Les familles de disparus reviennent à la charge
par Salah-Eddine K., Le Quotidien d’Oran, 1er septembre 2012
Des familles de disparus ont observé, jeudi dernier, un sit-in à la place du Premier Mai à Alger. Tôt le matin, des femmes surtout, se sont donné rendez-vous pour se rencontrer en ce lieu afin de marquer « la Journée mondiale des disparus ».
Arborant des photos de personnes disparues et des banderoles, les manifestants n’entendent pas se taire sur un dossier des plus épineux dont le règlement s’avère des plus difficiles. Cernés par les agents de l’ordre, ils scandaient des slogans tels : « nous voulons vérité et justice sur les disparus », ou « où sont nos enfants ? ».
« Ces familles ont protesté devant le ministère de la Justice, devant l’Observatoire des droits de l’Homme, dans les espaces publics (grande poste et place du 1er Mai) et ont frappé à toutes les portes, elles méritent d’être entendues par les autorités » a affirmé une animatrice du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA).
Les déclarations récentes du président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l’Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, qui a appelé à dialoguer avec les familles de disparus, ne semble pas convaincre les manifestants, qui soutiennent, qu’il ne s’agit là, selon le porte-parole de SOS disparu Hacène Ferhati, que d’ « une sortie dictée par une conjoncture ». Il ajoute « l’issue pour faire la vérité sur ces disparitions, une tâche noire de l’histoire de notre pays, réside dans une démarche claire dont la volonté de règlement de ce dossier doit prévaloir ». Les manifestants ont appelé « à ce que la vérité soit dite en ce qui concerne les disparus ».
Des députés FFS, des syndicalistes et des membres d’associations ont pris part à cette manifestation.