DZ-USA: «Une coopération militaire en pleine croissance»

Tout en réaffirmant le soutien de son pays aux réformes engagées en Algérie, une responsable américaine l’atteste

«Une coopération militaire en pleine croissance»

Par Yasmine Ferroukhi, La Tribune, 4 Avril 2006

Les états-Unis restent, depuis près de cinq ans, très attentifs à l’évolution de la situation politique mais aussi économique en Algérie, tout en multipliant les liens de coopération possibles et renforçant ceux déjà existants. Mieux, l’administration américaine exprime sa satisfaction quant aux réformes engagées en Algérie, leur apporte son soutien et juge satisfaisante l’évolution des relations entre les deux pays. C’est ce qui vient d’être réitéré, dimanche, par la sous-secrétaire d’Etat pour la Démocratie et les Affaires globales au département d’Etat américain, Paula Dobriansky, dans un entretien accordé au bureau de l’APS à Washington. Elle a souligné que le gouvernement algérien, qui s’est engagé sur la voie des réformes, a enregistré des «progrès dans de nombreux secteurs», tout en observant que les relations entre les Etats-Unis et l’Algérie «ont progressé de façon très significative ces cinq dernières années». L’Algérie, incluse désormais dans la stratégie américaine pour le Grand Moyen-Orient élargie à l’Afrique du Nord, se trouve «bénéficiaire» d’un programme de soutien (MENA) aux réformes pour les améliorations introduites dans l’éducation, le renforcement du rôle des femmes, de la jeunesse et de la société civile, entre autres. Evoquant les réformes, Mme Dobriznsky a souligné qu’elles sont appréciables dans de nombreux domaines, citant la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, l’indépendance de la justice, les amendements apportés au code de la famille, la lutte contre l’analphabétisme et la privatisation des entreprises ou l’investissement. «Toutes ces mesures constituent des contributions positives au développement futur de l’Algérie», affirme-t-elle, ajoutant que «l’Algérie est en train de bâtir sa propre société civile et nous souhaitons voir ce processus se poursuivre et se renforcer».
Au plan de la coopération sécuritaire, la responsable américaine a estimé que «l’Algérie demeure un allié fidèle des Etats-Unis dans la guerre totale que nous menons contre le terrorisme, et nous avons une coopération militaire en pleine croissance», a-t-elle dit.
Mme Dobriansky, qui a elle-même signé le 19 janvier dernier à Alger avec le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Harroubia, un accord de coopération couvrant les domaines de la science et des technologies, est longuement revenue sur l’importance de cet accord qu’elle considère comme un «jalon de plus dans l’élargissement et le renforcement de la coopération bilatérale». Pour rappel, ledit accord, qui ouvre de larges possibilités d’échanges d’informations, englobe un vaste éventail de domaines de coopération, touchant notamment à la santé, l’environnement, à la météorologie, la sismologie, aux domaines maritimes, à l’agriculture et l’agronomie, aux biotechnologies, technologies de l’information et de la communication, à l’espace, l’éducation, aux énergies nouvelles, au développement durable et à bien d’autres champs d’activité qu’il appartient aux deux communautés scientifiques de définir d’un commun accord. Elle a exprimé le souhait que cet accord puisse contribuer à «la réduction des barrières et des obstacles inhérents aux législations en vigueur de part et d’autre, comme celles relatives aux droits liés à la propriété intellectuelle ou aux taxations», a expliqué Mme Dobriansky. A la question de savoir s’il existe des domaines où les deux parties ont déjà engagé des actions entrant dans le cadre de cet accord, la responsable américaine a indiqué que la partie américaine a hâte de travailler avec ses collègues algériens sur nombre de projets, précisant à titre d’exemple les prochaines activités que mènera le Centre national américain des Instituts de santé (NIH que dirige Elias Zerhouni), en partenariat avec la partie algérienne. A ce propos, le NIH prépare une série d’actions, dont la participation d’une délégation algérienne à une conférence en Egypte sur la définition d’une stratégie régionale de lutte contre le sida. Une autre, en septembre, sur les questions liées aux problèmes de la natalité, tout comme il prépare un calendrier de stages au bénéfice des spécialistes algériens dans des domaines pointus comme la production de vaccins, l’informatique médicale ou les biotechnologies.

Y. F.