Grève suspendue après des promesses du groupe

Cevital Béjaïa

Grève suspendue après des promesses du groupe

El Watan, 21 janvier 2012

Une fois rassurés par l’engagement de la direction de répondre à leurs doléances, les grévistes, qui ont dénoncé des conditions de travail détestables au sein de l’usine de Béjaïa, ont consenti à reprendre le travail.

Les travailleurs de Cevital ont repris le travail après avoir débrayé durant toute la journée de mercredi dernier pour revendiquer publiquement – pour la première fois de l’histoire de ce groupe privé, leader dans l’agroalimentaire – une revalorisation salariale et surtout leur droit de se constituer en syndicat. Les unités sucre, huile et margarine, se trouvant à l’arrière-port de Béjaïa, ont été mises complètement à l’arrêt par la force de ce mouvement de grève inattendu, avant de reprendre leur fonctionnement en fin de journée.
Partie pour durer, la grève avait fait planer le risque d’une pénurie de sucre et d’huile sur le marché national dans lequel Cevital détient de grosses parts.

C’est une fois rassurés par l’engagement de la direction de répondre à leurs doléances que les grévistes, qui ont dénoncé des conditions de travail détestables au sein de l’usine de Béjaïa, ont consenti à reprendre le travail. Un responsable et actionnaire du groupe a été dépêché sur place pour «engager un dialogue avec les collaborateurs», annonce un communiqué de presse du groupe, qui assure en outre que «la grève n’a pas eu d’impact sur la disponibilité des produits». «L’arrêt de travail de 8 heures était une action de protestation animée par la volonté d’attirer l’attention de la direction générale du groupe sur certaines préoccupations des employés», précise le communiqué, qui ne s’étale pas sur les doléances exprimées.

Les employés grévistes ont exprimé leur refus de continuer à accepter autant la grille des salaires en vigueur que les disparités salariales auxquelles ils font face ; ils dénoncent aussi les obstacles qu’ils accusent la direction de les mettre sur leur chemin, les empêchant de créer leur syndicat d’entreprise.
Dans son communiqué de presse, le groupe inscrit le déplacement, mercredi dernier, d’un de ses actionnaires à Béjaïa dans une démarche visant à «instaurer une communication ouverte, saine et sereine, avec l’ensemble des employés».
Pour désamorcer la crise naissante, il informe que «l’engagement d’étudier les doléances des employés a été pris et le retour sera fait d’ici la fin du mois».
En reprenant le travail, les grévistes semblent ainsi accepter ce rendez-vous pris pour la fin janvier tout en espérant obtenir gain de cause.

Kamel Medjdoub