat qui me rendra visite à plusieurs reprises en prison, contrairement à l’avocat nommé d’office». Notons que la partie civile était absente, pourtant les deux accusés ont avoué, au cours de l’instruction, d’avoir assassiné plus de 500 personnes. Des éléments de l’Armée nationale populaire, des membres des Groupes de légitime défense (GLD) et des villageois dans les régions de Boumerdès, Médéa, Khémis, Tiaret, Chlef, Relizane et Blida, a précisé la même source.

Les deux accusés ont également participé entre 1996 et 2004, à des viols collectifs et à l’égorgement d’un grand nombre de jeunes filles dans les régions susmentionnées. L’accusé K. Djilali a reconnu avoir participé, en 1999, dans la région de Chlef, à l’assassinat de 50 personnes et à l’enlèvement, au viol collectif et à l’égorgement de 9 femmes. Il a également avoué avoir assassiné, la même année, 5 militaires à Oued Romane (Chlef) et 2 éléments des GLD à Oued R’mel. Il a aussi avoué avoir participé, depuis 2000 à des massacres au douar Tegrart, assassiné 7 élèves d’une école coranique à Relizane et 15 autres personnes dans la région de Baal. L’accusé A. Ali a, quant à lui, reconnu avoir participé, en 1998, au massacre de 19 personnes à Chlef. Il a également avoué avoir participé, en 2001, au massacre de 20 membres d’une même famille et à l’enlèvement, au viol et à l’assassinat de plusieurs femmes à Tissemsilt. L’accusé a aussi avoué avoir assassiné, en 2003, 20 personnes à Larbaâ (Blida) et commis plusieurs autres massacres et viols.

L’avocat de la défense a expliqué l’absence de la partie civile, par le fait que la majorité des victimes sont issues de douars et de petites localités qui sont encore hantés par la peur et la frayeur. Il assure que la partie civile est représentée par le procureur général.