L’Algérie, un «leader agressif» dans la lutte antiterroriste
Rapport du département d’Etat américain sur le terrorisme dans le monde
L’Algérie, un «leader agressif» dans la lutte antiterroriste
par Aït-Chaâlal Mouloud ; Le Jeune Indépendant, 3 mai 2004
L’Algérie a entrepris des efforts soutenus dans la lutte contre les groupes terroristes devenant un «leader régional agressif» au sein de la coalition mondiale contre le terrorisme. C’est le constat établi par le département d’Etat américain, dans un récent rapport 2003 sur le terrorisme dans le monde.
«L’engagement de l’Algérie aux efforts engagés par les Etats-Unis contre le terrorisme démontre l’entendu de son soutien dans la campagne de la coalition contre El-Qaïda «, l’organisation terroriste dirigée par le Saoudien Oussama Ben Laden, estime le rapport.
La coalition contre le terrorisme transnational est née au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Considéré comme parmi les premiers Etats à avoir «criminalisé le financement du terrorisme», l’Algérie, note le document américain, a ratifié onze des douze conventions et protocoles de lutte contre le terrorisme international.
Dès lors, elle a progressivement adapté sa législation aux exigences de ses instruments, notamment en matière d’extradition des terroristes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux, fait observer la publication. Durant cette année, le gouvernement algérien, précise le rapport, a orienté l’essentiel de ses efforts dans la lutte contre ce fléau pour favoriser la mise en place d’un consensus international en faveur d’une convention contre le terrorisme.
Celle-ci devrait, notamment, faire le distinguo entre ce qui est assimilé à un acte terroriste et le combat libérateur, indique le rapport du département d’Etat. Il y a lieu de signaler que l’Algérie a toujours dénoncé les amalgames entretenus entre le terrorisme et la lutte pour l’indépendance, s’agissant plus particulièrement des Palestiniens, des Sahraouis ou des autres peuples luttant contre l’occupation.
Ce chapitre constitue d’ailleurs la pomme de discorde entre l’Algérie et les Etats-Unis en matière de lutte contre le terrorisme. Washington considère les mouvements palestiniens comme des organisations terroristes, alors que l’Algérie rejette fondamentalement cette position.
C’est dans cette optique, relève le rapport, que l’Algérie a abrité, en septembre 2002, une réunion de l’Union africaine (UA) destinée à favoriser la mise en œuvre de la convention sur la prévention et la lutte contre le terrorisme en Afrique, adoptée par les Etats africains lors du sommet d’Alger, en 1999.
Le rapport souligne que les forces de sécurité continuent à traquer les groupes terroristes, réussissant à tuer et à capturer plusieurs de leurs membres. Il y a lieu de rappeler que des 25 000 terroristes recensés en 1992, selon les autorités, il ne reste que quelques centaines encore en activité.
Le rapport souligne également l’engagement avec les Etats-Unis au sein de l’initiative Pan-Sahel (PSI), destinée à sécuriser les frontières du Mali, du Niger, du Tchad, de la Mauritanie contre les infiltrations d’El-Qaïda. La diplomatie américaine craint, en effet, que les étendues désertiques aux confins de ces pays, presque impossibles à contrôler, ne deviennent les bases arrière du terrorisme international.
C’est ainsi que le rapport indique qu’en mai 2003, «les forces de sécurité algériennes ont procédé à la libération de 17 des 32 otages européens enlevés entre février et mars 2003 (au sud d’Illizi) par une phalange du GSPC, laquelle serait probablement dirigée par Nabil Sahraoui, alias Abou Ibrahim Mustapha, confirmant la succession de ce dernier à Hassan Hattab à la tête ce cette organisation.
A.-C. M.