Selon le ministère de la Défense : Pas d’instructeurs militaires américains en Algérie

Selon le ministère de la Défense : Pas d’instructeurs militaires américains en Algérie

par Aït-Chaâlal Mouloud , Le jeune Indépendant, 29 mars 2004

Il n’existe aucun instructeur américain en Algérie pour former des militaires algériens dans la lutte contre le terrorisme. C’est ce qu’a indiqué, hier, un communiqué du ministère de la Défense, en réaction à des informations faisant état de la présence d’instructeurs américains en Algérie.

Le MDN assure que les Etats-Unis n’ont envoyé aucun expert en Algérie pour former des troupes d’élite dans la lutte contre les groupes terroristes. La coopération entre l’Algérie et les Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme s’est, toutefois, renforcée depuis les attentats du 11 septembre 2001.

Dans une récente note d’information, l’ambassade des Etats-Unis à Alger avait souligné que la contribution de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme a été «remarquable». Le document faisait observer, en ce sens, que «la lutte contre le terrorisme constitue un domaine clé de la coopération algéro-américaine», tout en indiquant que la coopération militaire entre les deux pays s’étendait à plusieurs domaines.

Les Etats-Unis avaient également, selon l’ambassade américaine, renforcé les programmes de formation et d’instruction militaire au profit d’officiers algériens. Le secrétaire d’Etat adjoint américain chargé de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, William Burns, avait fait savoir, en octobre 2003 à Alger, que Washington avait accru son assistance en Algérie dans sa lutte contre le terrorisme.

Cette assistance consistait à former des officiers et à fournir des équipements militaires, avec un budget de l’ordre de 700 000 dollars pour l’année 2003. Des officiers algériens de l’armée de l’air avaient suivi, en 2001, une formation dans la ville de Baltimore (Maryland) dans le cadre de cette coopération.

Toutefois, la représentation diplomatique américaine avait, elle aussi, démenti l’installation de base militaire américaine en Algérie, ajoutant que Washington ne comptait pas en installer en Algérie. D’autre part, les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme un partenaire indispensable dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, la partie du continent africain qui, selon les experts du Pentagone, constitue la zone de repli des éléments d’El-Qaïda chassés d’Afghanistan, du Pakistan et du Yémen.

Le grand Sahara est également devenu une zone d’activité d’une importante faction du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), dirigé par l’émir Saïfi Ammari, dit Abderrezak «le Para», et auquel se sont joints des transfuges de l’organisation d’Oussama Ben Laden.

En vue de renforcer la surveillance des réseaux terroristes en Afrique sans y déployer d’hommes ni ouvrir de base, les Etats-Unis ont opté pour le renforcement de la coopération avec des pays qualifiés d’alliés. Il s’agit pour Washington de fournir un appui matériel et de formation dans le cadre du concept déjà mis en pratique et baptisé l’initiative Pan Sahel, destiné au Mali, à la Mauritanie, au Tchad et au Niger.

L’Algérie a été sollicitée par les Etats-Unis pour apporter son soutien à cette initiative ; un soutien qui s’est traduit par l’élimination de dizaines de membres du GSPC dans le grand désert. A.-C. M.