La grève des enseignants maintenue

Déclarée illégale par la chambre administrative de la cour d’Alger

La grève des enseignants maintenue

par Farid Meziane, Le Jeune Indépendant, 15 janvier 2006

Nonobstant la demande des syndicalistes de reporter le procès pour aujourd’hui afin qu’ils puissent constituer leur défense devant la justice, le procès a bien eu lieu, hier, et le ministère de l’Education a mis en exécution ses menaces.

Ainsi, la chambre administrative de la cour d’Alger «a prononcé une décision de jugement en référé, déclarant illégale la grève des enseignants. Dans un communiqué émanant du ministère de l’Education nationale, la Coordination intersyndicale, «non agréée» comme mentionné dans le communiqué, est sommée de respecter «les dispositions législatives et réglementaires prévues par la loi en cas de non-respect d’une décision de justice portant arrêt de la grève».

A rappeler que, outre les représentants des syndicats de l’éducation concernés, le CNES, le SNPSP et plusieurs enseignants et représentants de la Ligue des droits de l’homme étaient présents, hier, en signe de soutien au mouvement des enseignants.

Les cinq délégués représentant les syndicats constituant la Coordination intersyndicale, à savoir MM. Ider de l’UNPEF, Osmane du CLA, Dahmani du CNAPEST, Bekhouch du SETE et Sadali du SATEF ont déclaré que la grève décidée pour aujourd’hui et demain est maintenue jusqu’à l’aboutissement des revendications, au nombre de quatre : la revalorisation des salaires, la retraite à 100 %, un statut particulier pour l’enseignant et le droit d’exercice syndical et de grève.

La coordination a appelé l’ensemble des travailleurs de l’enseignement à travers le territoire national à participer massivement à cette grève de deux jours. Outre les revendications d’ordre socioprofessionnel, les syndicalistes de l’enseignement veulent aussi, à travers cette action, exprimer leur colère contre «le mépris» affiché par la tutelle à l’égard de leurs revendications «légitimes».

A noter, par ailleurs, que le SNTE a renoncé à l’appel à la grève et a demandé à tous ses adhérents de suspendre leur mouvement. F. M.