L’ambassadeur des USA: «Les deux pays partagent une vision politique et économique commune»
L’ALGERIE A TOURNE LA PAGE DU TERRORISME, SELON L’AMBASSADEUR AMERICAIN
«Les deux pays partagent une vision politique et économique commune»
Le Quotidien d’Oran, 31 mai 2005
Les relations aussi bien politiques qu’économiques entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique connaissent un nouveau tournant. Une donne que confirme l’ambassadeur américain, Richard W. Erdman, selon lequel «les USA sont en train de construire des relations nouvelles avec l’Algérie». «Pour la première fois de votre existence en tant que pays indépendant, nous partageons une vision commune politique et économique», a-t-il déclaré hier à l’occasion d’une conférence de presse sur la participation américaine à la 38ème Foire internationale d’Alger (FIA).
Les échanges commerciaux entre les deux pays sont constamment en croissance et ont dépassé les 8 milliards de dollars en 2004. Pas moins de 42 entreprises américaines prendront part à la FIA, les investissements hors hydrocarbures commencent à venir et l’Algérie alimente à hauteur de 17 à 19% les besoins des USA en gaz naturel. Sur le plan politique, signale l’ambassadeur, les visites officielles n’ont cessé de s’accroître et atteindront 300 en 2004, contre 200 en 2003, et ce après avoir été «insignifiantes en 2002». Maintenant que la page du terrorisme et des dix années noires est définitivement tournée et que la sécurité et la stabilité sont revenues, l’investissement américain hors hydrocarbures sera, lui aussi, au rendez-vous. Il faut juste que l’Algérie veille à «être compétitive et à surmonter quelques entraves et blocages, tels le système bancaire», estime le conférencier. La nouvelle loi sur les hydrocarbures s’inscrit, selon lui, dans cette logique. «Un choix de l’Algérie», dira-t-il, qui veut demeurer compétitive dans ce domaine, d’autant qu’elle fait face de plus en plus à de nouveaux concurrents tels la Libye.
Pour prouver le regain d’intérêt des hommes d’affaires des USA «comme signe positif du grand potentiel du marché algérien», M. Richard W. Erdman met surtout l’accent sur la participation des firmes de son pays à la foire d’Alger. L’ambassadeur déclare, dans ce cadre, que «sur les 42 sociétés, 14 sont de nouveaux exposants à la foire et 18 sont toutes nouvelles au marché algérien». Elles représentent plusieurs secteurs, notamment les TIC, les produits de consommation, l’industrie pharmaceutique, les hydrocarbures et l’électricité, l’agriculture, l’infrastructure, l’outillage professionnel… La journée des USA est prévue pour le 3 juin, à laquelle prendra part le sous-secrétaire au département du Commerce pour l’accès au marché et la conformité.
Outre la participation à la 28ème FIA, les échanges commerciaux entre les deux pays ont été un autre chapitre abordé par l’ambassadeur. Il a noté que pour l’année 2004, «les USA sont le premier partenaire commercial de l’Algérie avec une balance d’échanges de plus de 8 milliards de dollars». Les exportations algériennes ont atteint les 7,4 milliards de dollars durant cette même année, alors que les exportations américaines étaient de 972 millions de dollars. L’appréciation des exportations de l’Algérie s’explique, selon M. Erdman, par non seulement la hausse des prix enregistrée sur le marché international, mais aussi par l’augmentation dans le volume du gaz naturel exporté. L’année en cours confirme cette tendance. En effet, au courant de ce premier semestre, les échanges ont enregistré une hausse de 30%.
Interrogé sur les négociations de l’adhésion à l’OMC et la conclusion de l’accord Open Sky, l’ambassadeur a préféré rester vague dans ses réponses. On saura juste que l’Amérique attend des réponses de l’Algérie sur le premier dossier et la nouvelle série de questions qui lui ont été adressées il y a quelques semaines. Sur l’ouverture du ciel, c’est plutôt «les Américains qui doivent une réponse à l’Algérie», dira-t-il, sans davantage de détails.
Sur le plan régional et maghrébin, l’ambassadeur a affirmé que son pays est «pour l’édification d’un marché commun et de l’UMA». Car ce projet est «dans l’intérêt des pays de la région et de ses partenaires».
Ghania Amriout