Une délégation de députés américains depuis hier à Alger
LE SIGNAL FORT DE WASHINGTON
Une délégation de députés américains depuis hier à Alger
Le Quotidien d’Oran, 25 janvier 2005
Une délégation du Congrès américain, conduite par le député Edward Royce, le président de la sous-commission des affaires africaines de la Chambre des représentants, a entamé hier une visite de deux jours à Alger. C’est la première fois depuis 14 ans qu’une délégation de cette importance vient dans notre pays. Outre l’aspect purement diplomatique, à savoir la consolidation des relations algéro-américaines, la visite des députés américains traduit le désir du pays de l’Oncle Sam de se lancer dans le marché algérien. Et pour cause, le président de cette délégation, Edward Royce, est le premier responsable de l’Agoa (African Growth and Opportunities Act), le dispositif qui veille à la réduction ou la suppression des barrières douanières pour l’exportation des produits africains vers les USA. Le député américain, Edward Royce, avait mis un point d’honneur à accélérer l’intégration du continent noir dans l’économie mondiale. Après la visite d’une dizaine de pays africains, les députés américains s’attaquent au marché algérien. Les cinq membres du Congrès américain rencontreront ainsi le Président Bouteflika, le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, le président de l’APN, Amar Saïdani, le secrétaire général au ministère de la Défense, le général Sanhadji, et d’autres responsables algériens. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait déjà salué les actions du député américain au cours de sa visite à New York en septembre 2003 et il a appelé à créer une zone de libre-échange algéro-américaine grâce au dispositif Agoa. «En matière d’échanges extérieurs, la politique de l’Algérie est d’opérer une diversification de la structure de nos échanges avec les Etats-Unis par l’élargissement de nos exportations à des produits autres que les hydrocarbures, car l’économie algérienne offre de larges opportunités en dehors du secteur des hydrocarbures. Nous constatons que notre désir d’accélérer la mise en oeuvre d’une zone de libre-échange algéro-américaine est partagé notamment par le sénateur Tom Harkin et le congressman Edward Royce, qui se sont exprimés dans ce sens dans leur correspondance avec le représentant pour le commerce des Etats-Unis», avait déclaré M. Bouteflika lors d’une réception offerte par le US-Algeria Council et l’ambassade d’Algérie à Washington.
La visite des députés américains intervient juste après la modification de la loi du dispositif Agoa consacrant la prolongation des avantages du commerce dans le cadre Agoa III. «En quelques années, Agoa a suscité des centaines de millions de dollars d’investissement étranger dans le continent africain, créant des centaines de millions d’emplois dont on avait besoin désespérément. Ceci rend Agoa le plus efficient de nos programmes de développement pour l’Afrique que je connaisse», a déclaré M. Royce à la presse américaine. L’enthousiasme pour la conquête des marchés africains est enrobé aussi de considérations politiques. «La nouvelle vague de démocratie, de défense des droits humains et d’économie de marché doit encore prendre toute sa vigueur. Et les Etats-Unis ont un rôle majeur à jouer dans cette transformation de l’Afrique», affirme encore M. Royce dans le livre d’Alexandra Stern, «Africa international».
Il est à préciser que le député républicain Edward Royce est accompagné de quatre autres congressmen, dont Betty McCollum, Jim McDermott, Diane Watson et Mme Barbara Lee, qui avait déclenché la polémique aux Etats-Unis en étant la seule députée américaine qui a refusé de donner au Président Bush les mains libres pour attaquer les terroristes suspectés.
Amel Blidi