Chronologie d’octobre à décembre 2003
GUERRE, EMEUTES, INTOX (CHRONOLOGIE d’octobre à décembre 2003) Salah-Eddine Sidhoum, publiée par Algeria-Watch, septembre 2004 Cette chronologie, loin dêtre exhaustive, a été rédigée sur la base dinformations de la presse nationale et internationale, des agences de presse, des témoignages de citoyens et de faits vécus par lauteur. Elle retrace jour après jour la tragique guerre imposée à la population par les putschistes du 11 janvier 1992 avec son lot de morts, de blessés, de souffrances et de destructions. Notre intention nest pas de dresser une indécente comptabilité macabre mais de simplement montrer à lopinion publique quune véritable guerre se déroule en Algérie, guerre que les factieux auraient voulu – par une politique de désinformation et de manipulation – mener à huis-clos et cacher au monde.
2003 (octobre-décembre)
Jeudi 02 octobre 2003 : Sept « ministres » du FLN démissionnent du gouvernement. Vendredi 03 octobre 2003 : Explosion d’une bombe lors d’une opération de ratissage dans la région de Khenchela : un milicien tué. (AFP 05/10/03). Samedi 04 octobre 2003 : Un milicien tué et un autre blessé par des individus armés à Helaïm (Chlef). (Jeune République 05/10/03). Mercredi 08 octobre 2003 : Le « ministre » de l’Intérieur donne un premier bilan de la vaste opération de ratissage dans les Babors (Sétif) : 33 membres présumés des groupes armés tués. Il est à noter que certains titres de presse avaient annoncé plus de cent morts lors de ce même ratissage (160 morts selon le quotidien El Watan). . Jeudi 09 octobre 2003 : Plusieurs quotidiens font état d’un « coup d’Etat » au sein de la direction du GSPC, groupe armé d’opposition très actif en Kabylie et dans l’est algérien. Hassan Hattab aurait été destitué et remplacé par un certain Sahraoui. On assiste à une guerre des « communiqués » qui nous rappelle étrangement celle des « GIA » des années 95-97. Vendredi 10 octobre 2003 : Conférence de presse des généraux responsables de l’opération de ratissage dans les Babors (Sétif) : 10 membres présumés des groupes armés tués et 28 capturés. Ce bilan contredit celui donné par la presse (160 morts) et celui du « ministre » de l’Intérieur (33 morts). Samedi 11 octobre 2003 : Le Comité Méditerranée de l’Internationale Socialiste réuni à Split rend hommage au Dr Salah-Eddine Sidhoum, militant des droits de l’Homme, dénonce ses conditions déplorables d’incarcération à la prison de Serkadji et demande aux autorités algériennes de lui accorder sans délai la liberté provisoire. Lundi 13 octobre 2003 : Deux membres présumés d’un groupe armé tués lors d’un ratissage dans les monts Babors (Sétif). (Liberté 15/10/03). Mardi 14 octobre 2003 : Les citoyens de Draâ Ezaman (Corso – Boumerdés) manifestent à Boumerdés pour réclamer une commission d’enquête suite à l’exécution sommaire d’un habitant de la localité par des policiers le 11 octobre. Mercredi 15 octobre 2003 : Un milicien tué par l’explosion d’une bombe à Berrahal (Annaba) (AP 16/10/03). Jeudi 16 octobre 2003 : Ouverture du procès du Dr Salah-Eddine Sidhoum à la cour criminelle d’Alger en présence de nombreux observateurs internationaux et de la presse nationale. La presse internationale est interdite d’accès. Important cordon de sécurité à la périphérie de la rue Abane Ramdane. De nombreux citoyens dont des familles de disparus sont empêchés d’assister au procès. Une cinquantaine d’avocats venus de plusieurs wilayas assurent la défense du militant des droits de l’homme. Après trois heures de procès et une heure de délibération, Salah-Eddine Sidhoum est acquitté. Vendredi 17 octobre 2003 : Un convoi de policiers est attaqué par un groupe armé à Zemmouri (Boumerdés) : Trois morts et douze blessés. (Le Matin 19/10/03). Dimanche 19 octobre 2003 : Deux membres présumés d’un groupe armé tués au cours d’une opération militaire à Sfisef (Sidi Bel Abbès). (AFP 21/10/03). Lundi 20 octobre 2003 : Dans son classement mondial de la liberté de la presse pour l’année 2003, Reporters sans frontières classe l’Algérie au 108e rang sur 166 pays. Mardi 21 octobre 2003 : Dans une déclaration au quotidien Le Matin, Rafik Abdelmoumène Khalifa accuse Bouteflika et « sa mafia » d’être responsables de la faillite de ses entreprises. Jeudi 23 octobre 2003 : Un berger blessé par l’explosion d’une bombe à Boumahni, près de Draâ El Mizan (Tizi Ouzou). (Le Matin 24-25/10/03). Vendredi 24 octobre 2003 : Des militants des Ourouchs de Berbacha (Bejaia) empêchent la tenue d’un meeting du FFS. Un citoyen est blessé au cours des échauffourées qui ont éclaté. (L’Expression 26/10/03). Samedi 25 octobre 2003 : Deux membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire dans les maquis de Stamboul (Mascara). (Le Quotidien d’Oran). Lundi 27 octobre 2003 : un milicien tué par des individus armés près de Cap Djinet (Boumerdés). (AP 30/10/03). Mercredi 29 octobre 2003 : Profondes divergences au sein des Ourouchs en Kabylie. Deux tendances se dessinent et tiennent des conclaves séparés. Vendredi 31 octobre 2003 : Ali Benhadj est arrêté au Caroubier (Alger) par des policiers alors qu’il se rendait en compagnie de ses enfants à Tizi-Ouzou pour accomplir la prière du vendredi. Il sera séquestré et interrogé durant près de sept heures au commissariat central d’Alger. Samedi 1er novembre 2003 : Un membre présumé d’un groupe armé tué et un autre blessé à Zouaghi (Constantine) lors d’une opération des services de sécurité. (Le Quotidien d’Oran 03/11/03). Lundi 03 novembre 2003 : Le Quai d’Orsay (ministère des Affaires étrangères français) déconseille à ses ressortissants de se rendre en Algérie et plus particulièrement dans le grand Sud, sauf « raisons professionnelles impératives ». (Quotidien d’Oran 03/11/03). Mardi 04 novembre 2003 : Un milicien tué et deux autres blessés par un groupe armé à Mechat (Jijel) (AFP 05/11/03). Mercredi 05 novembre 2003 : Six membres présumés d’un groupe armé tués lors d’un ratissage de l’armée dans la région de Sebdou (Tlemcen) ( La Tribune 06/11/03). Jeudi 06 novembre 2003 : Un milicien et sa fille de 15 ans tués à un barrage dressé par des individus armés à Oum Toub (Skikda). (Echourouk El Yaoumi 08/11/03). Vendredi 07 novembre 2003 : Huit membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire de ratissage près de Youb (Saïda). (Echourouk El Yaoumi 08/11/03). Samedi 08 novembre 2003 : Dans une déclaration publique, la famille du chanteur assassiné Matoub Lounés interpelle le Président de la République sur ses promesses de faire toute la lumière sur ce crime politique et réitèrent leurs accusations contre les principaux dirigeants du RCD dans l’assassinat du chanteur. Dimanche 09 novembre 2003 : Un « repenti » ex-membre d’un groupe armé tué par des individus armés à Dellys (Boumerdés). L’un de ces derniers sera à son tour tué au cours d’un accrochage avec les services de sécurité. (AFP 11/11/03). Lundi 10 novembre 2003 : Ouverture à Tizi-Ouzou du procès de deux citoyens de Beni Douala (Tizi-Ouzou), père et fils Cherbi, accusés « d’appartenance à groupe terroriste armé et non-dénonciation du crime (de Matoub Lounès) ». Selon le quotidien Le Matin (10/11/03), le fils, Ahmed, 23 ans avait été kidnappé le 27 février 2002 par des civils et transféré au secteur militaire de Tizi-Ouzou puis à Blida où il aurait été torturé. Il avait été mis en liberté provisoire le 2 mars 2003 après près d’une année de séquestration. Son père avait été enlevé le 25 mars 2002 et est toujours détenu. Selon les propos rapportés par le quotidien les prévenus ont été « accusés pour le simple fait que nous soyons propriétaires des terres limitrophes de l’endroit où a été assassiné Lounès (Matoub) ». Les prévenus affirment toujours selon le quotidien, avoir été arrêtés « pour confirmer par (leur) témoignage, l’accusation portée contre Chenoui et Medjnoun ». Il est à noter que ces deux derniers sont accusés d’avoir assassiné le chanteur Matoub Lounés, ce que réfutent à la fois les familles des accusés et de la victime. Mardi 11 novembre 2003 : Un membre présumé d’un groupe armé tué près de Tirmitine (Tizi Ouzou) au cours d’une opération militaire (Le Matin 12/11/03). Mercredi 12 novembre 2003 : Selon le quotidien Le Matin, les services de sécurité auraient arrêté six citoyens dans la région de Relizane. Ils seraient accusés de soutien à des groupes armés d’opposition. Jeudi 13 novembre 2003 : Un député du FLN de Guelma (Moussa Boualouche) essuie des tirs d’armes alors qu’il circulait dans son véhicule, dans la région de Boudharoua, près de Bouchegouf (Guelma). (Echourouk El Yaoumi 15/11/03). Vendredi 14 novembre 2003 : Un jeune citoyen enlevé la veille par des individus armés au village Azouza, près des Issers (Boumerdés), retrouvé mort, criblé de balles. (Le Soir d’Algérie 14-15/11/03). Dimanche 16 novembre 2003 : Deux policiers blessés par balles dans un attentat en plein centre-ville de Bordj Ménaïel (Boumerdés). Les auteurs des tirs réussiront à prendre la fuite. (Le Quotidien d’Oran 18/11/03). Lundi 17 novembre 2003 : Un chef de milice d’El Megtaâ (Jijel) et son adjoint condamnés respectivement à trois et cinq ans de prison pour soutien à un groupe armé d’opposition. Dix neuf autres miliciens acquittés. (Quotidien d’Oran 17/11/03). Mardi 18 novembre 2003 : Un milicien tué par des individus armés à Arbid Ali, près d’El Aouana (Jijel). (Echourouk El Yaoumi 20/11/03). Mercredi 19 novembre 2003 : Un ex-milicien kidnappé puis tué par un groupe armé au douar Ouled Chelli, près d’El Ancer (Jijel). Son domicile sera incendié par les ravisseurs. (Le Matin 20/11/03). Jeudi 20 novembre 2003 : trois citoyens dont un milicien et son frère tués à un barrage dressé par des individus armés près de Hammam Righa (Aïn Defla). (AFP 22/11/03). Vendredi 21 novembre 2003 : Un milicien tué à Cap Djinet (Boumerdés) par un groupe armé. (El Watan 23/11/03). Dimanche 23 novembre 2003 : Un citoyen, chauffeur de taxi de profession, tué par des individus armés à Tiaret (Le Quotidien d’Oran 24/11/03). Lundi 24 novembre 2003 : Vaste opération de ratissage dans la région d’Oued Bouhnana (Relizane). La zone aurait été intensément bombardée par des hélicoptères de combat. (Le Matin 30/11/03). Jeudi 27 novembre 2003 : Mutinerie à la prison de Belhacel, près de Relizane. Les détenus ont dénoncé le fait qu’ils ne soient pas touchés par la grâce présidentielle de l’Aïd. Intervention de la gendarmerie. Pas de dégâts. Quelques blessés seraient à dénombrer. (Le Quotidien d’Oran 29/11/03). Vendredi 28 novembre 2003 : Embuscade contre une patrouille militaire près de Sendjas (Chlef) : Cinq militaires blessés et un milicien disparu. Deux membres du groupe armé blessés. (Le Matin 30/11/03). Dimanche 30 novembre 2003 : Un citoyen, entrepreneur de profession enlevé par des individus armés à Sahel Bouberak, près de Dellys (Boumerdés). (Liberté 03/12/03). Lundi 1er décembre 2003 : Trois membres présumés d’un groupe armé tués près de Souk El Khemis (Bouira) au cours d’une opération militaire. (Dépêche de Kabylie 03/12/03). Mardi 02 décembre 2003 : Arrestation de sept citoyens accusés de soutien aux groupes armés d’opposition à Sidi Bel Abbès. (Le Quotidien d’Oran 04/12/03). Jeudi 04 décembre 2003 : Deux membres présumés d’un groupe armé tués au cours d’une opération militaire dans la région de Sidi Daoud (Boumerdés). (Le Quotidien d’Oran 06/12/03). Vendredi 05 décembre 2003 : Plainte pour tortures déposée à Paris contre le général Belkheir par Mesbah Abderrahmane Mehdi, citoyen algérien réfugié politique, déporté et torturé en 1993. Ouverture d’une enquête préliminaire. Samedi 06 décembre 2003 : Un policier tué par des individus armés à Aomar-gare (Bouira). (Le Quotidien d’Oran 08/12/03). Dimanche 07 décembre 2003 : Un militaire tué et deux autres blessés lors d’un violent accrochage avec un groupe armé dans la localité de Theniet El Had (Tissemsilt). (Le Quotidien d’Oran 08/12/03). Lundi 08 décembre 2003 : Arrestation de deux citoyens à Aomar (Bouira) lors d’une opération de ratissage de forces combinées (militaires et police judiciaire). Ils seraient accusés d’appartenir à un réseau de soutien aux groupes armés d’opposition de la région. (Le Matin 15/12/03). Mardi 09 décembre 2003 : Des dizaines de milliers de citoyens accompagnent Cheikh Ahmed Sahnoun à sa dernière demeure. Mercredi 10 décembre 2003 : Explosion d’une bombe dans la localité de Beni Mahboub, près d’El Milia (Jijel) : deux citoyennes blessées. (Le Quotidien d’Oran 11/12/03). Vendredi 12 décembre 2003 : Un citoyen (gardien de prison) égorgé par des individus armés à un barrage routier dressé près de la localité de Lahbal, près de M’Chounéche (Biskra). (Echourouk El Yaoumi 14/12/03). Samedi 13 décembre 2003 : Des lycéens de la commune de Boumedfaâ (Aïn Defla) bloquent la route nationale n° 4 pour protester contre le manque de transport scolaire. Intervention de la gendarmerie pour libérer la route. (Le Matin 15/12/03). Dimanche 14 décembre 2003 : Trois membres présumés d’un groupe armé tués au cours d’une opération militaire dans la localité de Zerouala (Mascara). (AP 16/12/03). Mardi 16 décembre 2003 : Deux policiers tués par balles au centre-ville de Médéa par des individus qui réussiront à prendre la fuite. (Le Quotidien d’Oran 17/12/03). Mercredi 17 décembre 2003 : Le quotidien Echourouk El Yaoumi rapporte l’arrestation durant la semaine écoulée de onze citoyens du quartier Bouakel et de Tazoult (Batna), accusés de soutien aux groupes armés d’opposition. Jeudi 18 décembre 2003 : Six membres présumés d’un groupe armé dont deux femmes, tuées au cours d’un ratissage militaire dans les maquis d’Aïn Defla. (AP 19/12/03). Vendredi 19 décembre 2003 : Le RND soutient officiellement la candidature de Bouteflika aux « élections » présidentielles. Samedi 20 décembre 2003 : Le quotidien Echourouk El Yaoumi rapporte l’arrestation de 18 citoyens dans la région de Kadiria (Bouira), accusés de soutien aux groupes armés d’opposition. Dimanche 21 décembre 2003 : Le général en retraite Rachid Ben Yellès annonce officiellement sa candidature aux « élections » présidentielles. Lundi 22 décembre 2003 : Dans un communiqué publié sur son site, le mouvement algérien des officiers libres (MAOL) s’attaque aux généraux Belkheir et Lamari et accuse Médiène d’être « quotidiennement assisté par des experts du renseignement issus de services étrangers au sein même du département et mettent en ouvre un plan infernal visant à museler d’avantage les algériens et mieux contrôler leur moindres gestes ! ». Mardi 23 décembre 2003 : Le journaliste et militant des droits de l’homme, Hassan Bouras a été condamné en appel pour diffamation à une amende de 10 000 DA et à 100 000 DA de dommages et intérêts. Il avait été condamné en première instance à deux années de prison ferme et à cinq ans d’interdiction d’exercer. Mercredi 24 décembre 2003 : Le « ministre » de l’Intérieur dépose plainte contre les directeurs d’El Khabar et d’El Watan ainsi que contre une journaliste de ce dernier quotidien (Salima Tlemçani), suite à un article publié en février 2003 par ces journaux dénonçant les scandales du directeur de la sûreté nationale et de son adjoint. Jeudi 25 décembre 2003 : Selon le quotidien El Watan, le comité des libertés syndicales du BIT aurait saisi le pouvoir algérien sur les atteintes aux libertés des syndicats autonomes. Samedi 27 décembre 2003 : Un membre présumé d’un groupe armé tué au cours d’un ratissage de l’armée près de Hassi (Oran). (Le Matin 29/12/03). Dimanche 28 décembre 2003 : Selon une dépêche de l’APS, le contrôle judiciaire des citoyens poursuivis en justice suite aux événements de Kabylie aurait été levé sur ordre du Parquet. Lundi 29 décembre 2003 : Le quotidien El Watan rapporte que neuf malfrats auraient été arrêtés dans la région de Draa El Mizan (Tizi-Ouzou). Ils organisaient de faux barrages sur les routes de la localité se faisant passer pour des groupes armés d’opposition et rackettaient les automobilistes. Mardi 30 décembre 2003 : Violent accrochage entre une patrouille militaire et un groupe armé à Aït Yahia Moussa, près de Draa El Mizan (Tizi-Ouzou) : un membre du groupe armé et un civil tués. (Liberté 01/01/04). Mercredi 31 décembre 2003 : Trois journalistes arrêtés lors d’un sit-in devant le commissariat central d’Alger en septembre 2003, condamnés à deux mois de prison avec sursis par le tribunal d’Alger-Sidi M’Hamed.
|