» Al-Qaida au Maghreb « , ou la très étrange histoire du GSPC algérien – conclusion et annexe
Conclusion : comment en finir avec le GSPC-AQMI-DRS ?
À l’automne 2007, le GSPC-AQMI semble donc avoir bien perdu sa fonction de justification de l’alliance privilégiée avec les États-Unis promue par le général-major Mohammed « Tewfik » Médiène (dont le clan jusque-là dominant est affaibli par le retournement de la conjoncture mondiale et la disparition du général-major Smaïl Lamari). Mais il conserve une « utilité » interne : le DRS continue cyniquement à le manipuler pour attirer de jeunes Algériens désespérés, prêts à tout pour fuir une société en pleine déréliction : la fuite sur une embarcation de fortune vers l’Europe (au risque, élevé, de périr en mer : plus de 2 000 disparus en 2007), ou le maquis. Et à les envoyer à la mort dans des attentats kamikazes destinés à déstabiliser le clan adverse, au prix de centaines de morts d’innocents.
Cette atroce réalité est pratiquement totalement effacée des commentaires des médias occidentaux, qui préfèrent véhiculer contre toute vraisemblance la fable d’un Bouteflika tout-puissant depuis 1999, dont le tort aurait été d’encourager le terrorisme islamiste, à travers les lois de « concorde civile » et de « réconciliation nationale », « réhabilitant les islamistes » et « balayant les principes démocratiques et laïques ». Certes, bien des islamistes criminels ont été réhabilités, mais d’abord parce qu’ils étaient des agents du DRS ou parce qu’ils s’y sont ralliés, prébendes à l’appui.
Nous espérons l’avoir montré : on ne peut comprendre l’histoire du GSPC sans prendre en compte celle de la Sécurité militaire (devenue DRS en 1990), puissance tutélaire de la société algérienne depuis l’indépendance en 1962. C’est ce qui explique la tonalité de cet article, où d’aucuns pourront nous reprocher d’avoir abusé des adjectifs et épithètes « étonnant », « étrange », « curieux » ou « surprenant » pour qualifier les épisodes que nous avons relatés. Il ne s’agit pourtant pas d’un effet de style, mais d’un simple constat : des faits avérés et des contradictions flagrantes ont été systématiquement passés sous silence par la plupart des médias, algériens et occidentaux, ayant rendu compte des actions du GSPC.
Loin de toute obsession « conspirationniste » ou « complotiste », notre seul propos a été ici de rechercher, comme le disait l’historien Pierre Vidal-Naquet, « une chose, une petite chose que je me permets d’appeler la vérité, humble fille qui sort toute nue du puits[144] ». En ayant bien conscience que, contre les falsifications produites en temps réel par les services de renseignements, dont le DRS est devenu l’un des maîtres contemporains, cette recherche sera toujours incomplète et sujette à l’erreur. C’est pourquoi l’Algérie ne pourra être débarrassée de la « terreur islamiste » que par le jugement de ses commanditaires, pour enfin dire la vérité et la justice.
Notes
[144] Pierre Vidal-Naquet, « Mes affaires Dreyfus », 24 janvier 2006, www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article41.
Annexe : chronologie du GSPC (1998-2007)
11 septembre 1998. – Le président Liamine Zéroual annonce sa démission.
16 septembre 1998.– Dans son premier communiqué, le GSPC annonce sa création (par le ralliement sous ce nouveau sigle de quelques groupes rescapés du GIA) et la désignation de Hassan Hattab (alias Abou Hamza), jusque-là émir de la « zone 2 » du GIA (Kabylie et partie Est de la capitale) comme émir intérimaire du nouveau groupe. Outre Hattab lui-même, le communiqué est signé par Nabil Sahraoui (alias Abou Ibrahim Mustapha, émir de la « zone 5 », dans l’est du pays), Abou Omar Abd Al-Birr (responsable de la communication) et Abdelaziz Abbi (alias Abou Al-Hammam Okacha, alias Okacha El-Para, conseiller militaire).
15 avril 1999.– Élection (truquée) à la présidence de la République d’Abdelaziz Bouteflika, désigné par la hiérarchie militaire.
24 avril 1999.– Communiqué dit « Le groupe de la miséricorde », formalisant la création du GSPC, qui se démarque des GIA, identifié aux dérives de At-Takfir wa Al-Hijra (Exil et Excommunication, groupe islamiste algérien actif au début des années 1990). Est annoncée la nomination comme émir national d’Abou Mosaâb Abdelmadjid, remplaçant Hassan Hattab. À cette occasion, est publié le « pacte » (mithaq), document-programme auquel se réfèrera le GSPC au cours des années suivantes.
11 juin 1999.– Le GSPC annonce dans un communiqué la mort de son émir Abou Mosaâb, et son remplacement par Hassan Hattab. Apparaît pour la première fois Abderrezak El-Para (Amari Saïfi, alias Abou Haïdara), présenté comme émir de la zone 5 à la place de Nabil Sahraoui, lui-même relégué au poste de « personnalité importante du groupe ». La presse algérienne affirme que la mort d’Abou Mosaâb serait due à un règlement de comptes entre ses partisans et ceux de Hattab.
13 juillet 1999.– Promulgation de la loi dite de la « concorde civile » (elle prévoit une exonération ou réduction de peines pour les membres des groupes armés qui se rendront, pour autant qu’ils n’aient pas commis de crimes de sang ou de viols) fixant le 13 janvier 2000 comme date butoir pour bénéficier des mesures de clémence (elle sera validée par référendum le 16 septembre suivant, avec 99 % de « oui »).
21 août 1999.– Le quotidien El-Watan affirme qu’Hassan Hattab a été tué par ses pairs et remplacé par Okacha El-Para.
2 janvier 2000.– Le quotidien Liberté annonce une nouvelle fois la mort d’Hassan Hattab. Puis, le 13 janvier 2000, la radio nationale annonce qu’il s’apprêterait à se rendre dans le cadre de la politique de « concorde civile ».
13 janvier et 1er février 2000.– Deux communiqués du GSPC, signés d’Hassan Attab, démentent ces informations. Le président Bouteflika envisage dans un entretien à la chaîne libanaise LBC l’octroi d’une amnistie aux membres du GSPC, au motif qu’ils n’ont pas été mis en cause dans des massacres de civils.
16 février (ou 12 septembre) 2002.– C’est la date à laquelle, selon la presse algérienne, un émissaire yéménite d’Al-Qaida du nom de Mohamed Alwan Abdelwahid, alias Abou Mohamed El-Yamani, venu en Algérie en 2001 pour concrétiser la coopération entre Al-Qaida et le GSPC, aurait été abattu par l’armée algérienne.
19 mai 2002.– Le Quotidien d’Oran écrit que les services secrets français auraient annoncé la « fin prochaine du GSPC » ; « les dissensions qui ont affaibli la pyramide de commandement au sein du groupe de Hattab, ainsi que les défections enregistrées après les récentes opérations de l’armée algérienne » expliqueraient cette « prochaine éradication ».
4 janvier 2003.– À la veille de l’arrivée d’une délégation militaire américaine, venue notamment discuter d’une reprise des ventes d’armes à l’Algérie dans le cadre de la lutte antiterroriste, la presse algérienne fait état d’une attaque du GSPC, conduite par Abderrezak El-Para, d’un convoi militaire près de Batna. Bilan : quarante-trois soldats tués.
22 février-23 mars 2003.– Six groupes de touristes européens (trente-deux personnes au total, dont seize Allemands) sont enlevés avec leurs véhicules dans le Sahara, près d’Illizi. Fin avril, la presse algérienne indiquera que les ravisseurs sont des « terroristes » du GSPC, conduits par Abderrezak El-Para.
13 mai 2003.– Les dix-sept otages enlevés à la mi-mars sont libérés dans le Sahara, à l’issue, selon la version officielle du gouvernement, d’un « bref assaut » de l’armée algérienne, dont il apparaîtra plus tard qu’il s’agissait d’une mise en scène.
13 juillet 2003.– Lors d’une conférence conjointe avec le président fédéral autrichien, Thomas Klestil, le président Bouteflika affirme que les otages ont été enlevés par un groupe terroriste affilié à Al-Qaida.
16 août 2003.– Un communiqué du GSPC annonce le remplacement, comme émir national de l’organisation, de Hassan Hattab par Nabil Sahraoui (le GSPC précisera, dans un communiqué du 16 août 2005, qu’il aurait alors « démissionné »). Le 11 mai 2004, le quotidien L’Expression annoncera à nouveau qu’il aurait alors été tué par les « militaires » du GSPC.
18 août 2003.– Libération au Mali des quinze otages européens enlevés à la mi-février, à l’issue d’obscures tractations (selon la presse algérienne, le gouvernement allemand aurait versé une rançon de 4,6 millions d’euros au groupe d’El-Para).
11 septembre 2003.– Un communiqué du GSPC signé par Nabil Sahraoui annonce que l’organisation retire son « communiqué n° 16 » daté du 19 septembre 2001 relatif aux attentats de New York et Washington (communiqué non rendu public à l’époque), au motif qu’il comporterait des « erreurs » (selon la presse algérienne, le GSPC de Hassan Hattab avait alors estimé que les attentats ne pouvaient être considérés comme « légitimes » d’un point de vue islamique). Le communiqué affirme la « loyauté » (wala’) du GSPC « à tout musulman qui fait profession de foi, à tout combattant qui brandit l’étendard du djihad en Palestine, en Afghanistan sous l’émirat de Mulla Omar, en Tchétchénie, aux Philippines et à l’organisation Al-Qaida sous l’émirat d’Oussama Ben Laden, et à tout détenu dans les prisons des tyrans ; [le GSPC] appelle tous les moudjahiddines – chacun à sa place – à l’union dans la parole et à serrer les rangs ».
31 janvier 2004.– La presse algérienne annonce que l’armée a détruit, dans le sud du Sahara, une colonne de véhicules du GSPC qui convoyaient vers le Nord des armes (achetées avec la rançon des otages européens) ; cette opération aurait été conduite grâce aux informations fournies par l’armée américaine.
15 mars 2004.– Le quotidien L’Expression annonce la mort d’Abderrezak El-Para.
16 mars 2004.– Dans le désert du Tibesti, au nord du Tchad, Abderrezak El-Para et ses hommes sont faits prisonniers par les rebelles du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT). Pendant plusieurs mois, ce mouvement tentera en vain de remettre El-Para aux autorités des pays qui disent le rechercher (Algérie, États-Unis, Allemagne), mais qui ne semblent pas vouloir courir le risque de faire juger publiquement ce mystérieux personnage (en fait agent du DRS algérien).
8 avril 2004.– Réélection d’Abdelaziz Bouteflika, par un scrutin truqué, à la présidence de la République.
Avril 2004.– Publication sur le Web du premier numéro de la revue du GSPC, Al-Jamaâ, comportant une interview de l’émir national du GSPC Nabil Sahraoui (datée de décembre 2003) où il félicite Oussama Ben Laden, saluant le rôle qu’il a joué dans la lutte des Afghans contre l’armée soviétique et son soutien aux combattants arabes en Afghanistan.
17 juin 2004.– Un communiqué du GSPC annonce la mort au combat de son émir national, Nabil Sahraoui. Selon la presse algérienne, trois de ses plus proches compagnons auraient été tués en même temps que lui : Okacha El-Para (« conseiller militaire » du GSPC), Mourad Khattab, alias Abou Omar Abd Al Birr, et Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud.
21 juin 2004.– Un attentat à la voiture piégée frappe la centrale électrique d’El-Hamma. Il est revendiqué par le GSPC.
1er août 2004.– Le général-major « Toufik » Médiène, chef du DRS, contraint à la démission le général-major Mohamed Lamari, chef d’état-major de l’ANP, fonction qu’il occupait depuis mars 1994 (il avait été l’un des putschistes de janvier 1992, puis l’un des principaux responsables de la « sale guerre » conduite ensuite par les chefs de l’armée et du DRS).
6 août 2004.– Un communiqué du GSPC annonce la nomination comme émir national d’Abdelmalek Droukdel.
27 octobre 2004.– Suite à d’obscures tractations entre le MDJT et les services libyens, ces derniers remettent El-Para aux autorités algériennes, qui, officiellement, le placent en détention.
4 juin 2005.– À l’aube, un groupe de cent à cent cinquante hommes lourdement armés, circulant à bord d’une douzaine de véhicules, attaque une caserne de l’armée mauritanienne située au nord-est du pays, à Lemgheity, près des frontières algérienne et malienne. L’attaque se solde par dix-huit morts et vingt blessés parmi les soldats mauritaniens, tandis que cinq des assaillants sont tués. Le 5 juin, le GSPC revendique l’opération sur son site Web, évoquant une « revanche pour nos frères arrêtés dans la dernière série d’interpellations en Mauritanie » et une « riposte au projet Flintlock » de l’armée américaine. C’est l’émir de la « zone 9 » du GSPC (Sahara), Mokhtar Belmokhtar, qui aurait conduit l’opération.
6-26 juin 2005.– Au nord du Mali et du Niger, exercices militaires conjoints baptisés « Flintlock 2005 », organisés dans le cadre de la « Trans-Saharian Counter-Terrorism Initiative » de l’administration Bush : coordonnées par le commandement des forces américaines basé en Europe, ces manœuvres, mobilisent 3 000 soldats de huit pays africains, dont l’Algérie et la Mauritanie, et 700 hommes des forces spéciales américaines.
25 juin 2005.– Le tribunal criminel de la cour d’Alger condamne El-Para à la réclusion à vie pour « création d’un groupe terroriste armé » ; mais ce jugement est prononcé… par contumace, car, selon la justice algérienne, El-Para – pourtant toujours officiellement détenu par le DRS – serait toujours « en fuite »…
Juillet 2005.– Deux communiqués du GSPC, datés des 23 et 28 juillet, saluent l’enlèvement et l’assassinat de deux diplomates algériens à Bagdad qui seront mis sur le compte de la branche d’Al-Qaida en Irak sous la direction d’Al-Zarkaoui – lequel aurait pourtant démenti avoir kidnappé ces personnes et les avoir tuées. Cette prise de position est justifiée par le soutien qu’apporte l’État algérien à l’occupation depuis 2003 de l’Irak par l’armée américaine et l’installation d’un gouvernement « illégitime ».
29 septembre 2005.– Adoption par référendum (avec 97,4 % de « oui ») de la « charte pour la paix et la réconciliation nationale » proposée par le président Abdelaziz Bouteflika.
15 octobre 2005.– Hassan Hattab accorde une interview au journal londonien Ach-Chark el-Awsat, dans laquelle il appelle ses compagnons du GSPC à déposer les armes.
Novembre 2005.– Le président Abdelaziz Bouteflika est hospitalisé pendant plusieurs semaines à l’Hôpital du Val-de-Grâce à Paris, pour soigner une grave maladie.
27 février 2006.– Adoption par le gouvernement des ordonnances et décrets d’application de la « charte pour la paix et la réconciliation nationale », qui accordent une amnistie de fait aux responsables des crimes (y compris contre l’humanité) commis au cours de la « sale guerre » des années 1990 par les membres des forces de sécurité. Quant aux membres des groupes armés, les modalités de leur amnistie s’apparentent à celles prévues dans le cadre de la « concorde civile », sept ans plus tôt.
4 juillet 2006.– Le président Bouteflika annule les principales dispositions de la « loi sur les hydrocarbures » adoptée en avril 2005 et qui prévoyait d’accorder aux grandes compagnies pétrolières étrangères, surtout américaines, des avantages considérables.
11 septembre 2006.– Ayman Al-Zawahiri, présenté comme le numéro deux d’Al-Qaida, annonce dans un message vidéo le ralliement du GSPC à Al-Qaida, appelant le groupe algérien à « devenir une épine dans la gorge des croisés américains, français et de leurs alliés ». Deux jours plus tard, le 13 septembre, le GSPC publie sur son site Web un communiqué dans lequel il confirme l’information : « Nous prêtons allégeance à cheikh Oussama Ben Laden. […] Nous poursuivrons notre djihad en Algérie. Nos soldats sont à ses ordres pour qu’il frappe par notre entremise qui il voudra et partout où il voudra. »
10 décembre 2006.– Un attentat, à Bouchaoui (dans une zone ultra-sécurisée proche d’Alger), vise un bus transportant des salariés de la société algéro-américaine Brown & Root-Condor (BRC), faisant deux morts (un Algérien et un Libanais) et plusieurs blessés (dont un Américain et quatre Britanniques) ; il est immédiatement revendiqué sur son site par le GSPC.
24 janvier 2007.– Dans un communiqué signé par Droukdel, le GSPC annonce qu’il change de nom, devenant « Al-Qaida au pays du Maghreb islamique » (AQMI) : « Après le ralliement du GSPC à l’organisation d’Al-Qaida et après avoir prêté allégeance au lion de l’islam […] Oussama Ben Laden, que Dieu le garde, le groupe devait changer de nom pour montrer la véracité de la liaison […] entre les moudjahiddines en Algérie et leurs frères d’Al-Qaida. Nous étions soucieux de changer de nom dès le premier jour de notre ralliement, mais nous n’avons pu le faire avant de consulter cheikh Oussama Ben Laden. »
3 mars 2007.– Dans la wilaya d’Aïn-Defla (au lieudit Hayoun), un attentat à la bombe contre un bus transportant des travailleurs russes de la compagnie Stroitransgaz fait quatre morts, dont un Russe : il est revendiqué deux jours plus tard par le GSPC-AQMI.
18 mars 2007.– Le tribunal criminel de la cour d’Alger, qui devait juger à nouveau ce jour-là El-Para (toujours par contumace, car « les procédures judiciaires engagées dans le cadre de cette affaire ont débuté avant qu’ “El Para” ne soit remis aux autorités algériennes et, donc, considéré comme étant en fuite »), annonce que le procès est reporté « à la prochaine session criminelle, en mai-juin 2007 », ce qui ne sera pas le cas.
11 avril 2007.– Trois attentats à la voiture piégée particulièrement meurtriers frappent le Palais du gouvernement à Alger et le siège de la « Division est » de la Police à Bab-Ezzouar, faisant trente morts et plus de deux cents blessés ; présentés par la presse comme des attentats suicides, ils sont revendiqués le jour même par le GSPC-AQMI, par un appel téléphonique à la chaîne télévisée arabe Al-Djazira. Deux jours après, le ministre de l’Intérieur Yazid Zerhouni déclare qu’« il ne faut pas exclure qu’il y ait d’autres intérêts ne voulant pas voir l’État algérien se ressaisir, se restructurer et fonctionner de manière plus efficace ».
11 juillet 2007.– L’explosion d’un camion piégé dans une caserne militaire de Lakhdaria, à l’est de la capitale, fait au moins dix morts ; il s’agirait d’une opération kamikaze, mais le ministre Zerhouni émet des doutes à ce sujet. Deux jours plus tard, le GSPC-AQMI revendique l’attentat par un communiqué à Al-Djazira.
27 août 2007.– Le numéro deux du DRS, le général-major Smaïl Lamari, meurt d’un infarctus.
6 septembre 2007.– À Batna, un kamikaze fait exploser sa bombe dans la foule qui attendait une visite du président Bouteflika, faisant vingt-cinq morts et plus de cent blessés. Le président déclare peu après : « Les auteurs d’actes terroristes œuvrent pour le compte de capitales étrangères et de dirigeants étrangers. » Et pour le ministre Zerhouni : « Il y a des éléments et des intérêts qui ne veulent pas que l’Algérie revienne sur la scène internationale. […] L’attentat de Batna peut être exécuté par des éléments de Batna, mais probablement préparé de l’étranger. »
8 septembre 2007.– À Dellys (ville portuaire de Kabylie), un attentat kamikaze au camion piégé frappe une caserne des garde-côtes, faisant trente-quatre morts et plus d’une soixante de blessés. Le lendemain, le GSPC-AQMI revendique, par un communiqué à Al-Djazira, cet attentat et celui de Dellys.
13 septembre 2007.– Selon le quotidien Liberté, Hassan Hattab menacerait de rejoindre à nouveau le GSPC, au motif que les dispositions de Charte n’auraient pas été appliquées à sa famille qui n’a pas été indemnisée alors qu’elle compte plusieurs membres tués au maquis.
17 septembre 2007.– Selon Le Soir d’Algérie la direction du GSPC de l’émir Droukdel serait contestée en raison de ces attentats suicides et une rencontre nationale aurait eu lieu dans la seconde semaine de septembre dans les monts de Lakhdaria pour désigner un nouvel émir.
18 septembre 2007.– La presse algérienne rapporte que Droukdel aurait été destitué et pourrait être remplacé par Hassan Hattab à la tête du GSPC-AQMI.
21 septembre 2007.– Près de Lakhdaria, un attentat suicide contre un bus transportant des employés du groupe français de travaux publics Razel fait neuf blessés (dont deux Français et un Italien). Il est immédiatement revendiqué par le GSPC-AQMI.
cinquième partie Résumé et table des matières