L’Algérie face au défi de l’ingérence

LUTTE ANTITERRORISTE

L’Algérie face au défi de l’ingérence

L’Expression, 03 Juillet 2007

La dernière sortie médiatique de l’ambassadeur des Etats-Unis en Algérie est très significative.

Lancées depuis des mois et renforcées davantage après les attentats du 11 avril dernier, les opérations antiterroristes, menées par les forces de l’Armée nationale populaire à travers les régions où sont implantés les maquis du Gspc, se poursuivent sans relâche. Selon des sources sécuritaires, les bilans sont positifs et renseignent sur l’évolution que connaît l’Algérie en ce qui concerne le retour progressif de la paix et la sécurité.
Il faut dire aussi que les informations fournies par des terroristes neutralisés ont permis aux forces de sécurité d’annihiler de nombreux projets criminels tels que l’acheminement des armes au niveau de la région centre et les explosifs destinés à la fabrication de bombes artisanales aux maquis situés entre les wilayas de Bouira, Tizi Ouzou et Boumerdès. A trois reprises, durant le mois de juin, le ministre s’est montré fort rassurant mais a appelé, cependant, à la prudence. Les forces de sécurité ont, certes, repris l’initiative et le terrain. Néanmoins, beaucoup reste à faire dans la mesure où l’Algérie fait face, cette fois-ci, à des défis qui lui sont imposés de l’extérieur. Le commandement de l’ANP, qui a toujours fait de la souveraineté de l’Etat sa «pierre angulaire», fait qu’il est nécessaire que des «messages» clairs soient adressés à certains cercles occidentaux influents pour leur signifier que l’indépendance de l’Algérie est au-dessus de tout. Il n’est permis sous aucun prétexte, même sécuritaire, de s’ingérer dans les affaires intérieures du pays.
La dernière sortie médiatique de l’ambassadeur des Etats-Unis en Algérie est très significative dans ce sens. M.Robert Ford ne s’est pas seulement permis, en tant que représentant de la première puissance mondiale, de «donner» quelques leçons sur la liberté d’expression dans notre pays, mais a conditionné la libération des détenus algériens de Guantanamo. «Il faut qu’ils soient bien traités et que l’Algérie garantisse leur non-retour aux maquis.»
Evidemment, cela prête à «sourire jaune», parce qu’au centre d’internement de Guantanamo, les prisonniers sont bien traités, même à «Longley», personne n’osera dire cela. Afin de mieux se prémunir contre les multiples menaces pour sa sécurité, que ce soit du côté des frontières ouest ou sud, l’Algérie est appelée, plus que par le passé, à en finir avec le dossier sécuritaire.
En Algérie, nul ne peut prétendre au risque zéro, mais avec la décrispation économique et sociale, le retour à la normale sera au rendez-vous. Si le traitement sécuritaire a atteint ses objectifs, reste maintenant le traitement politique, mais ce ne sera certainement pas de la même manière que l’a fait un certain Ali Benhadj. Ce serait détruire les fruits de quinze ans de lutte contre l’obscurantisme et l’exclusion. Les Algériens ne sont pas prêts à ce risque trop lourd, après avoir retrouvé la paix qui s’installe progressivement. Les forces de sécurité en ratissage au Centre, à l’Est et à l’Ouest sont déterminés plus que jamais à en finir avec le terrorisme. S’attendant à des résultats spectaculaires dans les jours à venir, des sources très au fait du dossier sécuritaire nous ont confié que bien des complots ont été déjoués récemment, grâce aux renseignements fournis par des terroristes neutralisés et certainement les repentis.
A Annaba, Skikda, Jijel, Tizi Ouzou, Boumerdès et Béjaïa, les forces de l’ANP ont enregistré des résultats satisfaisants faisant état de la neutralisation définitive d’une centaine de terroristes et la capture d’une quinzaine.

Ikram GHIOUA