Quel avenir pour le mouvement des résidents ?

Ils maintiennent la pression

Quel avenir pour le mouvement des résidents ?

Le Soir d’Algérie, 6 février 2018

Le fossé entre résidents et tutelle semble s’élargir. Au moment où le ministère de la Santé considère avoir répondu à une majorité des attentes des résidents, ces derniers dénoncent des tentatives de diviser les contestataires. Ces derniers affirment que leur union et leur solidarité sont «inaltérables» et ajoutent qu’ils ne feront aucune «concession». Plusieurs propositions sont à l’étude pour maintenir la pression sur la tutelle.
En proposant dimanche aux représentants des résidents la mise en place d’une prime d’installation et la réduction des spécialités concernées par le service civil, le ministère de la Santé n’a fait que raviver la flamme de la contestation. Le Collectif autonome des médecins résidents a, en effet, non seulement rejeté cette proposition mais y a vu une tentative maladroite de diviser les résidents en démobilisant ceux dont les spécialités seraient retirées de ladite liste. Les résidents estiment qu’aujourd’hui, ils ont atteint un «point de non-retour».
A l’issue de la réunion du comité intersectoriel, le Camra appelait ses adhérents à rester «unis» et à ne pas céder aux «rumeurs». Dans un communiqué signé par ledit collectif, les représentants des résidents ont fait savoir qu’ils rejetaient en bloc les propositions qui leur avaient été faites car ne répondant pas à leurs attentes.
Le comité intersectoriel a, en effet, confirmé le caractère «non-négociable» du caractère obligatoire du service civil et le statut du résident. Idem pour l’exemption du service national demandée par les résidents. Ledit comité affirme que la prise en charge de cette revendication ne faisait pas partie de ses prérogatives.
Ce qui fera dire aux représentants des résidents qu’«en conclusion, aucune mesure incitative, aucun changement dans la forme actuelle du service civil avec, de surcroît, la demande du comité de geler la grève afin de poursuivre le dialogue».
Ils dénoncent, en effet, ce qu’ils qualifient de «chantage» en référence aux propos du ministre de la Santé qui appelait hier «chacun à assumer ses responsabilités». Les représentants des résidents refusent également que soit posé le préalable de l’arrêt de la grève.
Le ministre de la Santé s’adressait dimanche aux résidents, les appelant à reprendre le travail et la formation alors que l’inspecteur général du même ministère estimait que la grève était injustifiée du moment que le dialogue se poursuit avec les autorités publiques dans le cadre du comité intersectoriel.
Des appels qui sont loin d’être entendus par les contestataires. Ces derniers appellent les résidents à rester mobilisés. La grève continue. Idem pour le boycott du DEMS. Le collectif du Camra devait se réunir hier en fin de journée pour décider des actions à mener. La base qui grogne a déjà fait plusieurs propositions.
Il s’agit de l’organisation d’une marche nationale à Alger, l’arrêt de l’observation du service minimum et de la démission collective. En attendant qu’une décision soit prise, le mouvement semble aborder un tournant décisif.
N. I.