Juin 1991 : la « grève insurrectionnelle » du FIS
Mohammed Samraoui, extrait de: Chronique des années de sang, Denoel, 2003, p. 107-114.
Les autres partis politiques ne restaient pas les bras croisés : des alliances s’ébauchaient et l’opposition dite « démocratique » tentait de s’organiser dans la perspective des élections. En mars et avril 1991, c’est durant l’une des interminables réunions tenues à l’Hôtel Alleti par les « 7+1 »1 que l’idée d’une grève nationale pour protester contre la nouvelle loi « qui favoriserait » le FLN, a été évoquée pour la première fois. Était-ce une proposition spontanée ? A-t-elle été suggérée par le DRS ? On pourrait le soupçonner, car ce sont les micro-partis made in DRS qui l’ont d’abord avancée, avant de se retirer de la coalition des « 7+1 » ; du coup, on a eu droit au « 7+1-2 », puis au « 5+2 », etc. Rien de bien sérieux. Reste que cette idée de grève générale fut reprise à son compte par le FIS, qui menaça d’y recourir si ses revendications quant au découpage électoral n’étaient pas satisfaites.
C’était une aubaine pour le DRS, qui fit tout pour que cette grève se produise, à la fois pour affaiblir le FIS (voire l’éliminer de la course aux élections) et pour disposer d’un prétexte au « débarquement » de Hamrouche. Ayant deviné la manigance et constatant que la direction du FIS était infiltrée, l’ancien Premier ministre Kasdi Merbah envoya des émissaires à Abbassi Madani pour le mettre en garde contre le complot qui se tramait et le dissuader à recourir à la grève. Le leader du FIS commis l’impardonnable erreur de ne pas prendre au sérieux cet avertissement, estimant que Merbah était mu par des considérations revanchardes contre Chadli (qui l’avait démis de ses fonctions de manière inélégante quelques mois plus tôt). Cette erreur d’appréciation était la conséquence de l’intox, qui propageait la rumeur selon laquelle le découpage électoral proposé par le gouvernement avait été « fomenté » à l’Élysée pour venir en aide aux partisans de la laïcité (hizb franca, le « parti de la France »).
Des radicaux du parti, en partie manipulés par la DCE, diffusèrent discrètement l’opuscule intitulé La Désobéissance civile, rédigé par Saïd Makhloufi, à certains responsables des bureaux communaux du FIS2. Le SIT (Syndicat islamique du travail, affilié au FIS) fut également mobilisé par ces courants pour répondre au mot d’ordre de grève dans le cas où le majless ech-choura prendrait la décision de le lancer.
Durant le mois de mai 1991, le bras de fer entre le duo Madani-Benhadj et les responsables du DRS se poursuivait dans leurs rencontres secrètes, sans dégager la moindre perspective de compromis. Le 23 mai, en pleine campagne électorale et pratiquement le dernier jour des meetings, le majless ech-choura du FIS se réunit au siège du parti, rue Charras (au moment même où Mouloud Hamrouche réunissait les candidats du FLN aux législatives du 27 juin). Vers 16 heures, la sentence tombait : le majless ech-choura avait voté la grève générale à compter du samedi 25 mai. Faisant preuve d’immaturité politique, les responsables du FIS (encouragés par les agents du DRS au sein du majless ech-choura) sous-estimaient ce que serait la réaction des décideurs. En fait, ils s’étaient laissé entraîner dans cette aventure largement piégée : après leurs déclarations, un renoncement à la grève aurait été interprété comme un acte de faiblesse par la rue.
La grève fut pourtant très moyennement suivie. La place des Martyrs à Bab-el-Oued et la place du 1er Mai au Champ de manœuvre furent occupées par les militants du FIS, qui avaient érigé des tentes pour y passer la nuit. Les manifestations se succédaient entre ces deux places avec les slogans habituels (« Aliha nahya oua aliha namout », « La mithak la destour kal Allah kal Errassoul », « Dawla islamya »3) ; la seule nouveauté fut la « tenaille » à la tête de la procession, qui symbolisait le mesmar Djeha4 à enlever, allusion au départ du président Chadli.
Ayant suivi de visu ces manifestations dès le premier jour, je peux affirmer que la grève du FIS fut un échec (le taux d’absentéisme fut nettement inférieur à 25 %). Cela ne nous a pas empêchés de donner des instructions fermes aux chefs des entreprises publiques de licencier sans préavis toute personne qui ne rejoindrait pas son poste de travail. Puis, le deuxième jour, coup de théâtre : nous avons reçu des informations selon lesquelles des individus barbus obligeaient, sous la menace, les commerçants de la capitale à fermer boutique (je ne pourrai dire si ces actions d’intimidation étaient le fait de provocateurs à la solde du DRS ou d’extrémistes du FIS). Au troisième jour, il était clair pour nous que nos chefs avaient décidé d’aller à la confrontation : si les policiers suivaient passivement les cortèges des manifestants, les groupes d’intervention de la gendarmerie et le GIS (Groupement d’intervention spéciale du DRS) ont été mis en état d’alerte numéro un et prêts à intervenir.
Les provocations se multipliaient et rappelaient étrangement les événements d’octobre 1988, notamment la présence de mystérieux véhicules civils dont les occupants tiraient sur les manifestants. Lors d’une des réunions secrètes avec le général Toufik, Abbassi Madani lui avait même remis une cassette vidéo montrant que ces véhicules banalisés sortaient en fait… du commissariat central d’Alger. Le leader du FIS avait également fait part de ces provocations au ministre de l’Intérieur Mohamed Salah Mohammedi, lequel avait promis une enquête — enquête qui ne sera jamais achevée, puisque le gouvernement Hamrouche tombera quelques jours plus tard.
À l’aube du 3 juin, la situation était bloquée et, la nuit suivante, les forces de sécurité donnèrent l’assaut à coups de grenades lacrymogènes et à l’arme automatique pour dégager les deux places publiques. Des affrontements eurent lieu, faisant des dizaines de morts parmi les manifestants (et un mort, un capitaine de gendarmerie, parmi les assaillants). Les blindés de l’ANP firent irruption à Alger, prenant position aux carrefours stratégiques. Le 4 juin, Mouloud Hamrouche, en désaccord avec la gestion « musclée » de la crise par les généraux Nezzar, Belkheir et Toufik, était contraint à la démission. Son gouvernement venait de tomber après vingt et un mois d’exercice, sans avoir eu le temps de mener à terme ses réformes. Celui qui avait dit « ça passe ou ça casse » venait de se casser les dents sur la chape de plomb des généraux. Il sera remplacé par son ministre des Affaires étrangères, Sid Ahmed Ghozali, une marionnette entre les mains de la caste au pouvoir.
Ce changement à la tête de l’exécutif n’a pas pour autant mis fin aux échauffourées et les brigades anti-émeutes ne parvenaient toujours pas à maîtriser la situation.
L’arrestation des chouyoukhs
Le 4 juin 1991, l’état de siège était instauré, le couvre-feu imposé et les élections législatives reportées de six mois. Le nouveau chef de gouvernement avait pour mission d’organiser des élections « propres et honnêtes ». Mais en réalité, c’est la SM qui a pris en charge tout ce dossier. Le mois de juin fut marqué par des affrontements permanents entre forces de l’ordre et islamistes, malgré les appels au calme de Abbassi Madani et Ali Benhadj, qui demandaient à leurs militants de ne pas répondre au service d’ordre par la violence. Les dirigeants du FIS étaient d’ailleurs souvent sollicités par les officiers du DRS pour qu’ils calment les esprits, alors même que les présumés « meneurs » faisaient l’objet d’arrestations et d’internement.
Au siège du Commandement des forces terrestres (CFT) à Aïn-Naâdja, les unités de combat et un régiment de parachutistes ont été rappelés du sud pour y stationner et se tenir prêts à toute éventualité. Plusieurs dirigeants et sympathisants du FIS, dont Ali Djeddi et même l’ex-footballeur international Salah Assad, furent arrêtés.
La décision d’interner les islamistes susceptibles de prendre les armes contre le pouvoir fut prise lors de la première réunion que nous avons tenue, après la proclamation de l’état de siège, dans le bureau du lieutenant-colonel Brahim Fodhil Chérif. Celui-ci était à l’époque le chef d’état-major au CFT. Il était le bras droit du général Mohamed Lamari, le commandant des forces terrestres. Comme ce dernier passait son temps dans les bureaux du ministère de la Défense nationale et de l’état-major général de l’armée, l’administration de l’état de siège fut confiée au lieutenant-colonel Fodhil Chérif, qui, en « bon militaire », était l’homme à tout faire à Aïn-Naâdja.
En récupérant les listes de la gendarmerie et de la police (Direction générale de la sûreté nationale, dépendant du ministère de l’Intérieur), nous avons constaté que cette dernière n’avait absolument aucune idée sur l’organisation des réseaux islamistes — elle n’était en possession que d’informations des Renseignements généraux portant sur des islamistes signalés ou interpellés lors d’interdictions de manifestations culturelles ou musicales. Sur les sept cents noms d’activistes dangereux finalement recensés en juin 1991 (ce chiffre passera à plus de 1 100 en janvier 1992), l’apport de la DGSN fut d’à peine 5 %, celui de la gendarmerie 20 %, 75 % étant l’œuvre du DRS, tous services confondus.
La structure dénommée « COB » (commandement des opérations de base, qui deviendra ensuite le PCO — poste de commandement opérationnel) venait d’être créée. Elle sera chargée de collecter des renseignements et de préparer des synthèses et des plans d’opérations pour les besoins du commandement. Le commandant Abdelkader Benaïcha fut désigné comme responsable de l’unité de commandos5 chargée du maintien de l’ordre et du soutien au GIS, aux unités d’interventions de la police et à celles de la gendarmerie (barrages, rafles, arrestations).
Les structures de commandement n’étaient toutefois pas prêtes pour lancer une opération de grande envergure contre les islamistes et en finir avec le FIS. Il n’y avait au demeurant aucune raison sérieuse de le faire, au risque de s’attirer les foudres de l’opinion publique internationale et de révéler que la démocratie de façade n’était qu’un moyen pour masquer le caractère dictatorial du régime. Les généraux voulaient éviter à tout prix d’être sur le devant de la scène et l’idée d’un coup d’État militaire n’était pas à l’ordre du jour : il y avait toujours les « civils de service » pour assurer la gestion courante des problèmes socio-économiques ou pour être leurs porte-voix.
Les opérations de répression dont nous fûmes chargés eurent donc d’abord un caractère d’avertissement : elles préparaient la suite. C’est pourquoi seulement un peu moins de trois cents sur les sept cents islamistes « recherchés » furent arrêtés et internés en juin et juillet 1991. Parallèlement, les policiers et les gendarmes procédèrent à plusieurs milliers d’arrestations de simples militants ou sympathisants du FIS, qui seront progressivement libérés au cours des semaines suivantes. Nos chefs poursuivaient ainsi plusieurs buts : intimidation de la mouvance islamiste, vérification de l’obéissance à leurs ordres des membres des forces de sécurité, constitution d’un fichier des islamistes « suspects » (étant déjà fichés, ils seront contraints à partir de janvier 1992 à entrer en clandestinité pour échapper aux arrestations arbitraires).
Et parallèlement, sur instruction du général Toufik en personne, les « dissidents » de la direction du FIS, Ahmed Merani, El Hachemi Sahnouni et Bachir Lefkih, lors d’une émission improvisée à la télévision, le 26 juin, dénoncèrent l’« aventurisme » de Abbassi Madani et Ali Benhadj, accusés de semer « la discorde (fitna) entre les Algériens ».
Les responsables de l’armée étaient en fait partagés. Ceux qui seront connus plus tard sous l’étiquette d’« éradicateurs » (notamment les généraux Larbi Belkheir, Khaled Nezzar, Mohamed Lamari, Mohamed Touati) voulaient provoquer un soulèvement des islamistes pour mieux réprimer le « mouvement insurrectionnel » et dissoudre le FIS, mais ils n’étaient pas sûrs de la réaction de la troupe, ni de la détermination de l’ANP à affronter le mécontentement populaire. Afin de mieux s’y préparer, ils décidèrent dans un premier temps d’arrêter les leaders du FIS, puis de poursuivre la politique de pourrissement en attendant les conditions propices à la disqualification du parti de Abbassi Madani.
Les chefs du DRS, les généraux Toufik et Smaïn, quant à eux, croyaient toujours qu’il était possible de domestiquer le FIS, et que le recours aux « grands moyens » (c’est-à-dire l’intervention de l’armée) ne devrait intervenir qu’en cas d’absolue nécessité. Ils étaient confiants et estimaient que les divisions au sein du FIS, l’action conjuguée de leurs agents infiltrés, de la presse et de la répression (arrestations, interdictions diverses…) allaient affaiblir ce parti et permettre aux autres partis comme le RCD, le PRA, etc., de constituer une force « tampon » entre le FIS et le FLN. C’est en fonction de cette analyse qu’ils se rallièrent à la décision d’arrêter les chouyoukhs.
Sur ordre du général Nezzar, ministre de la Défense, le colonel Brahim Fodhil Chérif chargea une unité de commandos d’encercler le siège du FIS, rue Charras, et d’arrêter Abbassi Madani ainsi que toutes les personnes présentes avec lui ; tandis que le colonel Smaïn, le 29 juin, ordonna au commandant Amar Guettouchi de procéder à l’arrestation de Ali Benhadj qui, lui, se trouvait à Kouba.
Le 30 juin, une unité de parachutistes accompagnée d’éléments du GIS encercla les locaux du FIS. Ils dynamitèrent l’entrée avant d’arrêter Abbassi Madani et quelques-uns de ses fidèles (d’autres parvinrent à s’échapper, dont Kameredine Kherbane, qui se réfugia à la Casbah). Tous les documents non détruits furent confisqués aux fins d’exploitation par la SM.
Le même jour, le commandant Amar tendit un piège à Ali Benhadj : comme les affrontements ne cessaient pas, il le supplia au téléphone d’intervenir à la télévision pour calmer les esprits, car il était la seule personne à qui les islamistes obéissaient ; en échange, il pourrait user de son droit de réponse pour réfuter les allégations des dissidents du FIS (Merani, Sahraoui et Fekih) qui avaient accusé les leaders du parti de semer la discorde (fitna) au sein du peuple. Naïf et ignorant que Abbassi Madani venait d’être arrêté, Ali Benhadj, accompagné de Kamel Guemazi et de deux autres dirigeants du FIS, se présenta au siège de la télévision pour prononcer une allocution et demander à ses militants de ne pas défier les forces de l’ordre. À l’entrée, il fut cueilli et arrêté, ainsi que ses trois compagnons, par les commandants Amar Guettouchi et Hamou Belouiza. Ali Benhadj fut dirigé sur le Centre Antar, où il passa la nuit avant d’être transféré le lendemain à la prison militaire de Blida. Précisons que les dirigeants du FIS ont été arrêtés sans qu’aucun mandat ne soit délivré par une quelconque autorité judiciaire, transgression des lois de la république qui ne posait aucun problème aux généraux « défenseurs de la démocratie ».
Abbassi Madani et Ali Benhadj en prison6, les chefs du DRS croyaient le FIS décapité. Sous-estimant les capacités de mobilisation des leaders du parti encore en liberté, au premier rang desquels Abdelkader Hachani et Mohamed Saïd (de son vrai nom Lounis Belkacem), ils étaient convaincus que son score électoral ne pourrait que s’effriter lors des élections législatives du 26 décembre 19917. D’autant plus que les militants du FIS n’avaient pas opposé de résistance, ni recouru aux émeutes ou à des manifestations après l’arrestation de leurs deux principaux dirigeants. Cette léthargie fut interprétée par les décideurs comme un encouragement à poursuivre et intensifier les actions souterraines du DRS pour faire imploser le FIS en favorisant les divisions en son sein (grâce à ses agents dans sa direction) : divisions entre « djazaaristes » (nationalistes) et « salafistes » (internationalistes et plus conservateurs), ou entre les partisans de la participation aux élections et ceux du boycottage ou d’une participation conditionnée à la libération préalable de Ali Benhadj et Abbassi Madani. Parallèlement, l’idée était d’encourager les autres partis islamiques modérés (comme le Hamas de Mahfoud Nahnah, qui avait boycotté les élections de juin 1990, ou la Nahda d’Abdallah Djaballah), pour qu’ils prennent des voix au FIS lors du scrutin du 26 décembre.
Notes
1 Nom donné à une éphémère coalition réunissant sept petits partis politiques : le MDA de Ahmed Ben Bella, le RCD de Saïd Sadi, le PSD de Hamidi Khodja, le PRA de Nourredine Boukrouh, En Nahda de Abdallah Djaballah, le PT de Louisa Hanoune et l’UFP de Rachid Bouabdellah (rejoints ensuite par le MAJD de Kasdi Merbah, d’où le nom de 7+1).
2 Peu d’exemplaires furent distribués ; c’est surtout la vox populi qui se faisait l’écho de la diffusion de cet opuscule, à tel point que j’ai personnellement cru à une Arlésienne jusqu’au moment où, en avril 1991, un exemplaire me fut remis par Khaled Bouchemal, le maire FIS de Raïs-Hamidou. L’idée de « désobéissance civile » avait été évoquée pour la première fois en février 1991 par certains islamistes et elle n’avait pas « emballé » Abbassi Madani. Ce dernier récusera d’ailleurs clairement le texte de Makhloufi.
3 « Pour l’instauration d’une république islamique je vis, pour elle je meurs », « Ni charte ni Constitution, seule compte la parole de Dieu et de son prophète », « République islamique ».
4 Le clou de Djeha : selon un conte populaire, Djeha — personnage espiègle et rusé — ayant vendu sa maison, avait au préalable planté un clou dans le mur. Dans le contrat de vente, le clou restait la propriété de Djeha, ce qui lui donnait le droit de visiter la maison à tout moment. Le propriétaire avait certes une maison, mais il ne jouissait pas de la totalité de son bien. Dans le contexte politique de 1991, le président Chadli était prêt à céder le pouvoir aux islamistes à condition de rester président de la République. D’où la « tenaille », qui signifiait clairement l’exigence du départ de Chadli et d’une totale jouissance du pouvoir par les islamistes.
5 Avant de partir en mission au Cambodge avec la première unité de casques bleus algériens ; il sera remplacé par le commandant Mohamed Benabdallah.
6 Le 15 juillet 1992, ils seront tous les deux condamnés, par le tribunal militaire de Blida, à douze ans de réclusion, pour « crimes contre la sûreté de l’État » et « atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale » (il leur était reproché d’avoir initié et dirigé la grève, qualifiée d’« insurrectionnelle »). Abbassi Madani sera libéré le 15 juillet 1997, mais pour être presqu’aussitôt assigné à résidence ; Ali Benhaddj, quant à lui, restera incarcéré jusqu’à l’issue de sa peine. L’un et l’autre ont été élargis le 3 juillet 2003.
7 Pour ma part, je ne partageais pas cette analyse et c’est pourquoi j’étais contre la tenue des élections législatives : au cours des mois suivants, j’ai fait de nombreux rapports en ce sens, mettant en garde le commandement militaire — aussi bien le DRS que l’état-major de l’ANP — contre le risque d’un raz de marée islamiste.