Algérie – Chine – Etats-Unis – Espagne

Algérie – Chine – Etats-Unis – Espagne

Risques Internationaux, 4 février 2004, http://www.risques-internationaux.com/

C’est en Algérie que le président chinois Hu Jintao termine sa tournée africaine, qui l’a d’abord conduit en Egypte puis au Gabon… Autant de pays producteurs d’hydrocarbures, ce qui ne laisse planer aucun doute sur la préoccupation des autorités chinoises, soucieuses de diversifier et de sécuriser leur approvisionnement énergétique. Mais d’un autre côté, il ne faudrait pas oublier que le commerce bilatéral sino-algérien s’est accru de 72% en 2003
que la Chine est, en particulier, l’un des plus anciens fournisseurs d’équipements militaires à l’Algérie (aux côtés de la Russie). Au moment où l’Algérie s’apprête à intégrer l’OTAN, la Chine n’est certainement pas mécontente de se rappeler au bon souvenir des autorités d’Alger, d’autant que les projets américains d’installer un relais militaire dans le sud algérien ne sont un secret pour personne, même si Alger s’y est opposé jusqu’ici.
Le fait que les Etats-Unis soient toujours réticents à l’octroi de matériels militaires « anti-terroristes » à l’Algérie tend en effet à freiner leur rapprochement avec Alger. Mais une parade semble avoir été trouvée, récemment, sur ce sujet délicat, à la suite du voyage récent du chef d’état-major algérien, le général Mohamed Lamari, en Espagne. Celui-ci s’est notamment rendu à l’usine Casa de Séville. Madrid a développé une industrie de pointe dans la lutte anti-subversive, du fait, notamment de ses affrontements avec l’ETA . Et le Pentagone ne voit pas d’un mauvais œil le rapprochement entre l’Espagne et l’Algérie, d’autant que le commandement du Sud de la méditerranée de l’OTAN est basé à Grenade.